Alain Bernardini / Jean-Charles Massera

Au début, vers juillet mille neuf cent quatre-vingt onze, j'allais dans un seul parc, toujours le même, à vingt-cinq kilomètres au nord-est de Paris. En y allant tous les jeudis, j'ai fini par être abordé par un jardinier qui, lui, s'y rendait tous les jours pour maintenir ce lieu à peu près en bon état. Je l'ai nommé 1e premier jardinier ; quelques heures plus tard il me présente son collègue... ce sera donc le deuxième jardinier. - Maintenant il y a au moins sept parcs et vingt-trois jardiniers que j'écoute, que je photographie et que je filme. Parce que les premiers jardiniers ont été déplacés et qu'il m'a été nécessaire de les suivre et que des nouveaux sont arrivés. - C'est la régularité de mes visites qui crée un lien particulier avec eux et l'espace. Chacun ses habitudes. - C'est le fait d'y être toutes les semaines qui me donne fa possibilité, par hasard, de provoquer le quotidien, d'être là au bon moment. Une manière d'accommoder les restes, l'idée d'une journée réussie. Je suis un pessimiste optimiste.

Ca Va Mieux. Histoires - Occasion

Trois artistes, Alain Bernardini, Serge Lhermitte et Régis Perray, ont répondu à une proposition de l'Espace Croisé pour réaliser des images dans quatre villes du Nord Pas de Calais labellisées "Villes d'art et d'histoire" Boulogne-sur-Mer, Cambrai, Saint-Omer, Roubaix. Aucune directive n'a été adressée aux artistes. Il leur a été demandé, en revanche, d'apposer leur regard sur ces villes avec autant de probité qui assure aux images obtenues de s'insérer dans leur travail personnel et d'être revendiquées comme tel. Les interventions des artistes se sont échelonnées dans le temps, entre 2003 et 2004, ponctuées d'entretiens, de visites, de déambulations qui privilégient la divergence et la complémentarité des points de vue. La ville n'est pas un site statique. Elle est l'objet d'aménagements que scrute l'artiste. Destructions/reconstructions et collisions visuelles, changements d'activités, réhabilitations en suspens ont fait partie de ces investigations. Quelle est la place du patrimoine dans l'aménagement d'une ville ? Que transmet le passé au futur ? Quel regard est à porter sur le passé ? S'il ne prétend pas répondre à ces questions complexes, ce livre présente néanmoins des images résultantes d'observations et de pérégrinations très diverses, qui témoignent toutes de la richesse d'un patrimoine que ces trois artistes proposent de re-découvrir.

Traverser la ville

C'est sur la notion de distance que cet ouvrage se fonde, car elle est au coeur de la notion de jeu : dire qu'il y a du jeu, c'est dire qu'il y a un espace entre les deux pièces d'un rouage, qui permet son fonctionnement.
Or la distance est précisément aussi la condition d'un regard critique.
Partant d'un questionnement historique et conceptuel sur les relations entre jeu et travail, ce livre associe la recherche d'une psychologue et celle d'une philosophe sur les rapports de pouvoir que ces relations induisent et les usages contemporains du jeu, dans ses modalités aussi bien sportives que théâtrales, physiques que numériques.
La question du management, centrale dans le monde du travail contemporain, y est abordée aussi bien par l'expérience réflexive de la psychologue sur le terrain de l'entreprise, que par ses ancrages et ses filiations historiques, du fordisme industriel à l'autoritarisme politique. L'ouvrage se clôt par une réflexion sur la notion de jeu de pouvoir, centrale dans la pensée de Michel Foucault pour analyser les gouvernementalités contemporaines autant que pour soutenir la possibilité des contre-pouvoirs.

Alain Bernardini / Jean-Charles Massera

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