LA PETOCHE DU GEANT POILU

Michel Piquemal

Philippe Diemunsch

Publié par Milan, le 04 mars 2005

23 pages

Résumé

On retrouve ici le personnage de Ran, le héros du Sandwich de Mammouth . Il est cette fois-ci au prise avec un affreux bonhomme : Ugur le féroce, une brute velue et pas très futée qui tyrannise toute la tribu... Une fable préhistorique décapante qui joue sur le schéma classique du combat de David contre Goliath, de l'intelligence rusée contre la force brute, du petit contre le grand... Une mise en scène habile et comique du thème de la peinture rupestre. Dans la tribu de Ran, rien ne va plus. Et cela depuis l'arrivée d'Ugur le féroce. Ugur, le géant poilu, est une vraie terreur; tout le monde en a peur, même les animaux qu'il chasse et massacre inlassablement. Ran en a assez. Et pour se débarrasser d'Ugur, il a peut-être une idée. Alors que le géant poilu est à la chasse, toute la tribu se rend dans sa grotte. Lorsque Ugur rentre, à la tombée de la nuit, ce qu'il découvre le terrifie : de toutes les parois de la grotte jaillissent des bisons, des cerfs, des tigres qui le menacent. Ugur a tellement peur qu'il s'enfuit pour toujours de la tribu de Ran. S'il avait été un peu plus courageux, il aurait découvert que les animaux étaient seulement peints et que leurs voix menaçantes étaient celles des enfants, cachés derrière un rocher. Avec La Pétoche du géant poilu, Michel Piquemal s'amuse avec un ressort comique cher à Molière : le renversement de situation et plus précisément la punition et la défaite du méchant ridiculisé. La charge comique contre le géant féroce est jubilatoire. Rien ne lui est épargné : il est bête, il n'est pas beau, il joue de sa force pour terroriser son monde mais s'endort en suçant son pouce, comme un bébé. Au comique de la farce s'allie l'inventivité du subterfuge et de la ruse inventée par Ran : Ugur est en fait stupéfait par la force de présence des peintures rupestres. Et on rejoint ici, dans la fantaisie, la réalité historique : les peintures seraient, selon certains spécialistes, la retranscription de visions chamaniques puissantes et certainement effrayantes. Les illustrations de Philippe Diemunsch, très animées et dynamiques, jouent à fond la carte de l'humour et du burlesque.