Dressé, actif, j'attends

OEUVRES COMPLETES

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Le paria couronné

Campagne flamande, fin du XIXe siècle. Suite à l'affectation de leur père, Pierre et Marthe emménagent dans le village de Rupel. Au-delà des barrières de la langue et de la religion catholique auxquelles ils sont étrangers, les deux enfants vont faire le douloureux apprentissage de la perversion et de l'exclusion, face aux villageois pour qui ils incarnent tout à la fois la laideur et le diable. " [...] un drame effroyable dont les moindres péripéties sont décrites avec un sens de l'orientation des lieux, avec des effets de perspective mentale qui ont quelque chose de véritablement hallucinant. " Antonin Artaud, N.R.F., 1927

Marthe et l'enragé

La Fleur et son parfum

«Du Lis dont je veux parler ici, j'ai gardé une image vivante dans mes souvenirs. Sa fleur ressuscite devant moi, plus nette que les portraits des êtres humains qui m'entouraient aux mêmes temps que cette plante. Ne m'était-elle plus chère que ceux-là ? L'habitude avait-elle émoussé la tendresse que j'avais éprouvée pour mes compagnons ? Pour répondre à cette question, je ne crois pas qu'il faille donner de l'importance au facteur durée, mais considérer seulement celui d'intensité.» Un homme peut-il devenir l'ami des fleurs de son jardin ? S'attacher à un Lis, comparer une Pensée au casque de Pallas, admirer les yeux du Myosotis ? Jean de Bosschère aime les fleurs de la manière la plus touchante. Et c'est tout le regard de l'homme sur le jardin qui s'en trouve ébloui, irrémédiablement changé.

La fleur et son parfum

Mais qui donc est ce Jean de Boschère, né en Belgique en 1878 et mort à La Châtre en 1953 ? Son oeuvre foisonnante et férocement inclassable (composée de poèmes, de romans, d'essais, de journaux, de dessins, de peintures, de sculptures...) demeure fort méconnue, pour ne pas dire inconnue. Jean de Boschère est demeuré un créateur curieusement à part, malgré ses amitiés profondes avec Artaud, Daumal, Bousquet, Milosz, Fondane... La grande neige noire est peut-être l'occasion rêvée de (re)découvrir cet univers. Un récit déroutant, hypnotique et sombre, où l'on retrouve, à n'en pas douter, tout l'esprit que comprend la formule de Philippe Jaccottet lorsqu'il écrivait à propos de Jean de Boschère : Aussi loin qu'il descendit jadis dans l'obscurité tourmentée de son âme, il a pénétré dans les mystérieux replis des parfums, des formes et des cris.

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