Pourquoi dit-on d'un discours qu'il est magistral ? Quel rapport un maître entretient-il à la culture et à l'enfant ? Quel mode de présence du maître permet l'éducation ? N'est-il pas contradictoire de vouloir maîtriser un être libre par la naissance ? Ce ne sont que quelques-unes des questions que suscite la notion complexe de magistralité, dont ce livre présente des figures majeures, sans prétendre à l'exhaustivité.

Figures de la magistralité

Ouvrez les livres de Lyotard et voyez le passage du paganisme festif à la postmodernité raffinée, le mouvement de Mai 68 poursuivi dans les années 1980. Considérez la différence entre " la chair émue " et les " Immatériaux ", entre l'Université de Vincennes et l'hommage à Malraux.
Mais voyez comment le risque de nazisme contenu dans la séduisante métaphysique des énergies, dans les dérives à partir de Marx et Freud, conduit Lyotard à repenser le statut de la Justice et du Juste. Comment s'articulent ses lectures de Kant et de Hegel, d'Aristote et des sophistes, de Levinas et de Wittgenstein. Comment le différend s'inquiète d'Auschwitz, du Goulag et de la crise de 1929.
" Postmodernité " est un mot que Lyotard a " lancé " en 1979. Voyez comment le retour postmoderne à Kant travestit la réflexion critique. Comprenez que l'unité du corpus est réactive : contre les beautés de l'autonomie rationnelle, les parfums de l'émotion, puis les parois du labyrinthe.

PAGANISME ET POSTMODERNITE. - J-Fr Lyotard

On connaît la problématique du cercle herméneutique : le tout n'est compréhensible qu'à partir du détail qui n'est compréhensible qu'à partir du tout. André Stanguennec cherche à tenir les deux exigences sans céder en rien sur la rigueur du détail ni sur le mouvement dialectique de la totalisation, à partir du sujet de l'action. Son oeuvre vise à se comprendre et à comprendre notre époque à travers ses totalisations éthiques, juridiques, politiques, esthétiques, scientifiques - et bien évidemment philosophiques. Or l'activité critique possède l'ambition de comprendre le discours tout d'abord aussi bien, puis mieux que son auteur. Ce livre cherche donc à présenter cette philosophie herméneutique et dialectique qui se veut totalement compréhensive ; et à la comprendre avec et contre son auteur. Ce livre provient d'une journée d'étude, organisée en 2010 par J-M. Lardic et P. Billouet, à la Maison des Sciences de l'Homme de Nantes, sous la présidence de Bernard Bourgeois, Professeur émérite (Paris I), Membre de l'Institut (Académie des Sciences morales et politiques), en hommage à A Stanguennec, Professeur émérite à l'université de Nantes.

Herméneutique et dialectique - Hommage à André Stanguennec

Débattre à l'école est paradoxal : initier à la parole démocratique ne risque-t-il pas d'encourager la tyrannie du groupe infantile ou juvénile ? Le débat n'est-il pas la négation de l'espace où il doit s'inscrire — la négation de la responsabilité éducative de l'adulte et la remise en question du statut des savoirs scolaires ? Que veut dire débattre aujourd'hui, dans le cadre de l'institution qui a pour but la transmission du vrai, l'ouverture à l'autre et l'apprentissage de la liberté ? A partir d'un bilan du contexte intellectuel et du cadre institutionnel ayant vu l'émergence du débat scolaire, ce livre examine la distance entre les pratiques scolaires et sociales. Il explicite les horizons politiques ou philosophiques, et ouvre des perspectives pédagogiques (théoriques et pratiques) pour les différents types de débat à l'école. Il en problématise les enjeux, en relation avec la difficulté scolaire et la construction de la subjectivité à l'adolescence.

Débattre - Pratiques scolaires et démarches éducatives

Pourquoi dit-on d'un discours qu'il est magistral ? Quel rapport un maître entretient-il à la culture et à l'enfant ? Quel mode de présence du maître permet l'éducation ? N'est-il pas contradictoire de vouloir maîtriser un être libre par la naissance ? Ce ne sont que quelques-unes des questions que suscite la notion complexe de magistralité, dont ce livre présente des figures majeures, sans prétendre à 1'exhaustivité. En latin "magister" désigne le maître au sens de celui qui dirige et qui enseigne. Il ne faut évidemment pas confondre cette direction avec celle du maître de maison, du dominus qui possédait un droit de vie et de mort sur ses enfants. Au Moyen-Age le terme le plus employé pour désigner le maître est scolasticus (écolâtre), mais, comme il signifie aussi "écolier", les auteurs lui préfèrent magister. Le magister était donc le maître d'école, celui que l'on appelle l'instituteur depuis la Révolution française : chargé de mettre sur pied (instituere), il devait former et instruire. L'instituteur devenant professeur des écoles (1989), on pourrait croire que cette maîtrise a disparu... si l'on ne prêtait aucune attention aux écoliers, qui n'ont pas cessé de s'adresser à la "maîtresse" et au "maître". Ce livre provient du travail d'un séminaire du Centre de recherche en éducation de l'université de Nantes (CREN), dirigé par le Pr Michel Fabre.

Figures de la magistralité - Maître, élève et culture

Jusqu'au XVIIIIe siècle la morale s'énonçait soit sous la forme grecque de l'accord avec la nature, soit, sous la forme biblique du commandement surnaturel. La Critique de la raison pratique ouvre, en 1788, une nouvelle époque, le monde de l'autonomie : la loi ne provient que de notre raison. La Critique de la raison pure (1781) a montré que les connaissances théoriques ne peuvent se réduire à un ensemble d'habitudes mentales, mais procèdent de la spontanéité de l'entendement - risquant de s'égarer dans les illusions de la métaphysique grecque. La Critique de la raison pratique montre que les connaissances pratiques ne peuvent se réduire à un ensemble de règles anthropologiques, psychologiques ou sociales, mais procèdent elles aussi de la spontanéité de la raison - avec un risque d'égarement dans " le fanatisme et la superstition ". Ces risques d'illusion et de fanatisme peuvent conduire la raison à un mépris de la raison, et introduire le scepticisme consensuel et hédoniste. Pour tenir à distance cette " arrogance " de l'empirisme, la Critique de la raison pratique doit montrer qu'il existe des principes purement rationnels pour la liberté. Elle doit donner l'autonomie.

KANT : CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE. - Les principes

Aucun fonctionnaire, aucun élu n'écrit aujourd'hui de cette manière ! Puisque la lettre cède la place au courrier électronique - dans le monde professionnel et administratif aussi bien que dans la correspondance privée - pourquoi transmettre encore l'écriture manuscrite ? Depuis la fin du XVIIe siècle les écoliers écrivent sur un cahier, et, au terme des études universitaires, la thèse se présente suivant le modèle du livre - mais le tableau blanc interactif, la tablette numérique et la Toile transforment l'écriture scolaire et académique. L'informatisation repousse sans discussion l'écriture manuscrite vers une forme archaïque, et la télévision ou la téléphonie suppriment la communication scripturale. Afin d'étudier les déplacements de l'éducation scripturale ce livre examine les résistances qu'il a fallu vaincre pour instituer l'enseignement universel de l'écriture, et il pose le problème de sa situation actuelle en partant des méthodes d'apprentissage. Ecrire suppose de savoir tracer les lettres, comprendre le sens et coder les graphèmes, mais cette triple maîtrise est diversement hiérarchisée depuis la fin du XXe siècle. Que deviennent la discipline du geste, la formation du sens et la connaissance du code dans l'écriture au clavier ? Quels effets éducatifs produit le passage des logiques du papier (manuscrit et imprimé) aux logiques de l'écran ? Plus généralement la relation entre l'écriture, le savoir et l'éducation est-elle fondamentalement affectée par la mutation contemporaine ?.

L'éducation scripturale - De la plume au clavier

Loin des débats métaphysiques sur le libre arbitre, ce livre, issu de travaux d'un séminaire de philosophie de l'éducation, travaille sur les problèmes actuels de l'éducation à l'aide d'outils intellectuels disponibles dans la tradition philosophique - qu'elle soit antique, moderne ou contemporaine. Voici plusieurs instruments de travail autour de l'aliénation et de l'émancipation et une réflexion autour de la reconnaissance de la liberté, comme but de l'éducation dans le contexte contemporain.

Figures de la magistralité

Résumé

Plus de livres de Pierre Billouet

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques