Esquisses et nouvelles esquisses viennoises

Entre voyeurisme et simple curiosité, l'homme blanc a-t-il réglé son contentieux altier avec les " sauvages " ? On rencontre ici les esquisses esthétisantes et fascinées d'un poète viennois du XIXe siècle finissant, face au " zoo humain " que constitue l'exposition des Achanti d'Afrique au Prater de Vienne.
De quel côté se trouve le zoo ? Les vieux démons du monde blanc, de l'exploitation de l'homme par l'homme, sont-ils vraiment exorcisés ?

Achanti

Peter Altenberg (1859-1919) a passé sa vie au café et dans les cabarets de la capitale autrichienne, noctambule ivre de nuit, ivre de femmes et d'alcools forts. Par le biais de sa plume il a fait passer un peu de cette électricité que la nuit dispense si généreusement. Ses " Œuvres Complètes " comportent une dizaine de volumes. La société viennoise de son temps coincée dans ses guêpières, ses cols cassés et ses uniformes, est vue par le petit bout de la lorgnette. Il traite d'une part des messieurs et d'autre part des dames, ces messieurs-dames de Vienne. L'avenir de l'Europe est entre leurs mains, entre gens de bonne compagnie : bourgeois policés, raffinés, légers, dissimulés, insouciants. De sa table habituelle Altenberg écoute. Il enregistre. Il est le phonographe de la société. Il a vite compris que le bourgeois de Vienne n'est pas un sujet d'étude particulièrement excitant, il faut s'en accommoder. Il faut comprendre. D'où son intérêt pour les oiseaux de nuit, les artistes, les enfants et les animaux. Pour tous ceux qui cherchent à s'évader d'une manière ou d'une autre, pour tous ceux qui entendent un langage qui ne soit pas codifié.

Esquisses et nouvelles esquisses viennoises

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