Le Parti pris des choses - Pièces - La Rage de l'expression

Francis Ponge a vécu quatre-vingt-neuf ans, de 1899 à 1988. De 1918 à sa mort, il n'a jamais cessé d'écrire. Sa double passion fut les mots et les choses. Les choses à scruter ardemment, dans une attention proustienne, choses banales et merveilleuses, l'orange, le cageot, la crevette. Les mots, aussi concrets que les choses, emmagasinés dans le Littré, patinés par leur ancienneté, mordorés par leurs connotations, biseautés par leur polysémie.

Le Parti pris des choses

La Rage de l'expression explore la banalité des objets du quotidien et les transforme en objets de poésie. Orange, huître ou allumette, Ponge en capture l'essence et sa beauté dans le moindre détail.

La Rage de l'expression

«NIOQUE est l'écriture phonétique (comme on pourrait écrire inivrant) de GNOQUE, mot forgé par moi à partir de la racine grecque signifiant connaissance, et pour ne pas reprendre le GNOSSIENNE de Satie ni le CONNAISSANCE (de l'Est) de Claudel.» Francis Ponge.

Nioque de l'avant-printemps

"Il s'agit de savoir si l'on veut faire un poème ou rendre compte d'une chose (dans l'espoir que l'esprit y gagne, fasse à son propos quelque pas nouveau). 

C'est le second terme de l'alternative que mon goût (un goût violent des choses, et des progrès de l'esprit) sans hésitation me fait choisir. 

Ma détermination est donc prise... 

Peu m'importe après cela que l'on veuille nommer poème ce qui va en résulter. Quant à moi, le moindre soupçon de ronron poétique m'avertit seulement que je rentre dans le manège, et provoque mon coup de reins pour en sortir." 

Francis Ponge

La rage de l'expression

Lettres et propos échangés durant la longue période d'une amitié née dans la Résistance, que prolongent maintes affinités, un rapport passionné au poème et à sa prose, au monde et à son intimité, cette Correspondance montre à l'œuvre, en mouvement, la réflexion parallèle, parfois contrastée, de deux écrivains, deux poètes parmi les plus certains de ce temps.
Une correspondance à l'image de l'engagement total dans cette chose minutieuse et considérable que constituent, pour l'un comme pour l'autre, l'écriture et son effet.

Correspondance Ponge-Tortel. 1944-1981

Groupe archaïque ou hippy ? Des hommes et des femmes se sont rassemblés autour du mort : ils ont tué un des leurs parce qu'il mettait en question leur existence. Pour se délivrer des souvenirs dont il fut à la fois le témoin et le principal acteur, ils racontent sa vie. A mesure qu'ils se délivrent, en rendant publics les souvenirs qui les étouffaient, ils revivent leur propre drame ; érotisme et violence ne sont que les états extrêmes à travers lesquels le groupe cherche sa propre image.

Fini de parler

Nuitdu 19 au 20 juillet 1961(les Fleurys)Voici pourquoi j'ai vécuGoûtant un vif plaisir à ne rien faire que provoquer par ma seule présence (chargée d'une sorte d'aimantation à l'être des choses) - cette présence étant en quelque façon exemplaire:par l'intensité de son calme (souriant, bienveillant), par la force de son attente, par la force d'exemple de son existence accomplie dans le calme, dans le repos, par la force d'exemple de sa santé - que provoquer une intensification vraie, authentique, sans fard de la nature des êtres et des choses, qu'à l'attendre, qu'à attendre ce moment-là.À ne rien faire qu'à attendre leur déclaration particulière.Puis à la fixer, l'attester:à l'immobiliser à la pétrifier (dit Sartre) pour l'éternité, à la satisfaire ou encore à l'aider (sans moi ce ne serait pas possible) à se satisfaire.À ne rien faire qu'écrire lentement noir sur blanc, très lentement, attentivement, très noir sur très blanc.Je me suis allongé aux côtés des êtres et des choses la plume à la main, et mon écritoire (une page blanche) sur les genoux.J'ai écrit, cela a été publié, j'ai vécu.J'ai écrit. Ils ont vécu, j'ai vécu.

Le Parti pris des choses - Pièces - La Rage de l'expression

Résumé

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