L'épreuve d'Antonin Artaud et l'expérience de la psychanalyse

Serge André

Publié par Éditions Luc Pire, le 31 juillet 2007

Résumé

Si j'ai choisi cet intitulé, c'est pour mettre ce deux termesd'épreuve et d'expérience en parallèle. C'est une épreuve au sense d'une souffrance, d'un obstacle qu'Artaud tente de traverser. Il me semblerait indécent de vouloir se servir d'Artaud comme d'un exemple clinique démontrant le bien-fondé d'un savoir analytique préétabli. L'interet qu'il y a à mettre en parallèle l'épreuve d'Artaud et l'expérience de la psychanalyse est précisément lié au fait qu'Artaud éprouve le savoir psychanalytique.L'expérience psychanalytique ne peut se soutenir comme visée du « coeur de l'être » qu'à la condition de reconnaitre à Artaud sa raison et à sa folie sa légitimité, ce qui implique la mise en suspens de toute envie de guérir et l'abandon de tout projet de réadaptation à un norme qui rejette la folie dans la marge de l'humanité. Serge André est l'auteur de Que veut une femme et de L'imposture perverse. Depuis sa mort et l'édition régulière de ses travaux, il apparaît de plus en plus clairement qu'il fut un auteur et un psychanalyste de tout premier plan, et qu'il nous laisse une oeuvre majeure.Ce n'est pas un hasard si Serge André, l'écrivain, l'auteur de FLAC. L'écriture commence où finit la psy, avait choisi en épigraphe de son récit, cette phrase d'Artaud: « Cogner à mort et foutre la gueule, foutre sur la gueule, est la dernière langue, la dernière musique que je connais. »