Catherine Chalier est professeur émérite de philosophie de l'université Paris Ouest Nanterre La Défense.  Auteure d'une oeuvre très importante, Catherine Chalier est spécialiste de la pensée d'Emmanuel Lévinas. Elle est aussi traductrice de l'hébreu.

Pureté, impureté. une mise à l'épreuve

Les deux penseurs considérés dans ce livre ouvrent des perspectives différentes sur le sens de l'éternité. Spinoza s'approche de la béatitude au terme d'un itinéraire guidé par la lumière exclusive de la raison, itinéraire qui demande de renoncer aux passions tristes telles que s'attacher à des biens éphémères et à souffrir de leur disparition inévitable. La béatitude du sage, ou son entrée présente dans l'éternité, ne se peut atteindre qu'après le franchissement de la nuit où enferment l'ignorance et les passions.
 
Rosenzweig cherche à comprendre comment l'éternité habite présentement le temps pour ceux qui, de génération en génération, écoutent la parole révélée et vivent à son diapason ; il montre comment l'ultime porche s'ouvre sur la vie éternelle. Mais la place centrale qu'il accorde à l'idée de Révélation, comme pôle d'orientation irréductible de la pensée et de l'existence, s'accorde mal avec le rationalisme de Spinoza.
 
Cependant, malgré leur irréductibilité, l'un et l'autre penseurs partagent l'idée qu'il ne convient ni de confondre le cours visible de l'histoire avec la véritable trame du réel ni de se résigner à la cause du néant. Ils engagent à réfléchir sur les modalités de l'apparition de l'éternité dans le temps et sur la place des singularités fragiles dans un monde où le sens de ce qui ne passe pas prévaut sur la mélancolie. Spinoza montre que le désir d'éternité anime la raison non soumise à l'errance de l'esprit dans la vanité et il explique à quelles conditions l'âme des sages en perçoit la joie souveraine. Contrairement à ceux qui attendent le Royaume pour la fin des temps, Rosenzweig analyse comment il se donne, dès maintenant, et singulièrement dans le judaïsme, comme une transfiguration du présent par l'éternité. Au coeur déchiré du devenir qui reste le destin des hommes, l'enchaînement rigoureux des propositions de la raison tracé par l'« Éthique » de Spinoza et la réflexion orientée par la révélation transmise par « L'Étoile de la Rédemption » de Rosenzweig enseignent le chemin de l'éternité qui rédime la temporalité et ses détresses.

Pensées de l'éternité ; Spinoza, Rosenzweig

Explorant la source hébraïque de la pensée occidentale, ce livre renoue avec l'idée de la philosophie comme exercice spirituel. Le dilemme du philosophe ne tient pas dans l'opposition du rationnel à l'irrationnel. Il réside dans l'affrontement entre une raison résolument fermée à l'altérité, rebelle à l'excès de la Parole, et une raison qui, éloignée des séductions de l'irrationnel, consent à écouter cette Parole. Aussi est-ce en acceptant, au vif de son propos, d'être marquée par son autre que la philosophie mérite son nom d'"amour de la sagesse".
Catherine Chalier a déjà publié aux Editions Albin Michel Lévinas, l'utopie de l'humain et Sagesse des sens.

L'Inspiration du philosophe

Remercier et rendre grâce, en pensée, en parole et en acte, est souvent difficile. Notamment pour ceux que le malheur personnel épargne ou au contraire pour ceux qui sont trop éprouvés. Comment donc une vie à première vue condamnée à ignorer ce sentiment de gratitude peut-elle donc le découvrir, soudain ou peu à peu ? La crise sanitaire mondiale du printemps 2020 peut-elle jouer un rôle dans cette découverte ? Comment penser que la gratitude reste si souvent un tourment ?Pourquoi certaines personnes estiment-elles que celui qui remercie atteste son infériorité, par rapport à celui qu'il remercie ? Probablement parce que remercier place dans une position où les êtres humains affrontent une asymétrie entre eux. Reconnaître cette asymétrie, la voir comme une fragilité, mais aussi une richesse, voilà le chemin philosophique et spirituel que propose dans ce beau texte la philosophe Catherine Chalier.

Découvrir la gratitude

Sara, Rebecca, Lea, Rachele - le madri di Israele, le quattro matriarche - appaiono, attraverso le righe di Catherine Chalier, nella loro verità biblica: nella loro antichità che è anche viva presenza, nella loro grandezza che è anche estrema prossimità di persone, nel loro mistero che è anche sfavillio e grazia. Mai divengono figure mitologiche, mai si irrigidiscono nei tratti di personaggi, mai si limitano a un particolarismo etnico. Le parole di queste donne, con i loro atti, i loro gesti, i loro passi, dischiudono le dimensioni e il senso dell'umano. Si producono come ancora inattese, come per la prima volta. Emmanuel Lévinas

Les Matriarches. Sarah, Rebecca, Rachel et Léa

Notre identité Coffret en 2 volumes : Nom ; Prénom - La règle et le jeu ; Le visage ; Dans la clarté, le secret demeure

Come si potrebbe giungere con le proprie forze al Bene o a Dio se essi non avessero un legame incancellabile con il sé umano? Fin dall'antichità greca e biblica si è meditato su questo interrogativo per riflettere sulla conversione. Nel cuore della storia del xx secolo, malgrado l'impotenza del Dio biblico a manifestarsi, i pensatori presi in esame in questo libro hanno continuato a vegliare su questo legame. Convertirsi, in quelle circostanze, fu la loro maniera di resistere alla fatalità del male. Sia che il loro percorso sia stato filosofico (Henri Bergson), sia che siastato accompagnato dalla meditazione dei libri ebraici (Franz Rosenzweig) e cristiani (Simone Weil, Thomas Merton) o di ambedue (Etty Hillesum), essi a poco a poco percepirono come il più profondo - l'anima o il sé umano - sia abitato dal « più alto ». Andare verso Dio è dunque tornare a Lui. Tuttavia, nell'ottica biblica, questo tornare non somiglia al ritorno filosofico dell'anima verso una patria perduta, ma procede come unavvenire e una promessa. Catherine Chalier, filosofa, allieva e interprete originale del pensiero di Levinas, ha pubblicato diverse opere che esplorano i legami tra filosofia e tradizione ebraica, fra cui, con la Giuntina, Le Matriarche, Angeli e uomini, Le lettere della creazione e Kalonymus Shapiro rabbino nel ghetto di Varsavia.

Il desiderio di conversione

Que seraient les patriarches de la Révélation sans les femmes de la Bible ? Un formidable renversement de perspectives. S'il est vrai que le dogme n'inspira pas la vie des patriarches du livre de la Genèse, si, bien au contraire, c'est leur vie qui fonde la religion biblique, il semble légitime de leur associer leurs femmes, celles que la tradition nomme " matriarches ". Les quatre " mères d'Israël ", nommées " encens " par Rachi tant leur existence fut précieuse, jouent, en effet, un rôle crucial dans l'économie de la geste de l'élection : elles veillent à son accomplissement et, surtout, donnent à penser son sens par leur vie, leurs choix et leurs engagements. Il s'agit donc de montrer quelle idée de la femme, de la mère et du couple se fait jour dans ce texte, mais aussi de réfléchir à la progressive émergence de ce sens. De comprendre comment et pourquoi ces femmes, marquées par le Bien et ses commandements, furent élues pour porter la haute responsabilité de l'Alliance ; de justifier, enfin, à partir d'elles, l'idée que l'éthique est l'élément même où la transcendance religieuse reçoit son sens premier et ultime.

Pureté, impureté. une mise à l'épreuve

Résumé

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