Les espaces urbains dans le monde

" LES KLAXONS stridents, scieurs de ciel, réveillent les champions défunts, Antonin Magne, Georges Speicher, René Vietto, Tom Simpson, Jacques Anquetil, Luis Ocaña, et les voici qui se mêlent aux coureurs de tête dans la montée de Luz-Ardiden, ce 21 juillet 2003,
s'accrochent à la roue de Lance Armstrong et à celle de Jan Ullrich, applaudis à tout rompre par des aficionados qui ont passé la nuit sur place dans des mobil-homes alignés le long de l'étroite route, dans des tentes orangées qui flottent à la surface de l'herbe rase comme des bouées. Quel souk de sueurs, quel boxon de tendons, quelle cohue de chairs, quelle poêlée de muscles ! Autant que la musette du spectateur dans laquelle il plante la corne de son guidon, c'est bien cette horde compacte de cracks venus de tous les Tours qui provoque la chute de Lance Armstrong. Armstrong qui se relève aussitôt. Se remet en selle. Relance la machine. Armstrong qui déchausse, retombe sur la barre horizontale du cadre. Armstrong qui remonte, démarre et s'envole, l'œil injecté de sang, le maillot ouvert sur cette poitrine blanche dans laquelle des cancérologues avaient un temps logé un cathéter. Lance Armstrong a démarré, Lance Armstrong gagne : rien n'a changé. "
C. L.

Fenêtre sur Tour

Le 12 mars 1987, L'Os de Dionysos a été interdit pour " trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale " par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes. En mettant en scène, dans un récit érotico-satirique virulent et provocateur, le conformisme et la mesquinerie d'un établissement scolaire privé, Christian Laborde a obtenu un succès de scandale qui ne doit pas faire oublier la somptuosité verbale d'un jeune écrivain émule des surréalistes, salué par Claude Nougaro aussi bien qu'André Pieyre de Mandiargues.

L'Os de Dionysos

Un héritage permet à Julien Beausonge de quitter la région parisienne pour le Sud. Il débarque à Ossun, dans le 65. La demeure qu'il vient d'acheter est l'une des plus anciennes du village. Chaque pièce raconte l'histoire d'une famille qui, peu à peu, devient la sienne. Qu'il sillonne les chemins du Plateau de Ger, qu'il perce le secret d'une chambre close dont il a retrouvé la clé, Julien se sent revivre, renaît, marche vers son bonheur. Un bonheur qu'il devra défendre...

Bonheur

Que se passe-t-il, aujourd'hui, dans notre cher et vieux pays ? Aujourd'hui, dans notre cher et vieux pays, les gros bonnets de l'agrobusiness s'acharnent sur les vaches et leur font subir un véritable calvaire. En Picardie, 1000 d'entre elles vivent incarcérées dans une ferme-usine, reliées à une trayeuse et à un méthaniseur qui transforme leurs bouses en électricité. Chez ces gens-là, la vache n'est plus un animal, juste une machine à lait, à viande, à watts.

Pour dénoncer cette horreur, avec des mots qui sonnent et cognent, il fallait Christian Laborde. Un pamphlétaire et poète qui célèbre, à chaque page, la beauté des vaches. Celles de son enfance, libres dans le col du Tourmalet, présentes dans les poèmes de Rimbaud ou sur la pochette d'un disque de Pink Floyd. Les vaches, Laborde les a vues danser. Et il sait, lui, pourquoi elles regardent passer les trains.

Écrit à l'encre de la colère, riche de souvenirs qui sont autant de munitions, ce livre défend les vaches et, avec elles, une civilisation menacée par la barbarie qui s'installe.

La cause des vaches : La France contre les robots de l'agro

Christian Laborde n'a jamais laissé indifférent. Ses romans, ses pamphlets, ses poèmes, ses articles percutants lui ont valu d'être à la fois censuré et célébré. Il est toujours resté libre. Collector offre le meilleur de ses textes parus dans la presse. Le lecteur retrouvera ici les ours, les Pyrénées, Lance Armstrong, Léonard Peltier, les peuples que le cadastre nie, et des charges souvent féroces contre une classe politique essoufflée et, de façon plus large, contre une époque qui déclare l'imagination persona non grata. Dans ce recueil, Christian Laborde clame haut et fort ses admirations, revient sur son travail d'écrivain et mêle le tempo d'un style flamboyant aux accents de la révolte. Une passion charnelle de la littérature éclate dans ces pages où le talent justifie tout. Collector est la chronique " politico-poétique " d'un esprit indépendant dans la France de la fin du XXe siècle.

Collector

Avec Madame Richardson, Christian Laborde nous entraîne dans une promenade érotique et sentimentale à travers la France d'aujourd'hui (avec ses sms et ses sushis) et celle d'hier (celle des bals et de l'inoubliable "A Whiter Shade of Pale" du groupe Procol Harum). A chaque nouvelle une héroïne et à chaque héroïne un refrain, lequel peut parfois prendre part à l'intrigue. Madame Richardson fredonne "New York" d'Alicia Keys. Sarah a quelque chose de Muriel Moreno, la chanteuse du groupe Niagara. Julie, qui choisit pour le bac un sac en patchwork de cuir et des attrape-bonheurs de marque Squaw, danse sur "This Is It" de Michael Jackson. A Télissac, la femme du garde-barrière prend des bains de soleil en écoutant sur son radiocassette "Laisse-moi t'aimer" de Mike Brant. Et Maria que Tony embarque dans sa caisse rêve d'aller danser "La Bamba" à la barbe des flics sur "les quais bleutés du port de Veracruz". Dans ces nouvelles, on déambule sur les grands boulevards à la recherche de l'escarpin idéal, on boit un Coca light à la terrasse du Bizarro Bar, on roule en 2 CV, on chevauche une mobylette bleue, un Solex rouge, et l'on s'installe au volant d'une Mercedes 230 SL Pagode de 1966. Ici règnent le hasard, la rencontre, le désir, la passion. Chez Laborde, les femmes, les jeunes filles, apparaissent. Elles apparaissent, et aussitôt le "reste du monde se met à compter pour du beurre", eût dit Boris Vian. Elles apparaissent, et l'ordre établi prend un grand coup sur la tête.

Madame Richardson et autres nouvelles - Suivi de Quai des bribes

Un romancier revient chez lui, à Isaco : sa mère est morte. Sa soeur s'est occupée de tout. 
Isaco est une maison remplie de souvenirs et cernée de hêtres. Au loin on entend la rumeur de l'océan. Des orages violents se déchaînent. 
Dans la ville voisine, un site industriel vient d'exploser.
L'écrivain  prend sa voiture pour aller au cimetière. Au retour, il heurte une jeune cycliste, Maud, dont le lycée a été ravagé par l'explosion. Elle s'impose peu à peu. Elle lit ses poèmes. Il la photographie, nue, dans la forêt. Elle se confie à son journal intime.
La soeur du romancier lui rend visite. Elle s'est mariée sans amour. On devine un secret entre eux, lié à l'enfance.
A Isaco, le drame va se jouer, se dénouer, aussi violent et inattendu que la foudre.
Soror est un poème romanesque, érotique, magique, obsédant : des arbres qui pleurent, des étreintes interdites, des ondées, une ondine.


Poète, romancier, pamphlétaire, Christian Laborde est l'auteur, notamment, de L'Os de Dionysos, d'ouvrages sur le Tour de France et, chez Fayard, de Flammes et Gargantaur. Soror est son septième roman.

Soror

Quand Tina danse au bal du 14 juillet, à Lussac, ses cheveux se soulèvent comme un orage. Elle danse, change de cavalier et fredonne La Femme à la rose, la chanson d'Emma Liébel que Placidie, sa grand-mère, chantait en taillant ses rosiers : « Voici mon coeur/qui veut m'aimer/Voici mes bras/pour s'y pâmer... » Tina est une femme libre dans un pays qui ne l'est pas. La France est occupée, la maison familiale réquisitionnée. Aux bottes allemandes succèdent les tondeuses de l'épuration. Pour rester vivante, sauver sa chevelure flamboyante qui lui donne des airs de Veronica Lake, Tina s'enfuit et trouve refuge à Toulouse, où le hasard fait des miracles, où les poètes sont chez eux.

Les espaces urbains dans le monde

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