Mémoires 1885-1967

Parce qu'il a été l'élève et le disciple d'Alain, André Maurois sait qu'en marge des grands systèmes métaphysiques, la philosophie doit être aussi la réflexion intelligente mise au service de l'action quotidienne. Qu'est-ce que la liberté ? Le fatalisme comporte-t-il une part de vérité ? La pensée aide-t-elle à agir, ou risque-t-elle de paralyser l'action ? Le calcul de la probabilité ne doit-il pas se compléter d'une évaluation de l'improbabilité ? À travers ces vastes problèmes, l'auteur nous expose - avec simplicité - une sagesse de la vie concrète et quotidienne. Mais il descend aussi plus avant dans le particulier. Ses vues sur l'action militaire et politique, la discipline, la stratégie, la loi et les cérémonies, le civisme et la libre entreprise, la création artistique et le rôle du bonheur dans la quête morale, feront de ce petit traité le sujet d'enrichissantes méditations. Il sera lu par ceux qui, au rebours du beau titre qu'André Maurois emprunte à Gothe, ont commencé par l'étude et vont vivre dans l'action.

Au commencement était l'action

Dès 1928, au début de sa carrière de biographe, dans l'une des conférences composant Aspects de la biographie, Maurois prévenait que cette discipline serait toujours "difficile". "Nous exigeons d'elle les scrupules de la science et les enchantements de l'art, la vérité sensible du roman et les savants mensonges de l'histoire. Il faut, pour doser cet instable mélange, beaucoup de prudence et de tact". Il voulait dire que la biographie était un art à part entière.

On n'en doute plus quand on lit son excellent Voltaire (1935), suite de tableaux écrits "allegretto" , bien dans le ton de l'auteur de Zadig, ce modèle de l'esprit français. En vingt-deux courts chapitres, Maurois raconte l'enfance du philosophe, ses succès et ses persécutions, sa liaison orageuse avec Mme du Châtelet et ses liens avec Frédéric II de Prusse. Au passage, il commente Candide et s'arrête sur des oeuvres moins connues. Il évoque, entre autres moments glorieux, la vie de l'écrivain à Ferney et l'affaire Calas. Cette petite merveille de synthèse et d'érudition situe Voltaire en son temps et en son éternité, face au pouvoir et à la postérité. 

L'écriture de Maurois frappe, joue, dessine, grave au portrait. Le biographe suit Voltaire jusqu'au bout : "Dans un carosse bleu semé d'étoiles d'or, le vieux squelette en habit de velours bordé de fourrure, une petite canne à la main, traversa la ville". Et nous traversons le temps.

Voltaire - (*)

Disraëli fut un jeune homme insolent, dont la famille, originaire d'Italie, abandonnera le judaïsme par amour des traditions anglaises. Au collège il fut le premier de sa classe, tout en étant champion de boxe. Il écrivit, et ses romans eurent du succès. Quand il voyage, c'est en disciple de Byron et de Brummell. Mais c'était avant tout le plus grand homme politique de tous les temps. Sa vie correspond à l'époque la plus brillante de l'Empire britannique.

Vie de Disraëli

« Y a-t-il une biographie moderne ? Est-elle une forme littéraire différente de la biographie traditionnelle ? Les méthodes qu'elle a suivies sont-elles légitimes, ou au contraire faut-il y renoncer ? La biographie doit-elle être un art ou une science ? Peut-elle être, comme le roman, un moyen d'expression, une délivrance pour l'auteur comme pour le lecteur ? Voilà quelques-uns des problèmes que nous pourrons traiter ensemble, en prenant, pour rester fidèles à l'esprit de cette fondation, nos exemples dans la littérature anglaise. »

Aspects de la biographie

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

D'Aragon à Montherlant

Voici la dernière collection de documents inédits autour de Marcel Proust. Elle provient des bibliothèques d'André Maurois (1885-1967), biographe de Proust, de Simone de Caillavet (1884-1968) - fille de Gaston de Caillavet et Jeanne Pouquet, amis de Proust, épouse d'André Maurois - mais aussi de Suzy Mante-Proust (1903-1986), nièce de l'écrivain. Cet ouvrage réunit quatre-vingt-six lettres de Proust - dont une trentaine inédites -, cinq manuscrits littéraires, cinq dessins originaux (dont quatre inédits) ainsi que des envois autographes. C'est une source inestimable pour comprendre la genèse d'A la recherche du temps perdu, notamment la structure de l'oeuvre et les modèles de personnages, tous inspirés de l'entourage de l'écrivain : Albertine (Alfred Agostinelli, Albert Nahmias), Bergotte (Anatole France, Alphonse Daudet), le peintre Elstir (Monet, Vuillard, Whistler), Mademoiselle de Saint-Loup (Simone de Caillavet), Charles Swann (Paul Hervieu), Gilberte (Jeanne Pouquet). On trouvera aussi des curiosités, comme l'état des lieux signé par Proust de son dernier domicile, rue Hamelin, où il termina la rédaction de la Recherche.

Mémoires 1885-1967

Plus de livres de André Maurois

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques