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Un Acte honteux. Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque. | Taner Akçam
Un Acte honteux. Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque. | Taner Akçam

Un Acte honteux. Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque.

Publié par Denoël, le 06 novembre 2008

496 pages

Résumé

Bien des livres, et une grande partie des écrits consacrés à la question arménienne, prétendent que les Arméniens connurent la paix et la tranquillité sous la domination ottomane jusqu'à la fin du XIXe siècle. «Malgré un statut de seconde classe, la plupart des Arméniens vécurent dans une paix relative tant que l'Empire ottoman fut puissant et en expansion.» Ce jugement n'a de sens que dans le contexte des conflits plus importants qui ont marqué le XIXe siècle ; il n'est donc pas objectif. Il est vrai que, par rapport à la violence qui a déchiré le XXe siècle, on peut considérer cette période comme relativement paisible. Néanmoins, en raison de sa nature théocratique et de son assujettissement à l'autorité illimitée du sultan, l'État ottoman était un régime despotique ; les communautés qui vivaient sous sa domination n'étaient pas composées de citoyens, mais de sujets du sultan. Ces communautés, qui jouissaient pour la plupart de garanties juridiques minimes, étaient vulnérables à l'oppression - légale comme illégale - qu'exerçaient les autorités centrales et locales, notamment sous prétexte de collecte des impôts.Au-delà de la soumission exigée de tous ses sujets, l'État otto­man opprimait spécifiquement les populations non musulmanes, qui faisaient l'objet d'une discrimination. De fait, au cours de la domination ottomane, les théories de la supériorité musulmane, qui avaient cours depuis longtemps, engendrèrent les attitudes juri­diques et culturelles qui constituèrent la toile de fond du génocide. Cela ne veut pas dire que l'Empire ottoman reposait exclusivement sur la violence, mais que, sans connaissance des circonstances particulières des relations entre musulmans et non-musulmans, il est impossible de comprendre le processus qui conduisit à décider d'une «solution finale» à la question arménienne. Si le génocide ne fut pas la conséquence directe ou inhérente des conflits culturels et juridiques existants, il n'en demeure pas moins que le génocide n'aurait pu être décidé sans l'existence préalable d'un certain nombre de conditions précises. C'est à partir de ces antécédents qu'il faut considérer les heurts entre musulmans et chrétiens aux XIXe et XXe siècles. Aussi l'idée d'une paix relative qui aurait régné avant l'émergence du nationalisme au XIXe siècle n'est-elle pas seu­lement incorrecte, mais également fallacieuse.

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