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La philosophie du remède - [actes du colloque tenu les 26, 27 et 28 mars 1992 au Musée Claude Bernard, Saint-Julien-en-Beaujolais et à l'Université Lyon III, Faculté de philosophie) | Jean-Claude Beaune • Jean-Claude Beaune
La philosophie du remède - [actes du colloque tenu les 26, 27 et 28 mars 1992 au Musée Claude Bernard, Saint-Julien-en-Beaujolais et à l'Université Lyon III, Faculté de philosophie) | Jean-Claude Beaune • Jean-Claude Beaune

La philosophie du remède - [actes du colloque tenu les 26, 27 et 28 mars 1992 au Musée Claude Bernard, Saint-Julien-en-Beaujolais et à l'Université Lyon III, Faculté de philosophie)

Publié par Champ Vallon, le 01 septembre 1993

376 pages

Résumé

Le remède, le médicament, la drogue sont des objets pharmaceutiques mais aussi des objets médicaux, des moyens d'action très concrets, également des images symboliques et sacrées, enfin des notions philosophiques. On entend par là qu'à travers ces êtres bizarres et leurs métamorphoses, ce sont des questions fondamentales qui nous reviennent : la séparation ou la complicité de l'esprit et du corps, de la vie et de la mort, du normal et du pathologique. Le remède est aussi au centre d'une culture, d'une attitude sociale devant l'hygiène, la santé et leurs diverses expressions ou imaginations anciennes et récentes. Mais le remède a d'abord une histoire, il fait appel à des lois, des normes, à un droit toujours exigeant. Il constitue donc également l'occasion d'interroger les pratiques médicales, certaines sciences biologiques et pharmaceutiques sûres d'elles-mêmes, et de pousser l'enquête jusqu'aux fondements déontologiques ou éthiques de leurs pratiques. Le remède, dans ces conditions, devient le pilier d'une réflexion plus vaste pour laquelle il apparaît comme une sorte de fait social total. Cependant une généralisation s'autorise des rapports établis entre deux perspectives fondamentales. D'abord la technicité de l'objet : un remède est un outil par lequel le médecin décide d'intervenir (ou non) sur un état biologique devenu insupportable ou pénible à l'individu. Et cette " technicité " est exemplaire d'une orientation décisive de la médecine ancienne et contemporaine. Ensuite, il suggère autant qu'il agit, il possède ce pouvoir habile, indécis, parfois démoniaque d'être souvent au-delà de lui-même, réfractaire à toute positivité absolue, capable donc de prendre en compte, fût-ce " par l'absurde ", la singularité de l'individu qui le reçoit et la précarité du médecin qui l'administre. Ses qualités philosophiques parlent alors d'elles-mêmes : elles corrigent une technicité trop belle pour être vraie, elles font de lui un placebo besogneux lorsqu'il prend peur de lui-même et de son pouvoir de ciguë mortelle. La philosophie du remède s'est donné pour tâche de marquer quelques points où le remède - et plus généralement les pratiques bio-médicales - laissent entrevoir quelques-unes de ces étranges ambiguïtés qui parsèment notre existence médicale et sociale. Et, au bout du compte, de tendre la perche à Nietzsche ou Zarathoustra pour qui le " dernier homme ", celui qui " respecte la santé ", est aussi celui " qui vit le plus longtemps "... ce qui n'est pas pour lui, il s'en faut, un compliment.

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