les mots de passe 1954 1959

« Fin de saison, pantoufles tisanes persiennes, c'est la chanson continuelle des bourgeois de mon pays et museau froid des prolétaires, c'est la réponse de l'écho, le mépris court de l'un à l'autre dans les treilles des journaux. » Ce recueil dont la couverture fut réalisée par Odette Ducarre, renferme une vingtaines de poèmes en prose de Christian Gali.

Terre promise

Les chats d'écrivains se promènent parmi les livres. Voici un livre qui se promène parmi les chats. Deux mille matous peupleraient le Colisée romain : une vraie ménagerie à faire pâlir Léautaud ! Citons, par ordre d'entrée en chatière, l' " espion dans la maison de l'amour" d'Anaïs Nin, le "chat Belot" de Du Bellay, le "chat célibataire" de Borges et "les chats du vieux Paris" de Tristan Klingsor. Le dessus du panier ! Doué de pouvoirs énigmatiques, le chat fascine par son mélange unique de détachement et de vigilance. Familier de nos toits qu'il arpente avec une assurance de fil-de-fériste, il sait garder en toute circonstance élégance et dignité. Comment ne pas voir en lui une créature magique, frontalière des univers invisibles où elle va et vient à sa guise ? Ne dispose-t-il pas de sept âmes et de neuf vies ? De la déesse Bastet à tête de chat de l'Egypte, jusqu'au mistigri, toutes les moustaches ont ici leur place. Un vent de poésie, d'histoire et de mythologie souffle dans ce livre d'or de la félinolâtrie. A offrir de toute urgence à son chat. Première édition : Ecriture, 2009.

Monsieur le chat - Occasion

« De retour à Reims, au lendemain de la Nuit de la Poésie, enrichi de quelques amitiés neuves, mais toujours désargenté, j'obéis à la voix qui m'incitait à rentrer en moi-même, où le poème m'attendait. J'avais retrouvé, en marge de ma famille ombreuse et turbulente, la chambrette près du vieux tilleul - ma coquille, mon île - et là, j'écrivais. Assis à mon étroite table sous la lampe éclairant chichement le blanc de la feuille, je m'interrogeais sur le temps, jardin suspendu au-dessus du vide dont nous sommes à la fois les invités et les captifs.
Fruit de ce questionnement intérieur, Le Temps des autres vit le jour. En 1956, Pierre Seghers le fit paraître sous une couverture rouge avec titre en retrait sur fond blanc. Ce recueil connut une destinée singulière : plusieurs fois réédité puis traduit en japonais avant d'être récité ou chanté par Jean-Louis Trintignant, Serge Reggiani et Marc Ogeret. Quelques mois plus tard, le 18 mars 1957, le prix Max Jacob couronna le livre, procurant à son auteur une aveuglante notoriété.
N'ai-je pas vingt ans le jour même ? Dans les salons dorés de l'hôtel Meurice, sous le crépitement du magnésium, je reçus l'accolade des monstres sacrés: Paulhan, Cocteau, Salmon, Supervielle, Mac Orlan, qui composaient le prestigieux jury.

Un cliché reproduit dans la presse fixa cet instant initiatique: Cocteau levant sa coupe de Dom Pérignon à la santé de « ces forces redoutables : génie/jeunesse qui, de loin en loin, s'associent pour créer ce scandale - un poète. » Pareil au voyageur frappé par la foudre, je titubai à la fois de crainte et de soulagement, tandis que Salmon m'invitait à boire le coup entre affranchis à Montparnasse. »

Le temps est un faucon qui plonge

Faudrait-il annoncer la fin de la planète Gutenberg, ainsi que certains prophètes s'emploient à le faire ? Non, nous ne joindrons pas notre voix à leur triste concert, tous les témoins ici présents seraient plutôt - quant à l'avenir du livre - des oiseaux de bonheur... puisqu'un bon livre, selon John Milton, est l'élément vital d'un éminent esprit. Par monts et par mots, par concepts et par métaphores, en prose ou en vers, les écrivains ici réunis - chacun à la lueur de son expérience - révèlent les liens noués avec ces ouvrages d'encre et de papier, leurs indissolubles alliés au fil des jours. Les liens intimes avec des livres-aliments pour nos coeurs et nos esprits...

Il n'y a pas de meilleur ami qu'un livre

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Senonaises

Trois recueils, qui n'en font qu'un, pour mettre en gerbe les moissons de l'éclair. Au commencement, il y a Byblos : le port phénicien où, voici plus de 3000 ans, furent gravées sur le sarcophage du roi Ahirarn les lettres-mères de notre alphabet. Six millénaires de bruit, de fureur et de voluptés asiatiques sont concentrés dans les ruines de cette cité qui donna son nom au Livre, à la Bible, sans renier les vieux dieux : El, Baal, Baalat. Ressuscitant ce monde englouti, le poète, fou d'Orient, entreprend une conquête magique de 1'univers par l'image (La Parole planète) ; il devient le Scribe errant sur les grands chemins de l'imaginaire, inventant des rivières, des animaux, des peuples et des couleurs nouvelles. Il s'agit là, bien sûr, d'un voyage initiatique, une descente aux enfers où Orphée s'acharne à délivrer une Eurydice qui est son âme même : Et c'est voyage d'initié qui va de Baal au Graal à travers déserts et brasiers dans le surgissement de l'être.

les mots de passe 1954 1959

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