Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Le château des brouillards

C'est, « de la mer aux Vosges », tout au long d'un Front dit « continu », le lourd piétinement de la masse grognante des « Pantalons rouges », puis des « Bleu horizon », qui vont à la brèche qu'il faut « colmater » ! Mais l'intérêt, ici, plutôt que dans l'exécution d'un plan minuté, se fonde sur le comportement des plus humbles des combattants, guerriers d'occasion, héros qui s'ignoreront toujours ! Leur vertu est d'obstination aux pires moments du quotidien. Grâce à elle, ils persistent ; grâce aussi à la singulière fraternité, qui les tient coude à coude ! Tout près d'être plus oubliés que les Francs de Tolbiac, ces types d'hommes rencontrés dans tous les régiments, ces copains inconnus soudain retrouvés, ainsi que l'écrit Roland Dorgelès dans l'émouvante préface qu'il a donnée exceptionnellement à ce livre, voici donc qu'ils resurgissent et, avec eux, leur roman de sueur et de sang, mais encore leurs jours de détente, leurs heures de gaieté après un coup dur... La vérité l'exige. Et c'est enfin la féerie du premier soir de l'Armistice, en ligne quand, sur toute la longueur du Front d'Alsace, où l'armée de Curières de Castelnau va foncer, s'élèvent des milliers de fusées devenues inutiles, symbolisant les âmes de ceux qui sont tombés, en défendant jusqu'à la moindre parcelle du sol de France...

La bataille de Tolbiac - Souvenirs, scènes et aspects de la guerre 1914-1918

Les Croix de bois, chef-d’œuvre de Roland Dorgelès, engagé volontaire, est un témoignage exceptionnel sur la Première Guerre mondiale.Avec un réalisme parfois terrible mais toujours d’une généreuse humanité, la vie des tranchées nous est décrite dans toute son horreur et aussi sa bouffonnerie, son quotidien et ses moments d’exception.

Les Croix de bois - Occasion

Montmartre, mon pays

Raisonnons un peu.
Nous sommes tous enclins à considérer comme impénétrables les êtres que nous ne comprenons pas. C'est le cas en Chine. C'est le cas ici. Rien que l'aspect suffit à nous abuser. Ils ne s'habillent pas comme nous, donc ils sont différents. Mais est-ce bien certain ? Si je commence par débarrasser ces inconnus de leurs oripeaux - caftans, djellabas, burnous -, et si je donne aux personnes et aux choses de simples noms de chez nous, tout aussitôt paraît moins compliqué.
Un taleb, c'est un étudiant, la medersa le collège, et attarine peut se traduire par épicier. Je me trouve alors en présence de personnages dont je connais les réactions. Un petit provincial qui prépare sa licence a remarqué, par la fenêtre, la femme du boutiquier du coin et se demande comment il pourra l'approcher sans tomber sur le mari. Il ne reste qu'à combiner un premier rendez-vous à la fontaine Médicis, qui s'appellera bassin de l'Aguedal.
Le procédé est vulgaire, mais il rapproche de la vérité. C'est tout cet orientalisme de bazar qui nous trompe. La guitare en coulisse, l'esclave noir aux aguets, l'odeur de jasmin. Ils s'aiment, voilà tout, et notre ignorance seule nous pousse à embrouiller leurs sentiments.

Route des tropiques

Cet étourdissant personnage tenant de l'arsouille et du grand seigneur est l'un des plus pittoresque qu'ait imaginé ou peut-être rencontré le célèbre chroniqueur du Montmartre d'autrefois. L'impécunieux marquis, dénué de tout scrupule et connaissant le secret de vivre sans travailler, est devenu l'homme de confiance d'un musicien poète, et le marquis nous fait passer d'un pigeonnier bourdonnant de chansons à l'atelier où deux hors-la-loi se livrent à un mystérieux travail. Le chansonnier plus aimé qu'il n'aime devient malgré lui le complice d'une jeune voisine traquée par la police. Le soir, on danse dans le grand monde et, au petit jour, on se retrouve au Dépôt, toujours aux accents de la guitare et de l'accordéon. Le marquis ayant sans le vouloir déclenché un drame ne se montrera digne de son titre qu'à la dernière chanson.

Le château des brouillards

Résumé

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