Aristocrate ruiné, Clérambard martyrisait sa famille, avant que Saint François d'Assise ne lui apparût. Désormais, il se mêlera de la sauver, voudra porter la bonne nouvelle dans une roulotte à travers la France, décidera de marier son fils, fiancé à une héritière, à une prostituée.

Clérambard

La Convention Belzébir «À condition d'avoir payé une redevance à l'État, les citoyens mâles de cette première pièce ont le droit de tuer leurs semblables, quel qu'en soit le sexe, âgés de plus de dix-sept ans. Ceux qui bénéficient de ce privilège affirment que les saignées quotidiennes sont un bien pour le pays. Ceux et celles qui sont appelés à les subir semblent consentir sans arrière-pensée à leur sacrifice, car ils ont reçu dans leur famille et à l'école une forte éducation, et la propagande officielle entretient leur civisme, sans compter que la police est bien faite. Un jour, une femme se révolte. Le climat Belzébir se détériore. Il apparaît qu'on peut tout exiger des citoyens - par exemple qu'ils marchent sur les mains - mais que dans le secret de leur coeur, ils trouvent tout de même qu'il est plus normal de marcher sur ses pieds.» Consommation «Le capitaine de la Bornebelle, vieux soudard de plus de soixante ans et plusieurs fois veuf, épouse une fille de quatorze ans, selon l'usage auquel nos ancêtres sont restés fidèles très longtemps. On trouvera ici une conversation animée entre les époux, préludant à leur nuit de noces. J'ai situé l'action en 1712, parce qu' il m'a semblé que cette année-là était très négligée par les auteurs dramatiques.» Le Minotaure «Un citadin, pris de nostalgie pour la campagne, fait installer dans son appartement de la rue Saint-Dominique un tracteur agricole. Tout d'abord, sa femme prend fort mal cette initiative. Mais des amis snobs venus lui rendre visite s'enthousiasment pour une trouvaille qui est un défi à la décoration traditionnelle. Ils parlent avec tant de conviction que la dame finit par revendiquer la maternité d'une idée aussi remarquable.»

Le minotaure / la convention belzebir / consommation

«La cuisine était propre. Au milieu, l'Aurélie pendait à une grosse ficelle, accrochée par le cou. De grand matin, courbée sur son cuveau, elle avait entrepris de buander le linge. Au soir, elle avait eu envie de mourir, tout d'un coup, comme on a soif. L'envie l'avait prise au jardin, pendant qu'elle arrachait les poireaux pour la soupe.»

La Table-aux-Crevés

Le jeune surveillant général d'une boîte à bachot de sous-préfecture détient un étrange pouvoir : il lui suffit de désirer que tel homme ou telle femme se transforme en oiseau pour que la métamorphose s'accomplisse et que des ailes poussent à ses victimes. C'est ainsi que toute une petite population perd son apparence humaine : du professeur lubrique aux gendarmes de l'endroit, des commerçants au sous-préfet. L'agrégé de philosophie finira même, en scrutant le ciel à l'aide d'une lorgnette, par apercevoir sa propre épouse juchée sur un fil télégraphique. Comment notre gentil surveillant, grand amateur de Jules Verne et de la comtesse de Ségur, verra peu à peu s'amenuiser son pouvoir, c'est ce que vous apprendrez en lisant cette comédie de Marcel Aymé. Avec Les oiseaux de lune, le dramaturge rejoint le conteur du Passe-muraille et de La belle image.

Les oiseaux de lune - piece en quatre actes

Au village de Claquebue naquit un jour une jument verte, non pas de ce vert pisseux qui accompagne la décrépitude chez les carnes de poil blanc, mais d'un joli vert de jade. En voyant apparaître la bête, Jules Haudouin n'en croyait pas ses yeux, ni les yeux de sa femme. - Ce n'est pas possible, disait-il, j'aurais trop de chance. Cultivateur et maquignon, Haudouin n'avait jamais été récompensé d'être rusé, menteur et grippe-sou...

La Jument verte

«Au moment de rédiger ma prière d'insérer, il me vient le regret de n'avoir pas écrit une préface au Boeuf clandestin, qui eût été quelque chose comme une physique des péchés capitaux. Je me serais efforcé d'y démontrer qu'il existe un seuil de tension passionnelle au-delà duquel la consommation du péché acquiert, par les énergies mises en oeuvre, une sorte de justification plastique et qu'en deçà de cette limite, n'étant plus compensé par la dignité du mouvement, mais réduit à sa médiocrité statique, le péché n'est plus que laideur et mérite d'être appelé, seul, capital. Je n'aurais même pas reculé à indiquer que le seuil en question est en même temps celui du pardon, ce qui m'aurait peut-être gagné la sympathie des âmes romantiques. Le pécheur le plus important de mon Boeuf est un homme bien élevé, bon père, bon époux et sollicité de modestes démons auxquels il cède avec mesure, en se tenant sans effort dans les régions d'"en deçà". Il ne saurait inspirer, à ce qu'il me semble, ni l'amour, ni la haine, ni la pitié. L'Enfer qu'il porte en lui ne répand qu'une chaleur et une puanteur très discrètes et le drame qu' il suscite reste muet. Les autres pécheurs sont également "en deçà", l'un d'eux, seul, affleurant au seuil. À côté de ces insuffisances infernales, j'ai une très belle jeune fille dont la santé et la vertu un peu rêche sont extrêmement réconfortantes. J'ai un ingénieur qui est très bien aussi, travailleur, avare et méfiant. À la fin, je les marie.» Marcel Aymé.

Le boeuf clandestin

Mauvais Jars

Le chien

La nouvelle qui donne son titre au recueil se passe à la campagne. C'est l'histoire d'une femme victime des cruautés de son mari, lequel a pris notamment l'habitude de la descendre au fond d'un puits. Mais les images de la poésie amoureuse la plus tendre finiront par lui apparaître sur les reflets de l'eau.

Clérambard

Résumé

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