Les lèvres nues

Qui était Charlotte Corday ? Pourquoi a-t-elle assassiné Marat, « l'Ami du peuple » ? Pour nombre d'historiens, les motivations de cette jeune Normande, âgée de vingt-cinq ans, n'ont jamais été clairement fondées. Faut-il alors parler d'un « mystère » Corday ? France Huser a mené l'enquête sur ce personnage hors du commun. Elle a ainsi découvert une femme intelligente, sensible et rêveuse, qui ne se prive pas pour autant d'affirmer ses convictions républicaines. Elle a découvert aussi que cette provinciale fut profondément marquée, on l'a trop souvent oublié, par les massacres dont elle fut le témoin dans la ville de Caen. France Huser suit pas à pas la lente évolution de Charlotte Corday, un être dont tous les actes (du meurtre de Marat, minutieusement décrit, jusqu'aux séances de son procès retracé ici avec la précision d'un scénario cinématographique) trouvent leur fondement dans l'évocation d'une vie frappée du sceau de l'exigence. Parce qu'elle rêvait à la gloire de la Grèce antique, cette descendante de Pierre Corneille finit par connaître le sort de ses héros. En se sacrifiant pour une cause qu'elle estimait noble, cette adversaire de la tyrannie a laissé l'image d'une passion que l'on retrouve ici intacte. Vibrante et foudroyante.

Charlotte Corday, ou, L'ange de la colère (Elle était une fois)

La chambre ouverte

Elle est le parchemin sur lequel s'écrit notre vie. Baisers des amants, brûlure des orties ou du soleil, morsure du froid ou du temps, souvenirs d'enfance et d'amour, caresses du vent : la peau nous enveloppe autant qu'elle nous expose. Ce voile singulier est notre présence la plus évidente et la plus secrète.

La peau, seulement

Aurélia

La maison du désir

Une jeune femme en éveil : Louise.

Une jeune femme à prendre : Sabine.

Un homme : Antoine. Bourreau ? Victime ? Complice en tout cas. Il est écrivain, enfin probablement, puisqu'une machine à écrire et du papier traversent le paysage du livre.

Sabine aime Louise qui ne l'aime pas mais la soumet ou la désire dans la seule compagnie d'Antoine.

Hormis quelques éclats de l'enfance retrouvée de Louise, inutile de chercher à en savoir davantage sur le passé de ces personnages : c'est la lumière du présent qui les éclaire. De cette transparence impudique, le roman tire toute sa force. Dans leurs gestes, leurs regards, les baisers qu'ils échangent, les nuits qu'ils partagent, les lits qu'ils défont, le crime qui consomme sans doute leur histoire, leur vérité sera, comme leurs corps, mise à nu le plus crûment, le plus cruellement.

Car toute liaison est dangereuse et chaque amour coupable même si tous les amants sont innocents.

La Maison du désir affirmait un écrivain. La chambre ouverte révèle une romancière. Ici et là se découvre un art oublié : celui de-décrire purement, simplement, tout l'abandon des sens.

La Chambre ouverte

« Tricher. Pour moi, ce ne fut pas une décision. 

Ce fut un destin. Déjà, à ma naissance, j'ai triché. Mes parents attendaient avec certitude un garçon. Ils n'avaient jamais imaginé qu'ils pourraient avoir une fille. Une fille! Ma mère pleura. Il m'avait suffi de naître pour commettre une trahison. Loin de me repentir, je persévérai dans cette direction. »

Les lèvres nues

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