à perte de vue

André Maurois sort de l'éternité, pour nous rejoindre dans notre temps. « Le chapitre suivant » est un conte fantastique, dans lequel ce grand écrivain, aux éclatants succès, lit dans l'actualité ce que le monde deviendra demain. Maurois, auteur de « Récit fiction », voilà de quoi charmer les fidèles de « climats », ceux qui n'oublieront jamais « Les silences du Colonel Bramble... ». « Le chapitre suivant... » se situe dans la ligne pure de toute son ouvre. Sa lecture est un délicieux plaisir. En 1927, André Maurois établit ses « prophéties », sur la période 1927-1967. En 1967, ayant vécu et rejoint ce qu'il avait essayé de prévoir, il fait un bilan de ses réussites et de ses erreurs puis, prenant une nouvelle avance, il écrit le Chapitre de 1967 à 2007, seconde partie du volume. Quelle jeunesse d'esprit chez un auteur qui a déjà écrit son ouvre ! Quel charme ! Cet exercice a les accents d'un Voltaire ou d'un Montesquieu. André Maurois vit dans le livre, avec toute sa culture, son intelligence, sa finesse et cette perception de l'univers qui appartient aux seuls maîtres de la littérature.

Le chapitre suivant... - 1927-1967-2007

On ne peut guère vivre sans passion. Celle qui mène les personnages de cette histoire est la drogue. Michel veut en guérir Laure, sa cousine, dont il est inconsciemment amoureux. Il assiste, impuissant et presque révolté, à sa brutale désintoxication. Mais le destin pèse comme une ironie sur les héros. Que deviendront-ils, ballotés par des forces qu'ils ne dominent pas ? En osant s'attaquer à ce terrible problème, Léon Weinigel a réussi un livre d'un réalisme agressif, désagréable même, mais bouleversant et extraordinairement révélateur. Le talent de l'auteur est d'avoir su, tout en nous dévoilant des faiblesses souvent peu sympathiques, nous attacher à ces personnages "humains, trop humains"...

Confidence antipathique

Sobre, aigu, le talent de Claire Sainte-Soline est un art des nuances et de la discrétion. La grande romancière du Dimanche des Rameaux et de la Mort de Benjamin semble particulièrement à l'aise dans les nouvelles, où s'exprime ce don de pénétrer, « sous l'apparente banalité des lieux et des usages », ce quelque chose d'insolite qui fait de tout être un mystère. Les hommes, les bêtes, tous sont habités d'un démon secret, que Claire Sainte-Soline débusque avec une audace incisive et lucide. Qui était cette marquise du désert disparue dans les sables ? Comment définir le caractère de l'étrange oncle Max ? Dans quelle solitude proche de la folie s'enfonce ce jaloux qui jette le courrier chaque matin ? Quelle trouble amitié liait ces deux ombres, ces deux jeunes gens promis à un destin tragique ? Cette honnête bourgeoise qui cajole son chat Brutus peut-elle être, avec une intolérable bonne conscience, la criminelle qu'on découvre ? Et cette jeune femme qui se meurt à la clinique sait-elle, ou ne sait-elle pas qu'elle est condamnée ? Avec une férocité tranquille, Claire Sainte-Soline regarde le monde en face, sans s'étonner de rien. Elle est fataliste à sa façon ; il y faut du courage. A présent qu'elle n'est plus, on ne manquera pas d'être frappé par la constante présence de la mort qui rôde dans ces pages, insidieuse, patiente, attendant son heure. Voici une dernière ouvre qui se lit le cour serré, comme si l'auteur y avouait pudiquement une angoisse de tous les instants, plus émouvante qu'un cri, plus poignante qu'une révolte.

En souvenir d'une marquise

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

L'oiseleuse

Voici restituées dans leur ferveur quelques hérésies calomniées ; notamment l'hérésie cathare, celle des Albigeois : drame d'une bouleversante pureté, épopée d'hommes qui continuèrent dans la réalité l'héroïsme des chevaliers du Graal ; qui mieux que d'autres, essayèrent de retrouver ces vérités de Dieu, en partie cachées par l'Église. Mais, malgré les apparences, drame de toujours au centre de la conscience humaine, les hérésies continuent ; plus que jamais nécessaires. Ne serait-ce, écrit Robert Kanters dans sa longue et belle préface, que "pour provoquer la réponse de la lumière. Ce livre informé ne ressemble à aucun autre et c'est sans doute pourquoi il est, lui aussi, nécessaire".

à perte de vue

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