Musée de l'Oeuvre Notre-Dame, Strasbourg

De la fin du XVe siècle jusqu'au temps de la Réforme, Strasbourg est un important centre de production de bois gravés destinés à l'illustration des livres. Durant cette période, mille éditions illustrées et dix mille bois gravés sortent de la dizaine d'ateliers actifs à Strasbourg. La profusion, la cohérence et la qualité de ces illustrations autorisent à parler d'une école strasbourgeoise de gravure. Le plus prolifique des ateliers strasbourgeois est celui de Jean Grüninger. Le présent volume est consacré à sa production des années 1507-1512. Elle se caractérise par le perfectionnement de la technique de combinaison des bois, qui permet de former des images par juxtaposition de plusieurs bois gravés. Elle est notamment utilisée dans le Décaméron de Boccace ou dans les Vies des Pères de l'Église, présentés dans cet ouvrage. Des gravures en pleine page illustrent des épisodes de la Guerre des Gaules ou de la Passion de Geiler. D'autres servent à illustrer des aspects de la vie quotidienne (économie domestique, distillation, cure thermale, traités pédagogiques...) à une époque où l'éducation est au cœur des discours humanistes et où s'impriment les premiers livres en langue vulgaire. Après un premier volume consacré à la production de Jean Grüninger des années 1501-1506 et un deuxième consacré à la production de sept autres imprimeurs actifs à la même époque, la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, avec le concours de nombreux partenaires, poursuit la publication des gravures d'illustration parues en Alsace au XVIe siècle. Ce troisième volume, Jean Grüninger, 1507-1512, regroupe 565 gravures, accompagnées d'une étude sur les livres recensés et d'un index développé en français et en allemand.

301 - Tome 3, Jean Grüninger 1507-1512

En quoi l'homme diffère-t-il de l'animal ? L'animal peut-il être un révélateur de l'être humain, l'aider à figurer sa relation au monde ? Proches et séparés tout à la fois, homme et animal se côtoient en une relation complexe - familiarité, fascination ou répulsion - dont l'art s'est depuis toujours fait le témoin. Pour mieux se représenter, se glorifier ou explorer ses parts d'ombre, l'homme emprunte à l'animal ses traits, son étrangeté ou sa beauté. De l'art préhistorique aux manuscrits et chapiteaux médiévaux, des dessins de Léonard de Vinci et de Goya à ceux de Le Brun et de Grandville, des tendres animaux de Benjamin Rabier aux créatures de Roland Topor, des jouets mécaniques aux inquiétantes représentations du cinéma ou de l'art vidéo, la même question revient : lequel, de l'homme ou de l'animal, est le miroir de l'autre ? Ce livre, richement documenté, explore cette thématique et propose une réflexion qui est au cœur de l'exposition-événement des Musées de Strasbourg (8 avril-4 juillet 2004), avec des oeuvres et des contributions de la Galerie Heitz, du Musée archéologique, du Musée de l'Oeuvre Notre-Dame, et du musée d'Art moderne et contemporain.

Homme animal - Histoires d'un face à face

Une révolution artistique. A l'occasion des festivités du Millénaire de la cathédrale, le musée de l'OEuvre Notre-Dame propose une importante exposition consacrée à l'apparition du style gothique à Strasbourg au début du XIIIe siècle. Carrefour commercial, la ville bénéficie au plus haut point des échanges à la fin du XIIe siècle et au début du siècle suivant. L'art des orfèvres est le premier à assimiler les influences nouvelles, avec les croix reliquaires et les sceaux. Le changement est plus radical dans l'architecture et son décor sculpté, car il y dépendait d'une rupture dans les techniques qu'on aurait difficilement pu obtenir sans accueillir une équipe formée ailleurs. Cela se produisit à la cathédrale et à Saint-Thomas, avec l'arrivée d'un architecte et sculpteur qui a visiblement travaillé sur les chantiers français, probablement dès la fin des années 1210. Celui-ci adapte non sans peine la nouvelle manière de construire à un substrat roman et impose un style de sculpture radicalement neuf, égal à celui des plus belles cathédrales françaises. Le décor du croisillon sud du transept de la cathédrale montre la connaissance de Sens et Chartres. La souplesse et le mouvement de ses figures, du pilier des anges aux statues de l'Eglise et de la Synagogue traduisent également sa familiarité avec l'orfèvrerie mosane. S'il appartient au courant antiquisant de la période par cette médiation, il a à l'évidence aussi une connaissance directe des monuments antiques, comme ses émules à la cathédrale de Reims. Strasbourg se trouve alors projeté au devant de la scène artistique à la fois par les commandes à ses ateliers de sculpture, de vitrail, d'orfèvrerie et d'enluminure et par l'influence des oeuvres qui y sont produites. L'exposition vise à réunir ce qu'il est possible des oeuvres dispersées témoignant de cette révolution artistique. Elle évoquera également les sources ainsi que le rayonnement de cet atelier exceptionnel. Le catalogue qui permet de réunir l'ensemble des oeuvres dispersées propose la première étude d'ensemble sur l'art à Strasbourg dans les premières décennies du XIIIe siècle.

Strasbourg 1200-1230 - La révolution gothique

Le Petit livre d'une grande cathédrale, guide de la cathédrale de Strasbourg destiné aux jeunes lecteurs, fait aujourd'hui l'objet d'une nouvelle édition mise à jour. Cette cathédrale, comme toutes celles bâties autrefois en Europe, est non seulement une construction audacieuse qui défie notre compréhension, mais aussi le lieu d'une histoire : celle des hommes qui l'ont bâtie, l'histoire de leurs doutes, de leurs convictions que racontent ici encore les pierres, les graffitis les plus anciens de la ville, les gargouilles qui ressemblent à des diables aux oreilles pointues. En suivant ces chefs-d'ouvre et les contes et légendes qui l'entourent, ce guide propose une visite attrayante et insolite de l'intérieur - du chour à la nef - et de l'extérieur du bâtiment, tout au long de ses étapes de construction. Des itinéraires supplémentaires permettent de prolonger la visite. Un plan de la cathédrale, des informations pratiques, un lexique des termes d'architecture adapté aux enfants, enfin des illustrations de Serge Bloch, accompagnent le lecteur à travers sa visite et initient les enfants à l'architecture gothique et la vie quotidienne des hommes au Moyen Age. Auteurs Cécile Dupeux (textes) Serge Bloch (illustrations)

Le petit livre d'une grande cathédrale - Comment découvrir en s'amusant la cathédrale de Strasbourg

Situé au pied de la cathédrale, le Musée de l’Oeuvre Notre-Dame propose une promenade à la découverte de sept siècles d’art à Strasbourg et dans la région du Rhin Supérieur. Ses riches collections médiévales et Renaissance témoignent du passé prestigieux de la ville, qui fut du XIIIe au XVIe siècle l’un des plus importants centre artistique de l’Empire germanique. De la célèbre Tête romane "de Wissembourg", l’un des plus anciens vitraux connus, aux corbeilles de verres cristallins peintes par le maître de la nature morte Sébastien Stoskopff au milieu du XVIIe siècle, le lecteur découvrira les collections de peinture, sculpture, vitraux, orfèvrerie ou mobilier du Musée de l’Oeuvre Notre-Dame, expressions manifestes de la vitalité de l’art strasbourgeois. Parmi les collections, la statuaire du XIIIe siècle provenant de la cathédrale de Strasbourg, l’un des ensembles les plus prestigieux du musée, mais aussi la peinture de retables, la sculpture sur bois et sur pierre, la gravure, le vitrail, la tapisserie et l’orfèvrerie, arts qui connaissent un développement considérable à Strasbourg comme à Colmar, Bâle ou Fribourg, et s'enrichissent tout au long des siècles d'inspirations multiples, en particulier bourguignonnes et flamandes. Dans tous les domaines, quelques très grands artistes influencent l’évolution des arts bien au-delà des limites de la province : le sculpteur Nicolas de Leyde, le peintre et graveur colmarien Martin Schongauer, le graveur E. S. de Strasbourg, le peintre bâlois Conrad Witz, le maître verrier Peter Hemmel d’Andlau marquent cette période extraordinairement féconde. Le catalogue des collections du musée de l’Oeuvre Notre-Dame, en accord avec le nouveau parcours du musée, souhaite proposer aux lecteurs une meilleure immersion au coeur du Moyen Âge et de la Renaissance strasbourgeois et de la région du Rhin Supérieur. Il se veut un support et un complément à la visite, une invitation à la découverte de cette période étonnante mais aussi de l’architecture singulière du musée.

Musée de l'Oeuvre Notre-Dame - Arts du Moyen Age et de la Renaissance

En juillet 1518, des dizaines de personnes se mirent à danser dans les rues de Strasbourg. Cette épidémie de danse, qui s'étendit sur plusieurs semaines, ébranla la communauté strasbourgeoise et frappa les esprits au point d'être consignée par de nombreux prédicateurs ou chroniqueurs de l'histoire municipale. L'ouvrage se propose de revenir sur ce phénomène 500 ans plus tard et d'observer la manière dont l'administration de la ville, le clergé ou le corps médical tenta d'y remédier. Reprenant le déroulement des événements, il s'efforce d'éclairer le contexte de cet épisode historique particulier et de le mettre en relation avec d'autres cas de "manies dansantes" qui ont marqué le Moyen Age. Il s'attache à distinguer les faits, tels qu'ils nous sont livrés par les sources originales, des interprétations abusives contribuant à donner du Moyen Age la vision erronée d'un monde simpliste, traversé par des pulsions irrationnelles et secoué par les crises. Croisant le regard de divers spécialistes, il constitue à la fois une référence sur l'événement, mais aussi l'occasion d'un travail critique sur la méthode de l'historien. En rapprochant l'épidémie de 1518 d'autres phénomènes similaires, en faisant le point sur les interprétations ou réappropriations contemporaines, dont celle de Jean Teulé, il éclaire la fascination qu'exerce sur nous ces moments de "désordre social".

1518, la fièvre de la danse

Le sculpteur Nicolas Gerhaert de Leyde (vers 1430-1473) est considéré comme l'un des plus important artistes de la fin du XVe siècle au Nord des Alpes, auteur d'innovations décisives tant sur le plan formel qu'iconographique. Le parcours européen de cet artiste, depuis les Pays-Bas dont il était probablement originaire jusqu'en Autriche, comprend un séjour marquant à Strasbourg entre 1462 et 1467. Il y réalise plusieurs ensembles conséquents, en particulier l'épitaphe du chanoine de Busnang dans la chapelle Saint-Jean de la cathédrale (datée 1464 et signée) et surtout le portail de la Chancellerie de la ville, bâtiment aujourd'hui disparu mais dont quelques fragments sculptés subsistent. L'ouvrage présente une grande partie de l'œuvre sur bois et sur pierre de cet artiste, dont le Musée de l'Œuvre Notre-Dame conserve quatre bustes d'hommes en grès dont le très célèbre Homme accoudé mélancolique, véritable " portrait de la conscience de soi du sujet moderne ". Elle permet en particulier de rassembler les deux fragments encore existants du décor du portail de la Chancellerie de Strasbourg, la Tête d'homme barbu du Musée de l'Œuvre et son pendant, la Tête de jeune femme conservée au musée de Francfort.
Il s'agit également d'évoquer, en présentant un ensemble d'autres chefs-d'œuvre de la sculpture européenne, l'influence décisive de l'œuvre de Nicolas de Leyde dans l'espace rhénan entre Bâle et Cologne, mais aussi dans l'ouest et le sud de l'Empire et jusqu'en Autriche, dans l'actuelle Slovaquie et les régions limitrophes. L'ouvrage montre ainsi comment Nicolas de Leyde reprend à son compte la tradition d'une sculpture physionomiste, les innovations picturales de Van Eyck.

Musée de l'Oeuvre Notre-Dame, Strasbourg

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