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Arrêtons les frais ! pour un enseignement supérieur gratuit et émancipateur | Collectif
Arrêtons les frais ! pour un enseignement supérieur gratuit et émancipateur | Collectif

Arrêtons les frais ! pour un enseignement supérieur gratuit et émancipateur

Publié par Raisons d'agir, le 29 janvier 2015

144 pages

Résumé

À mesure que la situation des finances publiques se dégrade et que les universités désormais « autonomes » se retrouvent sans ressources au point d'être menacées par la faillite, une solution miraculeuse et vertueuse s'élabore presque secrètement pour surmonter les difficultés des secondes sans aggraver celles de l'État : l'augmentation des frais d'inscription. Cette solution n'est pas inscrite ouvertement au programme des grands partis politiques tant elle paraît difficile à soutenir devant l'opinion publique. Elle est pourtant largement partagée de la droite à la gauche libérale. Elle est d'ores et déjà mise en oeuvre en catimini par des institutions de l'enseignement supérieur privé et apparaîtra très prochainement sans doute comme la seule solution possible pour sortir l'enseignement supérieur de sa débâcle financière. Augmenter de manière significative les frais d'inscription de quelques centaines d'euros à plusieurs milliers, c'est offrir une manne financière considérable qui ne manque pas d'attirer l'attention surtout dans une période de difficultés financières. Mais une telle réforme ne peut être défendue sur cette seule base et c'est pour des raisons d'efficacité et, de manière plus étonnante, de justice sociale qu'elle est mise en avant. L'objectif de ce livre est d'expliciter les enjeux économiques et politiques d'une augmentation des frais d'inscriptions en donnant à la fois les limites des arguments en sa faveur et en présentant les effets réels de sa mise en oeuvre dans un certain nombre de pays où elle a été appliquée. Les arguments en faveur d'une augmentation des frais d'inscription tiennent en quelques éléments : les étudiants qui paient leurs études s'investissent plus, sont plus exigeants, mettent en concurrence les établissements améliorant ainsi non seulement les ressources mais aussi l'efficacité du système ; l'université gratuite est inégalitaire puisque les enfants des classes aisées en bénéficient relativement plus que les autres et elle contribue à perpétuer les inégalités puisqu'ils obtiendront de meilleurs salaires en étant diplômés ; les frais d'inscriptions fonction des ressources des parents et des gains futurs des étudiants donneront son caractère redistributif et égalitaire au système. L'ouvrage démontre les limites de ces arguments : les frais d'inscriptions ne sont pas des ressources financières supplémentaires mais un autre moyen de les obtenir ; les effets incitatifs sur les étudiants ne sont pas avérés, en revanche le paiement de droits pèsent sur leur liberté d'orientation, qui plus est de manière inégalement distribuée socialement ; la mise en concurrence des universités contribue moins à augmenter leur efficacité qu'à rompre l'égalité républicaine dans la qualité du service rendu. Le caractère anti-redistributif de l'enseignement supérieur est indéniable. La question est de savoir si on doit juger du bon fonctionnement d'un service public à son caractère redistributif. Faudrait-il, par exemple, augmenter les cotisations santé de groupes sociaux qui sont plus souvent malades pour qu'ils contribuent à hauteur des bénéfices qu'ils en tirent ? Un système universitaire dont le financement serait principalement organisé dans une logique d'investissement individuel en capital humain et où chacun contribuerait à proportion de ce qu'il en retire ensuite sur le marché, conduirait à terme à imposer à l'université la hiérarchie des prix et des valeurs du marché, à inscrire les choix du savoir et de la connaissance dans la seule mesure des rendements présents de diplômes bâtis sur mesure pour répondre aux besoins du moment de l'économie. Les expériences observées dans d'autres pays montrent les dangers d'une telle évolution, le plus immédiat étant l'explosion de l'endettement des jeunes actifs et leur vulnérabilité accrue sur le marché du travail. Elle rend patent l'éclatement du système d'enseignement supérieur entre des institutions d'élites qui cumulent tous les avantages et toutes les ressources et des établissements de relégation dépourvus de moyens. Elles font aussi apparaître la perte d'autonomie réelle du monde universitaire, conçue non pas comme un privilège indu mais comme un garant de sa capacité à défendre la valeur de la connaissance et de la citoyenneté mais aussi de constituer un lieu irremplaçable d'innovation et de progrès social, y compris dans le domaine économique. Le livre s'attache enfin à démontrer qu'un autre modèle de financement des universités est possible.

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