Thomism : the philosophy of Thomas Aquinas/Etienne Gilson; a translation of Le Thomisme, sixth and final edition by Laurence K. Shook and Armand Maurer.

Le Thomisme: Introduction à la pensée de Saint Thomas d'Aquin

Ce volume recueille des éléments propres à éclairer l'oeuvre de Duns Scot et entend montrer que sa lecture n'est pas pas inutile pour comprendre Thomas d'Aquin. Gilson rappelle que le sens des principes dont use l'auteur ne se comprend bien que par l'usage qu'il en fait. Car le Docteur Subtil ne nous a pas laissé un système : la parole de Dieu, dont il cherche l'intellection, n'est pas un donné à reconstruire par mode de déduction. La philosophie, la sienne en propre, doit être traversée de thèmes fondamentaux ausquels il revient sans cesse pour éclairer les profondeirs de la foi. On trouvera dans cet ouvrage magistral des analyses fondées sur les Commentaires de Pierre Lombard par Duns Scot, ainsi que des études sur l'objet de la métaphysique, l'existence de l'être infini, la nature divine, l'origine du contringent, la connaissance intellectuelle et la volonté.

Jean Dun Scott: introductions à ses positions fondamentales

Cet essai sans pretention theorique offre les reflexions d'un homme de haute culture sur l'abondante production linguistique de l'epoque contemporaine. S'il ne pretend rien apprendre aux linguistes, Etienne Gilson leur emprunte matiere a reflexion et reconnait sa dette envers Saussure, Benveniste, Vendryes et Chomsky, dont il prolonge les recherches en envisageant la grammaire comme art de penser. Toute philosophie implique en effet une certaine vue du langage, et la matiere meme de la reflexion linguistique est chargee de substance philosophique. Explorant les dimensions ludiques aussi bien que metaphysiques du langage, GIlson evoque les entreprises menees depuis l'Organon d'Aristote jusqu'a Wittgenstein et au dadaisme, en passant par Port-Royal et les linguistiques dites cartesiennes, et atteste en cela la survivance de l'ambition des grands grammairiens philosophes.

Linguistique et Philosophie: Essai sur les Constantes Philosophiques du Langage

Dans ce livre qui n'avait jamais été traduit en français, Etienne Gilson utilise l'histoire de la philosophie comme un outil pour tenter de dégager certaines lois générales de l'esprit humain : L'histoire de la philosophie est au philosophe ce que le laboratoire est au scientifique ; elle montre en particulier comment les philosophes ne pensent pas comme ils le veulent, mais comme ils le peuvent, car les relations mutuelles des idées philosophiques sont tout aussi indépendantes de nous que le sont les lois du monde physique. [...] Un homme est toujours libre de choisir ses principes ; mais une fois qu'il les a choisis, il lui faut faire face à leurs conséquences jusqu'au bout. ? (p. 117) L'auteur examine une série de tentatives philosophiques, depuis le Moyen-Age jusqu'au XXe siècle, et il constate dans l'histoire de la pensée la récurrence de certains enchaînements de phénomènes. A chaque fois qu'un penseur veut philosopher à l'aide d'une science autre que la métaphysique, par exemple la logique pour Abélard, la théologie pour Al Ashari et Malebranche, les mathématiques pour Descartes, la physique pour Kant, la sociologie. Pour Comte, son système aboutit à des impasses, qui elles-mêmes fraient la voie au scepticisme. ? Nous ne pouvons vivre sans assigner un certain sens à notre existence, ni agir sans assigner un certain but à notre activité. Lorsque la philosophie ne fournit plus aux hommes de réponses satisfaisantes à ces questions, les seuls moyens pour ceux-ci d'échapper au scepticisme et au désespoir sont le moralisme, ou le mysticisme, ou une certaine combinaison des deux. ? (p. 98) L'auteur dégage de ces tentatives une expérience philosophique : seule la métaphysique, science de l'être et de ses propriétés, est à même de mener l'homme à une réelle connaissance philosophique, qui lui permet de tirer de la réalité une authentique connaissance du monde, de lui-même et de Dieu. ? Car notre commun juge, le voici : c'est la raison, qui est elle-même soumise au jugement de la réalité ; et tous, nous sommes égaux et libres au plus haut point lorsque nous nous plaçons également sous son gouvernement. ? (p. 44) Renoncer à la métaphysique, à cet usage de la raison qui consent à s'ouvrir au mystère de l'être, c'est en fin de compte mutiler la raison elle-même, et de ce fait la science ? La condamnation initiale de la métaphysique au nom de la science, que de telles philosophies postulent être le seul type de connaissance rationnelle, atteint invariablement son point culminant dans la capitulation de la science elle-même devant un certain élément irrationnel. C'est là une loi nécessaire, que l'on peut déduire de l'expérience philosophique. ? (p. 259)

L'unité de l'expérience philosophique

Pourquoi St Thomas a critiqué St Augustin ? - Suivi de Avicenne et le point de départ de Duns Scot

Etienne Gilson, pour étudier le problème métaphysique de Dieu, brosse un panorama des rapports entre la philosophie et l'idée que les hommes se sont faite de Dieu. Partant de la philosophie grecque, il aborde successivement la philosophie chrétienne la philosophie moderne et la pensée scientifique contemporaine. Sa grande culture et sa profonde vision métaphysique lui permettent de synthétiser en quelques pages la pensée philosophique d'auteurs comme : Platon, Plotin, Saint-Augustin, Saint-Thomas, Descartes ou Spinoza.

Dieu et la philosophie

L'Index scolastico-cartésien élaboré par Étienne Gilson se conçoit avant tout comme un instrument de travail apportant des matériaux pour l'application d'une thèse audacieuse qui sera plus tard développée dans les Études sur le rôle de la pensée médiévale dans la formation du système cartésien, et que Gilson inaugure en ces termes : « On a longtemps considéré que le principal titre de gloire de Bacon et Descartes avait été de constituer une philosophie radicalement détachée de toutes les philosophies antérieures, et d'en construire l'édifice entier à nouveaux frais. [...] Une pareille conception du cartésianisme peut à la limite se soutenir en ce qui concerne la physique, mais la psychologie, la doctrine de la connaissance, la morale et la métaphysique de Descartes sont remplies d'éléments empruntés à la scolastique. La doctrine du temps, des éléments et qualités des corps, de Dieu et de ses attributs, des preuves de son existence, de la création et conservation du monde, de la substance et de son rapport aux accidents, des idées innées et de notre mode de connaissance, des états actifs et passifs de l'âme, du rapport de la volonté à l'entendement, enfin les vues de Descartes sur la religion et ses rapports avec la philosophie témoignent que sa pensée n'est pas sans devoir quelque chose à la philosophie de l'École ».

Index scolastico-cartesien

Extrait:Les études que l'on trouvera réunies dans ce volume portent toutes, directement ou indirectement, sur la philosophie médiévale. Les quatre premières tiennent dans le cadre chronologique traditionnellement assigné à cette époque, et les suivantes étudient le prolongement de la pensée médiévale à travers la Renaissance ou les débuts de l'époque moderne. Chacune de ces études a été poursuivie pour elle-même et sans aucune préoccupation de lui faire vérifier une hypothèse générale. Ç'est donc sous la contrainte des faits eux-mêmes qu'elles sont venues se grouper autour de deux figures centrales: S. Thomas d'Aquin et Descartes. Il nous a semblé de plus en plus évident, à mesure que nous cherchions à définir les conditions historiques au milieu desquelles š'est développée la pensée thomiste, que S. Thomas d'Aquin est le premier des philosophes modernes, au sens plein du mot. Non pas qu'il ait crée les principes et inventé l'attitude dont nous vivons; non pas même que toutes les directions de pensée par lesquelles le XIII siècle prépare l'époque moderne soient concentrées dans son oeuvre; mais parce qu'il est le premier occidental dont la pensée ne se soit asservie ni a un dogme, ni a un système. Situé à sa place dans l'histoire générale, S. Thomas d'Aquin continue la spéculation arabe et juive; mais, par rapport à nous, il est vraiment le premier anneau par lequel notre chaine se rattache à celle des philosophies orientales et grecques. Il a su hériter pour nous et faire fructifier l'héritage dont il nous avait enrichis. La conclusion commune des quatre premières études est donc que, jusqu'au thomisme, il n'y a pas eu au moyen âge de philosophie au sens moderne du mot. Cette conclusion, d'apparence paradoxale, est destiné a devenir une evidence banale; l'aspect singulier qu'elle présente est celui des vérités auxquelles on n'est pas encore habitué.

Le Thomisme: Introduction à la pensée de Saint Thomas d'Aquin

Résumé

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