Confidences au salon

Mourir à 10 ans

Les Enfants de la violence

Ils s'appellent Bruno ou Nadia, Laurent ou Julie. Ils ont entre sept et dix-sept ans. Ils vivent dans des banlieues sans autre horizon que le centre commercial et les caves de HLM ou dans des bourgs sans autre animation que celle du bistrot. Leurs parents, sans travail, alcooliques, incestueux, ou simplement indifférents, ne leur ont transmis que misère affective et intellectuelle. Aussi ces enfants portent-ils dans leur chair et dans leur coeur les stigmates d'une vie sans amour. Plongés dans l'univers de la drogue, de la délinquance, livrés à eux-mêmes ou à la loi des bandes, ils perpétuent le seul langage qu'on leur ait appris : celui de la violence. Sans lyrisme, avec objectivité et dépouillement, Claude Couderc nous dévoile la vie de dix enfants parmi tant d'autres, figures déchirantes de l'enfance bafouée. Un voyage halluciné. Et nécessaire. Claude Couderc est journaliste et réalisateur. Dernier d'une famille de douze enfants, il a côtoyé très tôt la misère, l'alcoolisme et la délinquance. Un monde qu'il raconte à travers ses grands reportages. Et ici, dans ces histoires vraies qui nous forcent à ouvrir les yeux.

Les enfants de la violence - Document - Occasion

Mourir à dix ans

« Depuis ma rencontre avec Vivi, je me sens plus fort et plus intelligent. J'ai moins honte de moi, de notre pauvreté. La honte, ça m'étouffe, ça me donne envie de vomir. Vivi m'a enlevé de la caboche les idées de mort qui me hantaient. Elle est joyeuse. Elle rit à toutes mes bêtises. Elle siffle comme un garçon. Elle m'embrasse et me dit qu'elle m'aime. C'est ma cigale. » En 1958, la villa Les Mimosas, une grande bâtisse du sud de la France, abrite six familles et une ribambelle de minots. Les parents bataillent contre les misères de la vie, les enfants, eux, ne pensent qu'aux vendanges, à la pique aux roses, à l'amour. À treize ans, le Petit se tient à l'écart et rejette sa famille, son père, montrés du doigt par le voisinage. Un rayon de soleil transforme son existence : Vivi, espiègle, jolie, débrouillarde. Au cour des senteurs méditerranéennes, Vivi et le Petit s'offrent l'un à l'autre les bonheurs inoubliables des premières amours.

Le petit

Ecrit sous forme de nouvelles, l'auteur croque, dans l'atmosphère feutrée et nostalgique d'un salon de coiffure des années 1960, les portraits de personnages attachants, drôles, pathétiques à travers le regard espiègle et curieux d'un jeune garçon. "Mon père, c'est un vrai champion dans sa discipline. Il arriverait à faire parler les muets... Il a un don. C'est un mystère. D'emblée il inspire confiance. Il a sa façon à lui de regarder les gens... C'est comme une danse de sorcier quand il bouge. Il a une manière de passer sa main dans les cheveux, comme s'il transmettait un fluide. ".

" Villa Mimosa " : il n'y a même pas l'eau courante et les enfants dorment à six dans la
même pièce. Le " petit " a douze ans et malgré sa bonne humeur méridionale, il en a marre d'être pauvre, d'être sale et d'avoir si faim. Il déteste surtout son père, préparateur en pharmacie, qui boit trop de pastis avant de s'endormir sur ses mots croisés. Il le déteste parce qu'il rêve d'un homme complice, aimant et fier de lui. Il suffirait d'un geste, d'un regard. Mais comment exprimer ses sentiments, quand on n'a pas appris ? Entre deux câlins avec Vivi, l'effrontée du village, les cris, les disputes, les balades dans la garrigue et la lumière des années soixante,
Claude Couderc nous conte une enfance sans
château et sans gloire, mais pleine de drôlerie et d'émotion. Un peu la sienne, peut-être.

Mon père, cet inconnu - Occasion

Adrien a quatorze ans. Il est aveugle depuis l'âge de dix ans. Les premiers temps, sa cécité l'a écarté du monde. Dans l'exil d'un noir sans fin. Dans la douleur et dans la solitude. Dans les peurs. La musique l'a tiré du désespoir. Adrien a appris à écouter, à sentir, à goûter. De toute la force de ses sens, il a redonné formes et couleurs à son univers. Lui restait à inventer l'amour. Au pensionnat des jeunes aveugles, il rencontre Samira. Elle a une odeur de vanille, la voix grave, des brusqueries adolescentes. Mais elle perd peu à peu la vue, et ne l'accepte pas. Pour Samira, Adrien déploie des trésors d'inventions et de tendresse. En faisant chanter son violon, il la tire du gouffre où elle sombre et, dans le partage de cet amour clair-obscur, lui offre une nouvelle façon de voir.

Confidences au salon

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