Les textes littéraires au lycée : anthologie par les thèmes et les formes
Émile Zola : de J'accuse au Panthéon
Publié par Lucien Souny, le 15 avril 2008
Résumé
La panthéonisation d'Emile Zola a été célébrée au cours d'une cérémonie officielle qui s'est déroulée dans la matinée du 4 juin 1908. Le cercueil de l'écrivain était placé sur une estrade funéraire, dans la nef centrale du monument. Après un prologue musical, le président de la République, Armand Fallières, et le président du Conseil, Georges Clemenceau, ont écouté un long discours du ministre de l'Instruction publique, Gaston Doumergue, exaltant le courage de l'auteur de J'accuse. Puis on a exécuté la seconde partie du programme musical et un défilé militaire a suivi. La foule des invités allait quitter le monument lorsque deux coups de feu ont retenti. Ils visaient Alfred Dreyfus, qui assistait à la cérémonie. L'auteur de cet attentat était un journaliste du nom de Grégori qui, lorsqu'on l'a arrêté, s'est présenté comme un «fervent patriote» et a déclaré n'avoir pu supporter l'humiliation infligée à l'armée française. Son geste répondait aux clameurs des manifestants nationalistes qui, au même moment, entouraient le Panthéon en hurlant leur indignation.En cette matinée de juin 1908, l'affaire Dreyfus se rejouait encore, avec un nouveau drame. En honorant la mémoire de Zola, le gouvernement dirigé par Clemenceau souhaitait rendre hommage à l'un des grands acteurs du combat dreyfusard et achever l'oeuvre de réhabilitation commencée en juillet 1906 avec l'annulation par la Cour de cassation de la condamnation d'Alfred Dreyfus. Mais il le faisait dans une France qui demeurait profondément déchirée par les bouleversements qu'elle avait traversés. «L'âpre bataille que Zola déchaîna toute sa vie continuait et c'était bien l'atmosphère de flamme et de tempête convenant à la circonstance», a pu écrire le musicien Alfred Bruneau, l'un des témoins de l'événement.C'est cette histoire «de flamme et de tempête» que ce livre voudrait raconter, en revenant sur la destinée de l'écrivain dont les cendres ont été déposées dans la crypte du Panthéon, par une claire journée de l'été 1908.Afin de poser le décor, nous partirons d'une scène symbolique qui s'est déroulée quinze ans plus tôt, le 19 octobre 1893... Paris fête alors avec éclat les marins de l'escadre russe qui viennent de faire escale à Toulon. Deux jours auparavant, un train spécial les a amenés à la gare de Lyon, où une foule immense les a accueillis, manifestant sa joie pour «l'union et la paix», comme le rapportent les journaux. Car la France a cru trouver dans la Russie du tsar Alexandre III un rempart contre l'ennemi allemand. Les réceptions officielles se sont succédé, plus éclatantes les unes que les autres. Et en cette journée du 19 octobre, le banquet donné à l'Hôtel de Ville représente comme une apothéose. Près de cinq cent cinquante invités se pressent autour des tables du festin : le président de la République, Sadi Carnot, entend honorer de manière fastueuse le commandant de l'escadre russe, l'amiral Avellan.
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