Adolescence Numero 24 1994 : Croyances

SOMMAIREIntroduction : Le lit de Jocaste par Jacques André -- La relation mère-enfant par André Green -- La question des représentations incestueuses en clinique par Monique Bydlowski -- L'inceste est-il une notion psychanalytique ? par Nicole Zaltzman -- Inceste, histoire et préhistoire par Monique Cournut-Janin -- Inceste et substance par Françoise Héritier -- On tue un nouveau-né par Annie Birraux

Incestes

La collection psychanalytique Le fil rouge comprend deux sections : l'une, de caractère général, dirigée par Christian David et Michel de M'Uzan ; l'autre, de psychanalyse et de psychiatrie de l'enfant, dirigée par René Diatkine, Philippe Jeammet et Serge Lebovici. Le fil rouge ne s'adresse pas seulement aux spécialistes de la discipline, mais aussi aux lecteurs de plus en plus nombreux qui cherchent dans la psychanalyse le moyen de mieux approfondir maint problème de la vie quotidienne, et de mieux comprendre les diverses images que l'homme d'aujourd'hui est conduit à se faire de lui-même. On y trouvera des ouvrages appartenant à la période classique, en particulier des traductions de grands textes psychanalytiques mal connus dans notre pays ; des publications étrangères choisies parmi les plus marquantes des dernières années ; enfin des travaux en langue française - de psychanalyse pure ou confinant à d'autres secteurs des sciences humaines - les plus propres à manifester la continuité du « fil rouge » invisible que Freud sut découvrir dans la texture profonde de la vie.

Éloge de la phobie

Problème de santé publique, l'obésité devrait mobiliser les praticiens de l'adolescence. 18% des enfants français entre 3 et 17 ans sont en surpoids. Ce livre réunit des spécialistes confrontés aux divers drames causés par ces problèmes : psychanalystes d'adolescents, pédopsychiatres, psychothérapeutes et psychanalystes d'obèses, spécialistes des services de chirurgie pour adolescents obèses. Ils expliquent en quoi le surpoids prend, à l'adolescence, des dimensions nouvelles. Ils analysent aussi bien le contexte médico-social d'aujourd'hui que les diverses distorsions du lien mère-enfant pouvant entraîner des pathologies. Les signaux d'alarme ont été tirés pour l'anorexie et pour le suicide des jeunes. Il est temps de prévenir le surpoids à l'adolescence avant que le problème devienne aussi envahissant qu'aux Etats-Unis. Les contributeurs : Arnaud Basdevant, François Beck, Annie Birraux, Emmanuelle Caule, Valérie Discour, Philippe Duverger, Bernard Golse, Catherine Grangeard, Philippe Jeammet, Didier Lauru, Jean-Pierre Lebrun, Jean-Yves Le Fourn, Florence Maillochon, Jean Malka, François Marty, Philippe Robert, Gerassimos Stephanatos, Elsa Stora-Waysfeld.

Le poids du corps à l'adolescence

Passer de l'enfance à l'âge adulte semble aller de soi si l'on se réfère au développement physiologique.
En réalité, cette métamorphose corporelle doit s'accompagner d'un travail psychique d'acceptation d'une réalité nouvelle.
Pour faire face à cet inconnu, au moment où la puberté le dépossède de son corps infantile et lui révèle la sexualité génitale, le jeune met en place des stratégies défensives.
Annie Birraux les expose et les explique dans ce livre, en montrant ce qu'il se passe lorsque le corps est fétichisé par l'adolescent à travers le vêtement, ou bien agressé, parfois jusqu'au suicide, désaffecté, dans l'anorexie par exemple, ou encore vécu comme un corps à maîtriser, par une intellectualisation excessive ou une recherche de l'exploit qui n'est pas sans danger.
En se basant sur des exemples de personnages d'adolescents issus de la littérature, Annie Birraux s'adresse aux parents qui veulent comprendre le malaise de leurs adolescents pour pouvoir les aider, mais aussi aux étudiants en sciences humaines et aux praticiens de l'adolescence (éducateurs, psychologues, psychiatres), etc. Albin

L'adolescent face à son corps

Immatures, passifs, violents, impatients, ainsi sont décrits les adolescents aujourd'hui. On les accuse de préférer le giron familial à l'indépendance, mais fait-on vraiment tout pour les faire grandir, les préparer à affronter le monde et à devenir adultes ? Les parents ne seraient-ils pas eux-mêmes restés de grands enfants, avec leurs frustrations et leurs blessures enfouies ? Les maux dont ils se plaignent ne viendraient-ils pas aussi de leur manière fusionnelle et surprotectrice d'éduquer leurs petits ?
En remontant à la petite enfance, Annie Birraux enquête sur les conditions douloureuses qui accompagnent toute séparation et sur les dangers d'une tyrannie affective qui confine bien souvent à l'inceste psychique. Parce qu'il faut bien quitter l'enfance pour vivre sa vie ; parce que grandir c'est, à tous les âges de la vie, toujours apprendre à se séparer de quelqu'un ou de quelque chose...

Parce Qu'Il Faut Bien Quitter L'Enfance... Reflexion Sur Les Separations Douloureuses Entre Parents Et Enfants

Le corps adolescent est d'abord un corps bouleversé, en prise à des désirs nouveaux et informulables. Le malaise des adolescents, lié à la sortie du monde de l'enfance et à la puberté, n'est pas nouveau mais "leur corps semble plus qu'hier en être le lieu d'expression. Pour dire les choses autrement, l'usage du corps, son traitement, son marquage ou son vêtement sont plus manifestement symptomatiques qu'autrefois d'une difficulté à grandir, à vivre, à faire du lien social, à aimer, à travailler."Le corps adolescent est souvent un corps exhibé, pris dans une sexualité narcissique. Il peut être enlaidi, percé, scarifié... les nouvelles formes d'exhibition adolescente renvoient à une image de nos sociétés. Comment ne pas répondre à l'invitation de montrer sa vie à des millions de spectateurs quand on cherche désespérément dans le regard de l'autre la certitude d'exister? Que nous disent les lolitas, dont le corps encore enfant est déjà sexualisé, ces jeunes filles accrochées en permanence à leur portable ou ces piercings qui ne sauraient se réduire à un effet de mode?Il ne s'agit pas de se lamenter sur une jeunesse qui "ne serait plus comme avant", mais de comprendre ce que véhicule aujourd'hui la surenchère du corps au détriment du monde de la pensée. Quelle modernité préparons-nous à nos enfants? Celle qui place le corps au centre de ses créations ne confine-t-elle pas à l'enfermement narcissique et au refus de l'altérité?Annie Birraux est psychiatre et psychanalyste, spécialiste de l'adolescence.

Adolescence Numero 24 1994 : Croyances

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