Napoléon Pommier

Je marche un peu, histoire de briser ma tension nerveuse. Mais c'est une coriace que cette tension-là ! Une seconde cigarette ne l'entame pas davantage. Au contraire, j'ai l'impression qu'elle est toute prête à se rompre... Je jette un coup de saveur à ma breloque ; voilà près de deux heures qu'elle est rentrée dans la carrée, Elia... Et celle-ci demeure aussi inerte et silencieuse qu'auparavant. Il n'y a toujours qu'une fenêtre éclairée... Et quand je dis éclairée, j'exagère... Simplement on décèle une lueur... Que fabrique-t-elle derrière cette façade croulante ?

J'ai bien l'honneur de vous buter

Que tu sois religieux ou non, l'idée te viendrait jamais d'aller zinguer quelqu'un dans un confessionnal, je parie ?Eh bien tout le monde n'est pas comme toi, mon joli ! À preuve, cette dame défuntée de mort violente dans la guitoune aux péchés.Mais le plus farce, si j'ose dire, c'est qu'elle-même s'apprêtait à flinguer son confesseur ! Tu parles d'une chasse à courre, mon neveu !Cela dit, ce que je te raconte n'est que le début du book.Son gracieux point de départ.Je te cause pas de l'arrivée !Alors là, espère : ceux qu'auront pas numéroté leurs abattis auront intérêt à retourner chez leur mère pour lui demander qu'elle les refasse !Après tout, pourquoi elles auraient pas droit à un brouillon, les mamans ?Je constate de plus en plus qu'en neuf mois t'as pas le temps de faire quelque chose de bien !

Turlute gratos les jours fériés (San-Antonio, #163)

« Elle était chinoise et s'appelait Li Pût, ce qui dans l'argot pékinois signifie Poison d'Avril… » Un genre de poisson qui ne s'accroche pas dans le dos, si vous voyez l'astuce. Oh non ! De mémoire de micheton, on n'a jamais vu ça. Une peau de porcelaine, une bouche de cerise à croquer… Ce que l'Orient fait de mieux en matière péripatétique. C'est bien simple : les plus grands de ce monde ont succombé à ses charmes. Littéralement. Prochaine cible : le président des États-Unis. Or, de Li, San-A est gaga : dilemme cornélien et casse-tête chinois.

Poison d'Avril ou La Vie sexuelle de Lili Pute

Dans le numéro spécial de Lire (plus de 800 pages) qu'il a consacré à San-Antonio et qui s'intitule : SAN-ANTONIO, son vit, son œuvre, Bernard Pivot a écrit dans sa brillante introduction que San-Antonio était le plus grand écrivain de langue française après Shakespeare. Le célèbre journaliste, monarque incontesté de la littérature actuelle, vient de nous adresser un rectificatif pour nous dire sa crainte de voir cet " après " mal interprété et créer une notion de subalternité dont San-Antonio aurait à souffrir par rapport à Shakespeare ; il préférait substituer à son " après " la préposition " depuis ", qu'il juge moins équivoque. Nous le remercions pour sa grande probité morale et espérons que le présent ouvrage renforcera encore son admiration pour l'immense écrivain. Les Éditeurs

Galantine de volaille pour dames frivoles

"Dans le numéro spécial de Lire(plus de 800 pages) qu'il a consacré à San-Antonio et qui s'intitule: SAN-ANTONIO, son vit, son oeuvre,Bernard Pivot a écrit dans sa brillante introduction que San-Antonio était le plus grand écrivain de langue française après Shakespeare.Le célèbre journaliste, monarque incontesté de la littérature actuelle, vient de nous adresser un rectificatif pour nous dire sa crainte de voir cet "après" mal interprété et créer une notion de subalternité dont San-Antonio aurait à souffrir par rapport à Shakespeare ; il préférerait substituer à son "après" la préposition "depuis", qu'il juge moins équivoque.Nous le remercions pour sa grande probité morale et espérons que le présent ouvrage renforcera encore son admiration pour l'immense écrivain."

Galantine de volaille pour dames frivoles (San-Antonio #133)

Le président Horace Tumelat, odieux vieillard manipulateur, règne sur son pays comme dans sa vie : sans pitié. Chez lui, il impose à sa femme un ménage à trois. Au dehors, cet ancien collabo parvient toujours à retourner en sa faveur les situations scandaleuses dans lesquelles le placent les loups qui rôdent autour de son trône. Son secrétaire, Eric Plante, en est un des plus affamés. Avec la complicité de sa maîtresse, une journaliste aux dents longues, il tente de corrompre son maître. Mais à ce jeu-là, tel est pris qui croyait prendre.

Les clés du pouvoir sont dans la boîte à gants

Mes funérailles étaient prévues pour dix heures, mais dès neuf heures, la maison était déjà pleine de gens. Tout le monde pleurait, ce qui me touchait beaucoup. Sur les faire-part on avait précisé " ni fleurs ni couronnes ", histoire de ne pas mettre les copains dans les frais, mais, nonobstant cette recommandation, la plupart des assistants s'annonçaient avec (les gerbes, des couronnes, des coussins d'œillets, (les croix en roses et autres joyeux présents. Oui, il faut vraiment mourir pour mesurer le degré de sa popularité. J'en étais tout ému. Mais quand j'ai vu radiner le Gros, beau comme une pissotière repeinte, dans un complet noir, avec une chemise vraiment (et très provisoirement) blanche, soutenu par Alfred le coiffeur, mon cœur m'est remonté dans le gosier.

De A jusqu'à Z (San-Antonio #46)

De A à Z et à travers pas moins de 3000 citations, Dard commente ses contemporains, le tout-venant, les cons, les femmes, les Allemands, les Anglais, leurs travers, leurs supposées grandes destinées, livrant un regard tantôt amusé, tantôt désespéré mais toujours passé au tamis d'une langue à nulle autre pareille. On dirait aujourd'hui qu'il maîtrise l'art de la " punchline " comme personne. Car Frédéric Dard transcende les questions de générations. Son verbe est tranchant, son regard toujours singulier et son verdict sans concessions.

Napoléon Pommier

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