Salan
Salan
Publié par Perrin (réédition numérique FeniXX), le 01 janvier 1990
483 pages
Résumé
C'est la première biographie du général Salan (1899-1984) qui, de la guerre de 14-18 à celle d'Algérie, et de sa condamnation à la réclusion perpétuelle, a vécu toutes les guerres, et les déchirements de la France du XXe siècle. Engagé volontaire à dix-huit ans, général à quarante-cinq ans, interlocuteur privilégié de Hô Chi Minh en 1946, « maréchal » préféré de De Lattre, commandant en chef en Indochine, commandant en chef en Algérie, figure centrale des événements fondateurs de la Ve République, officier le plus décoré de l'armée française, il devient, à soixante-deux ans, le porte-drapeau de la rébellion de l'Algérie française, entre dans la clandestinité, resurgit le 20 avril 1962, menottes aux mains, et sera le héros marmoréen d'un des grands procès de l'Histoire. Ses admirateurs l'appellent le « maréchal oublié », et toute l'armée le surnommait le « mandarin ». Son nom, aujourd'hui, évoque surtout l'Algérie, le coup de bazooka qui le manqua en 1957, l'insurrection du 13 mai 1958, son appel à de Gaulle lancé du balcon du Forum, le putsch d'avril 1961, l'OAS - dont il fut le chef - et, enfin, le procès dramatique au terme duquel ce général d'armée échappa à la peine de mort, à la grande fureur du général de Gaulle. Mais Salan avait vécu cinquante-neuf ans, avant de devenir la figure centrale du drame algérien. En lisant le récit de sa vie, on découvre cet homme énigmatique, marqué par ses quatorze ans de séjour en Indochine, et dont la rébellion - après quarante-trois ans de légalisme républicain - surprendra tout le monde. On s'aperçoit que, dès le grade de capitaine, Salan paraît indispensable à ses supérieurs, et remplit des missions qui vont bien au-delà de ses fonctions officielles. Son souci du renseignement, du secret, sa prudence, son habileté diplomatique, sa lucidité, alliés à des dons tactiques et stratégiques, manifestes dès 1944, et aussi sa neutralité politique, font qu'on finit toujours par venir ou revenir à lui. En 1957, certains cénacles le considéraient - curieusement - comme un obstacle à l'Algérie française. Ainsi, tentèrent-ils de supprimer celui qui allait, paradoxalement, en devenir le porte-drapeau. C'est dire la complexité et le parcours extraordinaire du général Salan.
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