Et puis
Poèmes
Publié par Le Bruit du Temps, le 16 novembre 2016
240 pages
Résumé
Connu surtout comme prosateur pour ses romans et ses textes divers, Natsume Sôseki a excellé toute sa vie dans le genre du « poème en chinois classique », kanshi, qui est généralement un quatrain ou un huitain, formé le plus souvent de vers penta- ou heptasyllabiques rimés, dont l'enchaînement obéit à une certaine logique, possédant un charme que renforcent les qualités musicales, mais aussi les procédés d'ellipse et de juxtaposition. Aussi sincères soient-ils, les romans et essais de Sôseki n'atteignent pas à la profondeur que recèle le recueil de ses poèmes en chinois resté jusqu'à ce jour inédit en français. À la différence du romancier et de l'essayiste, le poète Sôseki n'écrit que pour lui-même. Il n'a personne à flatter, même dans les quelques poèmes de circonstance adressés à des amis ou connaissances, et n'hésite pas, surtout dans le dernier tiers du recueil, à traiter abruptement, par à-coups, de sujets ardus, relatifs à une quête « philosophique » où il avance en sachant qu'il n'atteindra rien, celle que propose la pensée extrême-orientale, fondée sur le taoïsme de Laozi et sur le bouddhisme chan (zen en japonais) qui en est imprégné. Les 207 poèmes du recueil sont présentés, comme dans les éditions japonaises, selon le classement chronologique : à mesure que nous avançons dans la lecture, Sôseki avance en âge et nous émeut progressivement par la patiente description de ce que son esprit perçoit soudain ou peu à peu, tantôt inquiet, aux prises avec la méditation et la maladie, tantôt rasséréné par le vert des bambous ou le jaune du colza, par la contemplation des paysages ou des « blancs nuages ». Comme l'écrit son traducteur, Alain-Louis Colas, auquel on doit entre autres la traduction de La Rosée du lotus de Ryokan et Teishin, dans la collection « Connaissance de l'Orient » chez Gallimard : « En ces temps où règnent les excès et les abus de toutes sortes, à base de frelatage et d'outrecuidance, on appréciera notamment ce qui constitue la maxime sous-jacente à tous ces poèmes, à savoir Sokuten-kyoshi : «Suivre la Nature et quitter le moi». »
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