Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Œuvres - 1954-1969

Je ne vous raconterai pas où ni comment j'ai retrouvé le journal de Littera Lord de la Bijouterie. Le manuscrit était incomplet et en désordre, accompagné de couvertures de paperbacks des années 1940 et pourtant, l'épopée intranquille de son héros semblait charrier dans sa mémoire les terres fertiles de civilisations disparues. Je feuilletais au hasard et lisais : "les naguères se retirant laissent à découvert / sur les grèves des temps approximatifs / des civilisations graves et légères qui ne parlent que par poèmes." Mais qui pouvait bien être ce Lord égaré aux faux airs de Don Quichotte ?

Le Journal perdu de Littera Lord de la bijouterie

Ouvrage en quatre parties dans lequel Messagier poursuit sa pratique de l'écriture comme une fête ininterrompue.

Poèmes sans tain

Plusieurs signes ont témoigné ces dernières années de la reconnaissance à laquelle accède enfin l'oeuvre éclairée de Matthieu Messagier : réédition de ses premiers livres, publication d'essais et de dossiers consacrés à son travail - sans parler du film de Nicola Sornaga : Le Dernier des immobiles, qui offre le spectacle paradoxal d'un poète parvenant à tenir son propre rôle devant la caméra, tout en restant cet Autre dont l'écriture seule incarne le nom. Fond de troisième oeil est le premier livre majeur à paraître depuis ce nouvel élan que connaît sa création. D'une Ode à l'indolore à Artifices.com, en passant par Le Tombeau de Cymbale et La Femelle du train, on y retrouvera tous les registres de sa poésie, d'un surréalisme profondément revivifié à un art de la formule et de l'absurde, qui en font l'héritier désinvolte de Jarry ou d'Arthur Cravan. Neuf «idéographes» viennent par ailleurs enrichir ce volume, comme autant d'enluminures verbales dans ces paysages du dedans.

Fond de troisième oeil

Matthieu Messagier s’est imposé depuis les années 1970 comme l’auteur d’une œuvre singulière marquée par une syntaxe brisée et un sens de la vitesse qui, décuplant la force sonore du vers comme sa souplesse rythmique, pulvérise l’immédiateté d’un sens univoque au profit d’un kaléidoscope de sensations. La Dernière écriture du simplicité prolonge cette démarche unique dans la poésie contemporaine francophone. Matthieu Messagier, immobilisé dans un moulin, isolé dans une forêt à laquelle  il appartient, sans Internet, convoque des trains sans destination face aux hordes déchaînées du réel. Il donne la fièvre aux mots pour envoûter la suffisance d’une époque gavée de spiritualités erronées. L’immobilité complète propose les vies les plus expansives. Pour lui, le voyage à dix mètres est le plus long du monde.

La dernière écriture du simplicié

Constitue l'un des premiers recueils d'un poète membre du groupe du Manifeste électrique (début des années 70). En 1974, l'auteur connu du mouvement littéraire " le Manifeste électrique " publie un de ses premiers livres à l'atelier de l'agneau. Le film de Nicola Sornaga " Le dernier des immobiles " (2004) le fait mieux connaître et dresse de lui un portrait exigent, en acteur d'un film très drôle. La première édition étant encore disponible, elle est remise en vente à cette occasion.

Le dits des gravités en sanctifié

A l'origine de ce livre, un dessin tracé par Matthieu Messagier représentant le placement sur le terrain de deux équipes de football imaginaires. Sur ce dessin à la plume, de part et d'autre du rond central, Matthieu Messagier a inscrit les noms des joueurs du Sporting Club de Trêlles face à ceux du Football Club des Ailleurs. Après avoir reçu par courrier ce dessin, Malek Abbou entreprend alors de narrer le jamais-vu de cette partie de ballon rond dont les protagonistes sont tous musiciens, écrivains, artistes, poètes, ou même footballeurs d'exception. La Fédération Internationale du Football Sans Jeu et Sans Sueur vient de naître, placée sous les auspices d'une écriture collective spontanée, à laquelle se joignent en cours de partie deux ailiers : Michel Bulteau et Jacques Ferry. Certaines attitudes ou improvisations de grand style, comme il en existe dans le football, deviennent lors l'évidence poétique leur permettant de rassembler, par-delà les disciplines et les époques, des hommes et des femmes aux qualités inconditionnelles, et de faire entendre sous les clameurs comment George Best peut combiner le une-deux avec Gesualdo, Velimir Khlebnikov ou Yvonne de Carlo. Enjouement, invention et liberté qui président à la matière même de ce livre lui donnent un avantage déterminant. Au moins 5-0.

Un paralogue futural

A l'origine, One Kiss était destiné à la Série Noire de Marcel Duhamel. Son bienveillant effarement et son incompréhension devant notre enthousiasme et notre naïveté arrogante de 19 ans remirent l'aventure à sa plus juste place, novatrice, de "roman policier poétique et moderne" comme nous le nommions affectueusement tandis que l'écrivant en marchant à haute voix et sous les pluies tièdes d'un avril prodigieux. Voici donc, retrouvé cinquante ans plus tard dans la robe des vents, One Kiss le petit-fils naturel de La Reine des pommes, de Chéri-Bibi et du Surmâle.

Œuvres - 1954-1969

Résumé

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