Symphonie grabuge

Dix-huit tentatives pour devenir un saint

Don Rafael Gutierrez Moreno, roi des ordures, est mort assassiné. Depuis vingt-cinq ans il étend son pouvoir despotique sur les immenses décharges de Mexico. Qui l'a tué? Ses femmes? Le détective Harry Whence, qui rate tout ce qu'il entreprend? Le milieu politique? Le peuple gris des miséreux qui vit à l'est de la ville, là où tout se fâche?Vautrin nous emporte dans une histoire libre et enragée, entre misère et luxure, où le seul code en vigueur est celui d'une mythologie tenace: celle du roman noir.

Le Roi des ordures

Les aventures de Boro, reporter photographe : coffret Tomes 1 à 4

A ceux qui vont flairer le contenu de ce livre, il me faut avouer qu'avant d'être Jean Vautrin, j'ai été Jean Herman.
N'avons-nous pas tous droit à plusieurs vies ?
Entre 1955 et 1973, j'ai donc écrit et tourné des films. J'ai dirigé des vedettes de cinoche. Mais ce que l'on sait moins c'est que j'ai aussi pratiqué quotidiennement la photographie.
Plus tard, seulement plus tard, la littérature est entrée jusqu'au fond de mon âme. Un très puissant bazar, je vous jure.
Aujourd'hui, si loin que je me retourne pour apercevoir la vérité de mon existence, je vois des carrefours et des choix. Mais si l'on admet que la vie est un voyage autour des nuits du monde, je revendique par-dessus tout la considération due à un voyageur.
Ainsi m'apprêtai-je dans ce livre à vous raconter mon premier et lointain embarquement sur un paquebot blanc, le SS Sunrise qui cinglait vers les Indes...
" C'était en 1955. J'avais vingt-deux ans. Le tronc de la vie me paraissait énorme. Je voulais conquérir le monde. Parmi toutes les musiques à choisir, démesurément, je voulais être à la fois, Cartier-Bresson, Orson Welles, Jim-la-Jungle et Marcel Griaule..."
J. V.

Vous voici embarqués sur un livre à deux pentes.
D'un côté, un texte dressé comme une échelle calme contre le temps par Vautrin à l'automne de son âge. Un récit d'aventures fait pour raconter les années englouties de celui qu'il fut : un jeune homme affamé des secrets de la gloire et de la connaissance. Ses rencontres, les voix tonitruantes qu'il entendit, l'accès à de nouvelles espérances, l'affirmation d'une personnalité, l'aventure rossellinienne.
De l'autre, la chronique journalière de ses pas : un photo-journal, un mémento 24 x 36 exprès, au milieu d'un immense pays à la force aveuglante - l'Inde.
Harassants périples dans les bazars, visions de foules blanches sur Howrah Bridge ou Chowpatty, grand découragement de la misère insoutenable, la moisson de ces photos glanées jour après jour pendant trois ans, de Trivandrum à Calcutta, de Bombay à Bénarès, d'Orissa à Mysore, grave à jamais le témoignage de ce que l'écrivain sait aujourd'hui et que le jeune photographe portait hier.
Les images, retrouvées miraculeusement dans une mallette rouillée par la mousson, ont quarante-cinq ans bientôt. Elles sont déjà la mémoire du temps. Elles racontent à un demi-siècle de distance que les gestes de l'homme sont éternels.
Elles racontent aussi l'exercice quotidien du photo-trotter. L'arrangement passager, ce miraculeux prélèvement de grains et de lumière opéré au hasard des rencontres, à hauteur d'œil. Elles traduisent cette euphorie étrange - répétée et vécue jusqu'à l'obsession - qui consiste à regarder la vie devant soi au travers du viseur d'une caméra, d'aller à la rencontre des visages et de capter en une fraction de seconde un réel intuitivement réorganisé.
A la confluence de la littérature et de l'art photographique Vautrin dit, tout au long de ce livre de la magnifique plénitude, qu'il y a de la rage à creuser le style des mots comme à tenir celui des images et que sans doute on a "de l'œil" comme d'autres ont de l'oreille.

J'Ai Fait Un Beau Voyage. Photo-Journal 1955-1958

Une ville de banlieue avec sa gare de banlieue, ses barres de béton, ses éboueurs noirs dans leurs uniformes fluo, ses ahènepéistes et ses trois-huit, ses bandes de bric et de broc et ses crânes trop rasés.
Un monsieur bien sous tous rapports file un balayeur des rues jusque dans l'ascenseur de sa cité-dortoir. Montent avec eux un camionneur balèze, un couple en bisbille, un petit rouquin avec son jeu japonais, un électeur de Le Pen, une jeunesse maghrébine...
Panne entre deux étages. Un cadavre de nègre découvert un peu plus haut quand les portes se rouvrent... Qui a joué du couteau dans le noir de la cabine?
Romancier, cinéaste, Jean Vautrin a obtenu le prix Goncourt en 1989 pour Un grand pas vers le bon Dieu. Il est l'auteur avec Dan Franck des Aventures de Boro, reporter photographe (Fayard, quatre volumes déjà publiés). Son dernier livre paru est Le Roi des ordures (Fayard, 1997).

Un monsieur bien mis

Courage chacun

Celui qui ouvrira ce grand roman partira pour la Louisiane, au temps des pionniers « Cadjins », venus de France. 
 Il revivra le destin de trois générations de personnages forts, libres, excessifs : Edius Raquin, pionnier opiniâtre, Bazelle sa femme et Azeline sa fille. Puis son futur gendre, Farouche Ferraille Crowley, l'outlaw. Et puis encore Palestine Northwood, le marin de Nantucket, et beaucoup d'autres, dont la saga, commencée au fond des bayous, s'achève à La Nouvelle-Orléans sur la naissance du jazz. 
   Le Prix Concourt 1989 a couronné ce récit fleuve, raconté dans le savoureux français des Cadjins par l'auteur de La Vie ripolin.

Symphonie grabuge

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