Fini de parler

«Constance, je la portais en moi depuis toujours. Je la savais captive d'un passé qui lui interdisait d'aimer et d'être aimée. Le temps d'un livre, je devins femme afin de lui rendre la vie. Lorsque je fis sa connaissance, Constance allait vers ses quinze ans. Elle étouffait entre les murs d'un parc et tentait de s'échapper en rêvant à Jean, le fils des fermiers. Jean édifia une cabane. Et l'y viola. Ce fut la première prison. Son destin paraissait scellé. Elle demeurait enfermée, subissait l'existence, restait étrangère à la réalité dans l'attente de "la vraie vie". Elle était sans désir. Laminée par un mari étriqué, titubante au milieu des ruines de son couple, Constance se livra brutalement à un amant possessif. Rodriguez, comme Jean vingt ans plus tôt, la séquestra. Constance s'abandonna à la passion. Sa vie bascula. Son amant la malmena, mais il lui rendit son corps. Avec lui, elle alla jusqu'au bout. Jetée pour de bon en prison, dans la solitude d'une cellule, Constance trouvera en elle-même la clé qui la délivrera de la répétition du malheur. Aujourd'hui, Constance est vivante.»

Aimez-moi

Groupe archaïque ou hippy ? Des hommes et des femmes se sont rassemblés autour du mort : ils ont tué un des leurs parce qu'il mettait en question leur existence. Pour se délivrer des souvenirs dont il fut à la fois le témoin et le principal acteur, ils racontent sa vie. A mesure qu'ils se délivrent, en rendant publics les souvenirs qui les étouffaient, ils revivent leur propre drame ; érotisme et violence ne sont que les états extrêmes à travers lesquels le groupe cherche sa propre image.

Michel Anthonioz a choisi de situer ce drame de l'affrontement entre l'ancien et le nouveau monde, entre Noe et Cham, trois mille ans avant notre ère, à Ur, en Mésopotamie, car le récit du déluge est une création de Sumer [...] La révolte de Cham inaugure celles qui, après lui, s'opposent à la terreur, à toute atteinte à la personne humaine au nom d'un principe supérieur.

Fini de parler

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