La crainte des masses: Politique et philosophie avant et après Marx

L'ouvrage se propose d'introduire à la philosophie de Spinoza à partir du rapport intrinsèque qu'elle entretient avec la politique. Après une mise en situation de Spinoza dans les conflits de son temps, ce qui éclaire les multiples dimensions de son projet intellectuel, les trois grandes oeuvres sont analysées. Les thèmes, tels le rapport entre raison et imagination, la démocratie, la religion... sont particulièrement étudiés.
Étienne Balibar, né en 1942, est professeur émérite à l'Université de Paris X-Nanterre et Distinguished Professor of Humanities à l'Université de Californie à Irvine. Il a publié Lire le Capital avec Louis Althusser, Roger Establet, Pierre Macherey, Jacques Rancière, 1965 (réédition aux PUF, " Quadrige ", 1996) ; Race, Nation, Classe. Les identités ambiguës avec Immanuel Wallerstein (La Découverte, 1988) ; La philosophie de Marx (La Découverte, 1993) ; La crainte des masses. Politique et philosophie avant et après Marx (Galilée, 1997) ; Droit de cité. Culture et politique en démocratie (1997 ; réédition augmentée PUF, 2002) ; Nous, citoyens d'Europe ? Les frontières, l'État, le peuple (La Découverte, 2001) ; Violence et civilité (Galilée, 2010) ; La proposition de l'égaliberté (PUF, 2010).

Spinoza et la politique (4e édition)

Une vague de libéralisme économique (« laissez faire, laissez passer »), venue des États-Unis et de Grande-Bretagne, a submergé la pensée, et ébranlé les politiques économiques. Keynes s'est trompé. Marx est mort. Vive Milton Friedman ? Le « marché efficient » des doctrines orthodoxes, censé corriger lui-même ses fluctuations, est présenté comme la référence obligée de la bonne gestion, et son extension comme issue à la crise. D'où la dénonciation de l'« État-Providence » et des « corporatismes », qui feraient obstacle à la libre circulation des capitaux et des travailleurs. L'intervention de l'État devrait se soumettre à une « règle d'or » inspirée du monétarisme. Ce libéralisme ne permet pas de comprendre le monde contemporain : rôle du salariat ouvrier, fonction de la monnaie, crise. Les nouvelles interventions de l'État sont liées à la dépréciation du travail et à la division des travailleurs. Ainsi qu'à la domination du dollar, et aux difficultés de l'émergence de « pays en voie de développement » comme sujets financiers. L'analyse d'un marché plein « de bruit et de fureur » s'inscrit dans celle du capitalisme. Par contre, la vérité du « Big Market » est à l'opposé de son discours théorique.

L'heure du marché - Critique du libéralisme

Qu'appelons-nous « modernité » ? Cette question est travaillée selon une triple orientation philologique, épistémologique et historique, en prenant pour fils conducteurs l'auto-énonciation du sujet,  la constitution du « nous » communautaire, l'aporie de l'institution judiciaire. L'interprétation défendue pose que les processus opposés du devenir-citoyen du sujet et du devenir-sujet du citoyen en viennent à se recouvrir. C'est aussi le moment où le rapport du commun à l'universel devient un écart politique au sein de l'universel lui-même. Le « jugement des autres » doit être rapporté à un « jugement de soi-même » attestant pour chacun sa propre normalité. Dès lors, l'humain ne peut coïncider avec l'institution du politique qu'à la condition de se retrancher de soi-même, dans la forme des « différences anthropologiques ». Le citoyen-sujet ne peut se comprendre indépendamment de son envers, qui le conteste et le défie.

Citoyen sujet et autres essais d'anthropologie philosophique

No-one and nothing, not even the Congress of a Communist Party, can abolish the dictatorship of the proletariat. That is the most important conclusion of this book by Étienne Balibar. Balibar spells out his reasoning against the background of the 22nd Congress of the French Communist Party, which decided to ‘drop’ the aim of the dictatorship of the proletariat and to substitute the objective of a ‘democratic’ road to socialism. His concrete references are therefore usually to arguments put forward within the French Party. But it is quite obvious that the significance of this book is much wider, not least because, in spite of the important political and economic differences separating the nations of western Europe, many of their Communist Parties are evolving in an apparently similar ideological direction, and indeed appear to be borrowing arguments from one another in support of their new positions.

Sur la dictature du prolétariat

En France, Mario Tronti est avant tout connu comme l'auteur d'Ouvriers et Capital. Désormais considéré comme un classique du marxisme international, ce livre a en effet produit une « révolution copernicienne » en faisant de la classe ouvrière et des luttes de classes le moteur du développement du capitalisme, et inauguré l'un des courants de pensée les plus originaux de l'après-guerre, l'opéraïsme italien. Le Démon de la politique est le premier ouvrage en français à proposer une introduction au parcours intellectuel de Tronti, à explorer les multiples facettes de la trajectoire théorique et militante de ce penseur pour qui le xxe siècle inaugure le « crépuscule » de la politique.

Conversation avec les philosophes Étienne Balibar et Antonio Negri, cet ouvrage nous invite à une méditation passionnée sur le destin et la vocation que représentent la politique pour celles et ceux qui, comme l'écrit Max Weber, sont possédés par son démon. Les interventions de ces trois figures majeures de la pensée critique contemporaine y dessinent une réflexion passionnante sur la nature de la politique et son avenir incertain.

Le démon de la politique

DE la « désobéissance civique » à la e Constitution européenne », de la « préférence nationale » à la possibilité d'une « culture mondiale », ce livre traite des questions vives de la citoyenneté : fondements de l'autorité de la loi, mise en oeuvre des droits de l'homme et du citoyen dans des conditions nouvelles, démocratisation de la frontière, pratique de l'art et rencontre des cultures... Multipliant les éclairages à l'occasion des débats des dernières années, cet essai audacieux en montre la cohérence politique et philosophique.Les pratiques et les représentations touchant au statut des étrangers dans la nation constituent en particulier, pour Étienne Balibar, la pierre angulaire de politiques de la citoyenneté mutuellement incompatibles, entre lesquelles il nous faut choisir.L'articulation de telles questions résulte d'une conjoncture dont les causes sont structurelles, profondément enracinées dans la crise de l'État national et social. Il faut les comprendre en profondeur pour réinventer la politique et forger les institutions nouvelles d'une démocratie ouverte.

La crainte des masses: Politique et philosophie avant et après Marx

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