Eichmann in Jerusalem

Les vies politiques auxquelles ces essais sont consacrés n'ont en commun que l'époque au cours de laquelle elles se sont déroulées. Ainsi, Martin Heidegger, Karl Jaspers, Hermann Broch, Walter Benjamin, Bertolt Brecht, Rosa Luxemburg et Jean XXIII, par exemple, ont tous vécu ce que l'un d'eux, Brecht, appela de «sombres temps».L'objectif principal de ce livre n'est cependant pas de dénoncer un mal d'époque mais de réfléchir un peu de «la lumière incertaine, vacillante et souvent faible que des hommes et des femmes, dans leur vie et leur oeuvre, font briller dans presque n'importe quelles circonstances».S'il s'agit bien ici de biographies, c'est donc au sens fort ; entendons : des histoires singulières où la suite des «événements» compte moins que la manière d'être au monde qui s'y manifeste. Ces différents styles d'être que l'auteur parvient à identifier et à restituer dans ce livre inclassable (car irréductible aux domaines de la philosophie politique ou de la critique littéraire) permettent de reconnaître en ces onze vies politiques autant de destins individuels.

Vies politiques

Dossier et notes réalisés par Anne Dalsuet. Lecture d'image par Seloua Luste Boulbina

La crise de l'éducation, extrait de « la crise de la culture »

Penser, c'est apprendre à désobéir, à ne pas se soumettre ou obéir à des idéologies. Ce recueil en grande partie inédit d'essais, interviews, conférences, discours, critiques littéraires, depuis un essai sur le travail et l'action jusqu'à des textes sur la liberté et la condition humaine, en passant par un remarquable "Hannah Arendt par Hannah Arendt", montre ce que penser librement veut dire : sans appuis ou garde-fous, sans les piliers de la religion, de la morale, de la politique ou de la philosophie, interroger sans répit au lieu d'offrir des réponses figées.

Penser librement

From Hannah Arendt, the author of The Origins of Totalitarianism, her influential essay examining the relationship between violence, power, war and politics'Violence can destroy power; it is utterly incapable of creating it'Why has violence played such a significant role in human history? Written in 1970, with the Holocaust and Hiroshima still fresh in recent memory, war in Vietnam raging and the streets of Europe and America exploding into student protest, Hannah Arendt's seminal work dissects violence in the twentieth century: its nature and causes, its relationship with politics and war, its role in the modern age. Arendt warns against the glamorization of violence by revolutionary causes, and argues that true, lasting power can never grow 'out of the barrel of a gun'.'Incisive, deeply probing, written with clarity and grace, it provides an ideal framework for understanding the turbulence of our times' The NationWith an introduction by Arendt expert, Lyndsey Stonebridge, Professor of Humanities and Human Rights at the University of Birmingham.

On Violence

Juger : une activité humaine en apparence simple, que certains réduiraient volontiers à sa forme courante judiciaire ou à ses aspects logiques. Hannah Arendt, au contraire, discerne dans cette activité éthique ce qui permet d'agir selon des valeurs et de résister à l'inacceptable : elle met ainsi en évidence l'importance politique de ce verbe performatif. D'où vient la "faculté de juger" ? Quelle est sa place en philosophie ? Les "Conférences sur la philosophie politique de Kant" indiquent sa source principale : la Critique de la faculté de juger de Kant. Hannah Arendt relit, réinterprète, prolonge la tradition critique au-delà du cadre kantien et met à l'épreuve sa propre philosophie politique. Livre posthume, Juger n'en est pas moins la pièce maîtresse de la pensée arendtienne.

Juger, Sur la philosophie politique de Kant - Suivi de deux essais interprétatifs par Ronald Beiner et Myriam Revault d'Allonnes

Écrite après sa rencontre avec Heidegger au début des années 1930, publiée seulement en 1958, voici la biographie sensible que Hannah Arendt consacre à Rahel Varnhagen (1771-1833), cette jeune femme juive ni riche, ni cultivée, ni belle, mais à l’intelligence extraordinaire, qui tint à Berlin un salon où se côtoyèrent tous les intellectuels de renom (Hegel, Heine, Humboldt, etc.). Rahel ne put s’intégrer à la société de son époque qu’en renonçant à sa judaïté, en changeant de nom et en se faisant baptiser. Mais peut-on être autrement qu’on est ? À travers le destin de Rahel, qui cherchait comme tant d’autres un bout de bonheur, Hannah Arendt livre une réflexion moderne sur les ambiguïtés de tout discours sur l’assimilation d’une minorité par une société. "Pas de doute, lui écrira Karl Jaspers : ce texte est émouvant et important. Comme si Rahel était le prétexte de quelque chose de tout différent."

Eichmann in Jerusalem

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