Monsieur Dassault

Gaston Gallimard. un demi-siècle d'édition française

'Je quitte la France. 
- Et tu vas où ? 
- Je rentre chez moi, au pays. 
- Au Maroc... 
- Mais non, chez moi, en Espagne. Je rentre ! 
- J'ignorais. Mais quand l'as-tu quitté ? 
- En 1492, mais à l'insu de mon plein gré.' 

Depuis 2015, une loi accorde la citoyenneté espagnole à l'ensemble des séfarades à travers le monde, ces descendants des Juifs expulsés cinq cents ans plus tôt. Pierre Assouline a choisi de répondre à cet appel historique et, sans attendre sa naturalisation, est parti pour l'Espagne... 
Drôle et érudit, Retour à Séfarad est un palpitant roman d'aventures à travers l'un des plus attachants pays d'Europe.

Retour à Séfarad

Du côté de chez Drouant : cent dix ans de vie littéraire chez les Goncourt

Les nouveaux convertis - Enquête sur des chrétiens, des juifs et des musulmans pas comme les autres

Complètement chauve après son passage à la tondeuse, les yeux cerclés de métal argenté, flottant dans ses habits d'emprunt et de mort, Marcel Bloch est déjà un autre homme quand on lui attribue son numéro matricule. Dorénavant, il est le numéro 39611 pour l'administration du camp. Pour les déportés, il devient Dassault. Pour lui-même, un survivant en sursis. Il a cinquante-deux ans et se sent déjà bien fatigué. De surcroît, il n'a jamais été très très résistant. Seul le moral tient bon et il y puise toutes ses réserves. Il croit, donc il respire.
En attendant il fait connaissance avec les hommes, le milieu et les traditions locales. Il questionne un ancien sur la fumée de la cheminée. Elle l'intrigue. -Qu'est-ce que c'est ? - Ce n'est rien, juste la fumée du four crématoire. Ici, le problème est de savoir si tu sortiras par la porte ou par la cheminée...

«... Entre ses amis rangés et ses amis dérangés, il éprouverait toujours une secrète attirance pour les seconds. Ceux dont l'esprit avait fait un pas de côté. La fêlure, voilà ce qui le captivait chez les gens. Toute sa curiosité n'avait pour objet que de cerner le lieu et l'instant de cette faille dans une vie. Jusqu'à en être hanté...»

État limite

"Philip Roth était-il à lui seul un Complot contre l'Amérique ? Oui, assurément, si on accepte que la littérature soit ce cocktail explosif de mots qui vous saute à la figure et fait trembler tout un pays et ses élites bien-pensantes en même temps que les lignes de la page. La bêtise à front bas, les hypocrisies sociales, le politiquement correct, le rêve américain qu'il retournait comme un gant pour en révéler chaque déchirure : l'oeuvre romanesque de Philip Roth peut être lue comme une entreprise politique, à condition, comme nous le dit François Busnel, de relier l'intime et le politique. Elucider le réel avec les armes de la fiction, ce fut son combat en trente et un rounds. Chacun de ses livres fut une lutte contre lui-même et contre les démons de l'Amérique". Eric Fottorino.

Philip Roth, l'oeil de l'Amérique

Un château est toujours hanté, et la nouvelle Bibliothèque nationale de France, qui avec ses quatre tours prétend ressembler à ceux du Moyen-Âge, a également ses fantômes : les vieux bibliothécaires retraités, incapables de vivre ailleurs, qui hantent ses salles de lecture et ses réserves. En apparence ce sont d'inoffensifs fantômes absorbés par leur lecture, qui ne s'émeuvent pas et restent à leur place en apprenant que l'un d'eux a été sauvagement assassiné. Le commissaire de police au nom trop célèbre a une curieuse façon de mener son enquête : en compagnie d'un fantôme-narrateur, il visite de long en large les méandres de la bibliothèque, sans avoir l'air de chercher l'identité du criminel. Mais il est plus subtil qu'il ne semble, et avec les arcanes de la BNF, il dévoilera au lecteur la solution de l'énigme. Dix-huit images mystérieuses de la BNF, captées par le photographe Jean-Pierre Bertin-Maghit, viennent confirmer au fil des pages que la BNF est un lieu hanté.

Monsieur Dassault

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