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Blanqui face à ses juges | Auguste Blanqui • Auguste Blanqui
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Blanqui face à ses juges

Publié par Editions l'Escalier, le 01 juin 2013

96 pages

Résumé

Extrait M. le Président — La parole est à l’accusé Blanqui. Blanqui — Je demande pardon à MM. les jurés de leur avoir fait perdre hier une demi-journée, mais j’étais véritablement pris de court. Je vais maintenant me défendre. Je suis devant vous, MM. les jurés, et ce n’est pas à vous que je parle, c’est à la France, la seule haute cour de justice que je connaisse et dont les arrêts ne sont pas susceptibles de cassation. Déjà le cri de ce tribunal suprême arrive de tous les points du territoire, c’est un cri de surprise contre l’accusation dont nous sommes l’objet, c’est un cri de pitié pour les hommes contre lesquels la haine ne s’assouvit jamais ; cette grande voix de l’opinion publique est la seule dont à nos yeux le verdict puisse être légitime. C’est sans doute pour y échapper qu’on s’est lancé dans cette voie des persécutions ; c’est pour se dérober au cri de la conscience, qu’au mépris des principes les plus respectables du droit, on soutient ici une accusation qui, devant nos pairs, serait tombée au grand jour de la discussion. M. le Président — Accusé, dans votre intérêt même, je vous engage à vous abstenir de semblables considérations. Blanqui — On nous a traduit devant la haute cour... M. le Président — La qualification des faits qui sont attribués justifie la juridiction. Blanqui — Mais il n’y a pas de charges, et plus l’accusation est grave, plus la faiblesse des charges est évidente ; une commission spéciale, la rétroactivité appliquée, une haute cour constituée en vue d’un procès, voilà ce qu’on nous a fait. On ne s’arrête pas là, ce n’est pas assez d’avoir violé les règles de la jurisprudence, on nous amène ici, nous, hommes politiques, pour y voir proclamer, non pas un jugement de justice, mais un jugement de nécessité. M. le Président — Accusé, je ne puis vous permettre de continuer ainsi. Blanqui — Remarquez, M. le Président... M. le Président — Remarquez vous-même qu’il y a deux choses que vous devez respecter, d’abord le décret de l’Assemblée nationale, et ensuite l’arrêt de la haute cour sur la compétence... Dans l’intérêt de la justice, dans le vôtre, je vous engage...

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