Le vert bocage

L'estuaire n'est pas un milieu ordinaire : c'est un jeu de forces, un terrain d'affrontements, le lieu du perpétuel mouvement, un mélange permanent. L'estuaire de la Loire n'échappe pas à la règle. De Nantes à la mer, un espace portuaire s'est créé de Nantes à Paimboeuf au XVIIIe siècle dans la complémentarité, de Nantes à Saint-Nazaire au siècle suivant dans la concurrence, et maintenant Nantes et Saint-Nazaire se rejoignent pour ne plus former déjà qu'un seul et même port d'un bout à l'autre de l'estuaire. Alors l'affrontement a repris, plus radical, entre les zones portuaires cette fois et les espaces naturels. Vasières, roselières et marais sont entrés en résistance contre les grands projets de creusement et de comblement. Aménagement contre environnement : entre les deux, l'estuaire balance en quête d'un équilibre jusque-là introuvable. La synthèse ne doit pourtant pas être impossible. Oui, l'estuaire de la Loire est une belle conquête humaine malade de son succès. Oui, l'estuaire, pour rester ce ventre fécond qui met aussi au monde les navires, doit respecter enfin la logique du vivant. Nouveau défi après tous ceux qu'il a déjà si bien relevés, il est en train d'apprendre à gérer - à digérer - ses fortes contradictions.

L'estuaire de la Loire - De Nantes à Saint-Nazaire

La Loire, le plus long fleuve français est aussi le plus irrégulier.
La Loire des monts est un torrent dans une terre de volcans ; la Loire du Val est une rivière aux eaux douces, nimbée de lumière ; en bout de course, la Loire océane est pratiquement un fleuve salé.
Vu du ciel, ce grand fleuve nous livre ses aspects multiples : villes historiques ou industrielles et petits villages, châteaux de légende, paysages sauvages et cultures maraîchères, bancs de sable et hautes eaux. Quelques photos anciennes ajoutent une note originale et poétique à l'ensemble.

La Loire vue du ciel

L'Alsace s'est tue de 1871... à 1918. Rattachée à l'empire allemand comme terre d'Empire (« Reichsland »), elle a vécu ce presque demi-siècle dans la dignité et l'attente, avec l'envoi répété, à Berlin, de députés protestataires.
Un Alsacien publie, en 1889, un ouvrage sous le pseudonyme de Jean Heimweh et intitulé : « La Question d'Alsace ». Il pose les bonnes questions :
L'Alsace, conquise par l'Allemagne, accepte-t-elle sa nouvelle condition oe
Pourquoi l'Alsace se refuse-t-elle à redevenir allemande oe
Quels sont, au point de vue de l'ordre public en Europe, les effets de l'annexion violente de l'Alsace-Lorraine à l'Empire d'Allemagne.
II a fallu deux guerres fratricides et sanguinaires pour que nous parvenions à poser les jalons de la réconciliation franco-allemande avec Konrad Adenauer et Robert Schuman, puis de la construction de l'Union européenne avec Jean Monnet et bien d'autres.
Mais qui donc était ce Jean Heimweh auquel s'est intéressé René Bazin ? Fernand de Dartein, un haut fonctionnaire français qui avait conservé sa maison de famille au pied du mont Saint-Odile, à Ottrott, et qui souhaitait que l'opinion française sache que cette annexion allait, hélas, mener au réarmement et à la Grande Guerre.

Le vert bocage

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