Janvier 1761 : cinq Européens s'embarquent de Copenhague pour Constantinople. De là, ils gagnent Alexandrie et Suez, puis traversent la mer Rouge. Leur but ultime : un pays inviolé - le Yémen, qu'à l'époque on appelle encore l'Arabie Heureuse.

La Mort en Arabie - Une expédition danoise, 1761-1767

Tour à tour mousse à bord de vaisseaux marchands, capitaine dans la marine de guerre, chasseur de pirates, explorateur du passage nord-ouest, plusieurs fois naufragé dans les mers d'Arctique, Jens Munk (1579-1628) est une des plus extraordinaires figures de l'histoire de la navigation. C'est à partir de son journal, conservé à la Bibliothèque royale du Danemark, que l'écrivain Thorkild Hansen a reconstruit l'odyssée du marin danois.

Jens Munk

Thorkild Hansen confia un jour que l'idée d'écrire la "Trilogie des esclaves" lui était venue après la visite du camp d'Auschwitz.
En racontant les exactions commises par son propre pays à l'encontre d'une population "inférieure", Hansen entendait prendre sa part de réflexion sur la violence faite par l'homme à l'humanité. Dans le grand récit qu'il consacre aux Bateaux négriers, l'écrivain danois met en scène, entre la Guinée, les Antilles et Copenhague, une suite de documents authentiques et de témoignages au contenu historique irrévocable.
Le petit mousse qui deviendra un jour amiral, le "second" d'une frégate transportant régulièrement quatre cents êtres humains, le capitaine contraint de faire face aux mutineries, où le médecin confronté, dans les cales pestilentielles, à l'impossibilité d'apaiser les souffrances, furent autant de protagonistes réels d'un trafic qui conférait au sucre, au café et aux individus une très commune valeur d'échange.

Il n'y a guère de livre de Thorkild Hansen qui ne se fonde sur un voyage. En 1967, le romancier s'embarqua, pour un périple en forme de reconstitution, dans le sillage de l'ancien commerce triangulaire des esclaves. Et certes la mer, ses violences, sa démesure, font un grandiose théâtre à l'exacte tragédie qu'il relate dans ces pages.

Les bateaux négriers

Le Isole Vergini, il sole e il mare dei Caraibi: nei paradisi della terra la natura sembra voler far dimenticare quello che è stato a volte l'inferno della storia. Saint Thomas, Saint Croix e Saint John, gli antichi possedimenti danesi, erano la punta del triangolo della tratta umana cui Thorkild Hansen dedica la sua "Trilogia degli schiavi": è qui che si consuma l'ultimo cruento atto di quel commercio cominciato sulle Coste dell'Africa e proseguito nelle lunghe traversate dell'oceano sulle navi negriere. Ed è qui che si conclude la sua denuncia contro la falsa buona coscienza della Danimarca, convinta di essere stato il primo paese europeo ad abolire la schiavitù. È la storia di due secoli, la ricostruzione del cinico sfruttamento che si nascondeva dietro le ricchezze che affluivano con lo zucchero nell'aristocratica Copenhagen dell'Età d'Oro e nello sviluppo della sua società borghese. Con passione etica, Hansen riporta alla luce un passato rimosso, non solo per scuotere le coscienze e per restituire un po' di giustizia ai dannati della terra, ma anche per la sua costante fascinazione per quelle grandi personalità che la vita sconfigge, ma che la storia è costretta a rivalutare.

Le isole degli schiavi

Il 4 gennaio 1761 una nave lascia il porto di Copenhagen diretta a Costantinopoli: a bordo vi sono i membri della prima grande spedizione scientifica danese. La meta è lo Yemen, la terra che, fin dall'antichità, porta uno di quei nomi "che usiamo dare ai luoghi che conosce solo la nostra nostalgia". "Perché l'Arabia Felice è chiamata felice?", scrive nel diario il giorno della partenza Peter Forskkål, uno dei protagonisti della spedizione. Ed è questa la domanda sottintesa a tutto il libro: esiste il paese della felicità? Ricostruendo sulla base di innumerevoli documenti la storia del "viaggio arabo" voluto da Federico V, e seguendolo tappa per tappa, attraverso Costantinopoli, Alessandria, Il Cairo, il Sinai, il Mar Rosso fino allo Yemen e la lunga odissea del rientro in patria, Thorkild Hansen racconta in realtà la storia di ogni esperienza umana: quel viaggio di andata e ritorno di cui parlano i miti, le fiabe, le epopee. Gli scienziati partono, per scoprire e conoscere, ma in realtà proiettano in un luogo lontano la realizzazione dei propri sogni - di sapere, di gloria, di ricchezza - troveranno sofferenze, fatiche, gioie, conquiste, fallimenti, e la morte. Solo uno farà ritorno: Carsten Niebuhr, partito come "il figlio inetto" delle fiabe, convinto di non essere all'altezza del suo compito, ma aperto alle esperienze, capace perfino di rinunciare alla propria identità per fare sua la lezione del deserto: "non avere niente, non essere niente". La felicità non è in nessun luogo: il nome di Arabia Felix è nato da un equivoco. O forse la felicità è in ogni luogo: il confine del suo paese è quel cerchio perfetto che l'orizzonte traccia intorno a noi e di cui, ovunque ci troviamo, sempre siamo il centro.

Arabia Felix

En 1766, Jens Adolf Kiöge débarque sur la côte guinéenne, soumet les populations noires et inaugure le commerce danois des esclaves. Moins d’un siècle après, le royaume de Danemark a déporté cent mille Africains aux Antilles. Tel est le dossier que Thorkild Hansen ouvre pour nous. Enquêteur attentif, il se rend sur place, explore les vestiges, donne la parole aux documents. Narrateur inspiré, il dresse le décor de la traite des hommes et fait revivre les circonstances de leur asservissement. Historien, il nous emporte dans un récit dont les archives inédites ordonnent la dramaturgie. "Nous possédions un fort en Afrique, et il s’y trouve encore", écrit Thorkild Hansen au seuil de son livre. Comme s’il tenait à rappeler que les faits sont ineffaçables, et quel tribut il entend consentir à la vérité. C’est d’ailleurs en quoi ce grand "roman documentaire" apporte une contribution sans pareille à l’histoire de l’inhumanisme.

La Côte des esclaves

Janvier 1761 : cinq Européens s'embarquent de Copenhague pour Constantinople. De là, ils gagnent Alexandrie et Suez, puis traversent la mer Rouge. Leur but ultime : un pays inviolé- le Yémen, qu'à l'époque on appelle encore l'Arabie Heureuse. Tel est le point de départ d'une aventure aux multiples péripéties scientifiques et dramatiques. Deux siècles plus tard, se guidant sur les documents laissés par les membres de l'expédition, Thorkild Hansen suit leurs traces. Et il écrit un immense récit de quête, d'espérance et de mort, qui s'impose aussitôt, au Danemark, puis à travers l'Europe, comme un chef-d’œuvre.

La Mort en Arabie - Une expédition danoise, 1761-1767

Résumé

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