îles, et autres lieux : journal d'Aran, chronique japonaise, il faudra repartir
Nicolas Bouvier Coffret 3 Volumes : Volume 1, Chronique Japonaise. Volume 2, Journal D'Aran Et D'Autres Lieux. Volume 3, L'Usage Du Monde
Publié par Payot, le 24 septembre 1999
810 pages
Résumé
" Le voyageur, écrit Nicolas Bouvier, est une source continuelle de perplexités. Sa place est partout et nulle part. Il vit d'instants volés, de reflets, de menus présents, d'aubaines et de miettes. Voici ces miettes. " Autant de textes d'une précision, d'une légèreté sans égale aujourd'hui là où d'autres convoquent une bibliothèque entière pour se donner des airs de penseur zen, lui sait nous livrer en une ligne le pur diamant d'une sensation. Un portrait en trois mots qui ne vous quittent plus. Une scène en une phrase. Des pensées comme des traits, traits de plume, trait d'esprit. Un art de calligraphie, ou de tireur à l'arc... " Avec Chronique japonaise, Nicolas Bouvier réussit ce que les anciens maîtres artisans appelaient un chef-d'œuvre " (André Velter, Le Monde). " Rarement un écrivain aura eu en parlant de lui-même et des lieux traversés, le don de faire lever chez le lecteur autant d'images et d'émotions complices " (Jacques Laccarière, Pages). " Un voyageur d'une espèce rare, comme Segalen et Michaux " (Jacques Meunier, Le Monde). Que diable fait-il en hiver dans ces îles d'Aran, côte ouest de l'Irlande, battues par les vents, sombres, presque désertes ? C'est Nicolas Bouvier : son œil et son oreille accordés ait génie du lieu, il regarde, il écoute. Ses hôtes, bourlingueurs, soutiers ou garçons de vestiaire, dans les hôtels tapageurs de New York où brillaient les truands et les stars, accueillent le voyageur en seigneurs comme on ne le fait plus : sans arnaque ni mépris, n'attendant de lui que des nouvelles, le présent le plus précieux qu'on puisse faire aux isolés. Ces gens-là descendent des moines planteurs de vignes et semeurs d'abbayes, navigateurs en auges de pierre, bourrés de foi et de santé, qui défrichèrent la moitié de l'Europe. Journal d'Aran... mais les " autres lieux " ? Chedju, cône volcanique surgi en pleine mer. Tout près du Japon, pays du self-control et des polices sociales, Nicolas Bouvier reçoit comme une claque la vitalité de Coréens frénétiques, sensibles, extravertis, violents et joviaux. Au sommet du volcan le touche comme une grâce cette évidence qui ne nous frappe plus, en Occident : la vie est parfaite. Voici enfin la rencontre à Xian, en Chine, d'un de ces guides qui font le sel des voyages organisés : un humaniste comme l'Europe devrait en produire davantage, un " clou qui dépasse " selon la belle expression japonaise, et que personne n'a réussi à enfoncer. Admirable conclusion : sur la lande nue, aux marges de l'Irlande ou dans le grouillement de l'Asie, le voyageur n'a rien vu s'il n'a vu les Hommes. " Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, on vous défait. [...] " A l'est d'Erzerum, la piste est très solitaire. De grandes distances séparent les villages. Pour une raison ou une autre, il peut arriver qu'on arrête la voiture et passe la fin de la nuit dehors. Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l'eau bouillir sur le primus à l'abri d'une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s'en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, en propos rares, en cigarettes, puis l'aube se lève, s'étend, les cailles et les perdrix s'en mêlent... et on s'empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s'étire, on fait quelques pas, pesant moins d'un kilo, et le mot " bonheur " paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive. " Finalement, ce qui constitue l'ossature de l'existence, ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d'autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible cœur. " Nicolas Bouvier Cette lente et heureuse dérive dans les années 1953-1954 entre Genève et le Khyber Pass en compagnie du peintre Thierry Vernet a inspiré à Nicolas Bouvier ce texte d'un flâneur émerveillé.
Plus de livres de Nicolas Bouvier
Voir plusNicolas Bouvier Coffret 3 Volumes : Volume 1, Chronique Japonaise. Volume 2, Journal D'Aran Et D'Autres Lieux. Volume 3, L'Usage Du Monde
Le dehors et le dedans
L'usage du monde
Le courrier, la courroie, ta bonne lettre
La guerre à huit ans
L'Usage du monde
La Hibou Et La Baleine
Critiques
Ce livre n'a pas encore de critiques
Vous avez lu ce livre ? Dites à la communauté Lenndi ce que vous en avez pensé 😎