Le stéréotype, outil de régulations sociales
Le stéréotype, outil de régulations sociales
Publié par PU Rennes, le 03 février 2004
286 pages
Résumé
La notion de stéréotype a encore peu pénétré le domaine des recherches historiques en France, bien qu'elle ait été introduite dans les sciences sociales en 1922 par Walter Lippmann. Etonnante situation quand on pense à l'usage des stéréotypes dans l'histoire humaine, par exemple aux représentations stéréotypées des Autres en général - en commençant par l'histoire ancienne et la représentation des barbares par les Grecs et les Romains -, aux nombreuses constructions intellectuelles, sociales et identitaires réalisées, faites de traits et d'images gravées dans les consciences et répétées sous un grand nombre de formes orales, écrites et imagées. Une approche de ces constructions actives au sein des sociétés et initiatrices de comportements est l'objet de ce livre. Le stéréotype agit comme un outil de régulation dans une société, ayant ce qu'il faut de connu et de stable pour ne pas émouvoir et inquiéter, et de souple pour accueillir la nouveauté et d'adapter. Les stéréotypes interviennent comme de schémas de compréhension pour appréhender le monde, lire les événements; les reconstruire et les rendre intelligibles. Des schémas capables aussi d'évoluer pour répondre aux nécessités nouvelles de comprendre. L'inhabituel, l'extraordinaire suscitent un effort d'adaptation des réseaux d'intelligibilité, le vide étant ici insupportable. La stéréotypie affecte ainsi durablement la vie des sociétés sur plusieurs niveaux: elle crée des stéréotypes sociaux, construit dés catégories, conçoit des modèles (ou des anti-modèles) pour susciter des comportements et des modes de pensée, travail auquel les élites prennent une part active; elle trace des images fortement dessinées (parce que répétées) des différents éléments qui constituent l'outillage intellectuel des peuples; elle établit les représentations de la différence, en façonnant des clichés identitaires. La construction des stéréotypes intéresse donc les historiens.. Ce sont des outils pour construire du sens, pour classer, organiser, une manière, comme le conseillait Buffon, d'accumuler des faits pour avoir des idées. Une manière aussi de figer les représentations sur l'Autre, le Différent, ce grand acteur de l'histoire.
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