L'excellence technologique

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Poèmes simples

La poésie de Jacques Morin se livre sans légende, sans commentaire, à l'état brut de l'émotion originelle : le choc des images sans que jamais les mots pèsent. Or ils pourraient, car du coeur noir de la nuit intime aux lumières blessantes du monde tel que les médias nous en déversent jour après jour la litanie d'horreur, ces poèmes ne cherchent pas à enjoliver, à se draper dans une légende trop belle pour y croire. Ici, c'est le monde réel, où l'absence fait mal, où l'indifférence tue, où les mots manquent. C'est précisément pourquoi il est si important d'en tenir compte, d'en tenir le compte, quand bien même il serait trop tard, et même si cela ne changera rien, au fond. Le poète ne peut rien d'autre que veiller dans la nuit. Et dire ce qui est, ce qu'il en est. "On restera là Avec ça sur les bras Une souffrance éberluée"

Sans légende

La revue est un art méconnu. Difficile. Ingrat autant que trop souvent les auteurs qui y passent, désinvoltes ou dilettantes. On pourrait donc croire qu'il y a là, pour qui s'est mis en tête de publier une revue, matière à découragement. Détrompez-vous, prenez l'exemple de Jacques Morin, voilà plus de 35 ans qu'il dirige, anime, gère, cette revue de poésie Décharge qui peut se targuer d'avoir livré aux lecteurs 170 numéros. Car le revuisme est aussi une maladie, de type monomaniaque : les symptômes sont connus, le patient (oui, le revuisme est une longue patience) mange et ne vit que pour subvenir à la revue, son rythme biologique en est perturbé : il marche au trimestre et au quantième. Et ne croyez pas que cette maladie soit tenue pour honteuse : non, le malade s'expose volontiers, prend plaisir à s'observer, prendre des notes, publie ses Carnets. Car là se cache sans doute le ressort secret du revuiste : il tient plus que tout à nourrir cette source perpétuelle d'étonnements que lui procure sa revue.

Carnet d'un petit revuiste de poche

Quelques editos un peu rigolos ou pas trop sur cent numeros

"Si nous avons choisi de rééditer "Le regard du cyclope", c'est non seulement parce qu'il correspond aux idées que nous défendons, qu'il s'efforce d'apporter quelques éléments de réponse aux questions que nous nous posons, mais c'est aussi parce qu'il peut être, incontestablement, une référence, un espace de réflexion pour tous ceux, poètes en herbe ou confirmés, qui pensent la poésie davantage comme un lieu de vie, où les actes doivent trouver à se mettre en accord avec l'écriture, où le poème est cette chose essentielle au lever du jour, que comme une activité de loisir, voire un simple supplément d'âme."

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