L'Après-midi de Monsieur Andesmas
Un barrage contre le Pacifique
Publié par Gallimard, le 21 juin 1950
320 pages
Résumé
La mère, c'est une ancienne institutrice du nord de la France, jadis mariée à un instituteur. Impatients et séduits à la fois par les affiches de propagande et par la lecture de Pierre Loti, tous deux tentent l'aventure coloniale. Après quelques années relativement heureuses sur la côte du Pacifique, non loin du golfe de Siam, le père mourut, et la mère resta seule avec deux enfants, Joseph et Suzanne. Elle joua dix ans du piano à l'Eden Cinéma, fit des économies, obtint après d'infinies démarches une concession à la Direction générale du cadastre, laquelle Direction, n'ayant pas reçu de dessous-de-table, lui attribua à dessein une concession incultivable. La mère, qui n'avait d'autre but que de laisser un petit bien à ses enfants passionnément aimés, s'entêta. Elle eut l'idée de construire contre les grandes marées du Pacifique un barrage qui protégerait ses terres et celles de ses voisins. Le barrage fut construit par des centaines de paysans séduits par son espoir. Le Pacifique et ses crabes traversèrent le barrage comme s'il avait été une feuille de papier à cigarettes. C'est à ce moment que débute le roman de Marguerite Duras. La mère, Joseph, qui a vingt ans, Suzanne, qui en a dix-sept, vivent péniblement dans leur bungalow délabré, au milieu de leur concession temporaire, sans cesse menacés d'en être privés par l'administration du cadastre. La mère est malade, Joseph et Suzanne commencent à «avoir marre» de leur misère. Que faire ? L'énergie et l'espoir n'ont pas quitté la mère, qui calcule, combine, avec une sorte de folie méticuleuse, rusée et lucide, tant elle a peur du départ définitif, qu'elle sait inéluctable, de ses enfants. Les colères et les amours de Joseph, la résignation de Suzanne, les intrigues d'un M. Jo, fils dégénéré d'un richissime trafiquant de terrains, pour séduire la jeune fille, la mort de la mère et le départ des enfants pour une vie peut-être meilleure, peut-être pire ; sont ici décrits avec une puissance qu'on ne peut rapprocher que de celle de Conrad dans ses meilleurs récits. Cette désolante aventure baigne dans le soleil, l'alcool, le cinéma de la ville, l'immense misère physique et morale des indigènes et des Blancs pauvres roulés par une administration abjecte, un désespoir total qui fait passer brusquement les personnages de l'intense, de l'hystérique rigolade à la tristesse la plus affreuse, enfin une sensualité violente. À côté des vivants, une vieille Citroën B12, un phonographe et un diamant défectueux jouent un rôle majeur.
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