On ne disait jamais rien de Pénélope sinon qu'elle était fidèle. Ce qui ne disait rien. "Fidèle" ne suffisait à caractériser quiconque, "être fidèle" ne pouvait remplir vingt ans de vie, ne remplissait même rien du tout, n'existait pour ainsi dire pas, n'était pas une vie. On ne pouvait aimer une femme, la regretter pendant vingt ans simplement parce qu'elle était "fidèle". Il fallait bien qu'il y eût autre chose. Mais quoi ?

Toi, Penelope

Depuis toujours les hommes ont la parole. Eux seuls décident de ce qui est grand, vrai, bon. Aux femmes d'agir et de penser en conséquence.Et si les femmes pensaient, aimaient, voulaient autrement qu'eux ? Alors il faudrait le dire. Une voix de femme, une autre parole.Parole irrespectueuse des valeurs les plus hautes auxquelles prétend la virilité. Car au firmament de la grandeur humaine on ne trouve jamais que les vertus du conquérant, du propriétaire, du maître. Soit les moyens d'acquérir de la valeur pour qui s'en pense dépourvu.Parole étonnante aussi que celle née du corps même de la femme. Heureux corps, parcouru de profondes jouissances, jamais reconnues, toujours bafouées, le sang menstruel, la grossesse, l'accouchement, l'allaitement, l'accouplement, et qui sont autant d'expériences intimes et amoureuses de la vie.À l'écoute de son corps, la femme entend toutes les voix de la jouissance que l'homme, seulement épris de son mâle désir, s'applique à réduire au silence.Un livre qui donne envie de rire des choses les plus sérieuses, de jouir des choses les plus humiliées, de réinventer le monde, qui donne à la lutte des femmes du " coeur au ventre ", non pour leur seule libération, mais pour le triomphe de la vie, partout où elle est étouffée.

Parole de femme

L'infans, l'enfant ; étymologiquement, celui qui ne parle pas.

Ce qu'elle cherche en tout prisonnier qui vient à elle, c'est l'instant étonnant, l'étonnant lui-même, oú s'ouvre une brèche dans le sans-voix d'enfance. 
Ce qu'il y a d'extraordinaire c'est que cela se puisse.  qu'il lui ait été donné d'assister à cela: les murs du silence se lézardant, les murs de la prison qui le renforcent et l'exaspèrent se mettant à reculer, à s'effacer soudain, un moment, le temps d'une page, d'une phrase, d'une écoute.

A.  l.

L'enfant, le prisonnier

Pianiste et musicien de génie, Glenn Gould nous a quittés le 4 octobre 1982. Le présent ouvrage lui rend hommage en proposant un retour aux origines, à l'histoire et à l'évolution de son art, afin d'aborder ce qui n'aurait pu encore être entendu, lu et vu. La virtuosité technique de Gould est au service de la découverte de l'œuvre en elle-même. Derrière ses réalisations, se dissimule tout le travail minutieux d'un perfectionniste qui n'accepte aucun compromis pour interpréter l'œuvre comme il la conçoit, demeurant ainsi fidèle à sa propre authenticité. Les textes que nous publions, mèneront le lecteur vers une plus grande compréhension de la complexité de l'homme et de l'artiste. Ils présentent une série de thèmes chers à Gould : son idée du Nord; ses relations avec la solitude, l'esthétique et l'éthique tant dans sa vie privée que professionnelle; ses affinités avec la pensée du philosophe américain Henry David Thoreau; ses points de vue sur le Concerto Italien de J.-S. Bach; la critique musicale comme activité créatrice; ses nuits d'insomnie et l'extase qu'il éprouve à travers la musique, surtout par les Variations Goldberg de J.-S. Bach, qui le rendirent célèbre, dès 1955. Le personnage de Gould a été maintes fois contesté tant pour sa manière d'être et de penser, que pour sa manière de faire et de refaire l'oeuvre musicale appartenant, à l'origine, à un compositeur. On a souvent retenu de lui l'excentrique qu'il aurait été... La critique s'en est d'ailleurs emparée jusqu'à en faire un véritable objet de culte qui perdure. Chacun, à sa manière, reconnaît le génie de Gould!

Variations sur des thèmes de Gould

Texte-phare d'un nouveau féminisme échappant à la seule récrimination, défi jeté à la face d'une arrogance virile encore inébranlée, appel vibrant à la participation effective des femmes aux affaires du monde, cette parole de femme, lancée comme une promesse en 1974, est aujourd'hui d'une actualité renouvelée. Car ce monde d'hommes, régi par la soif de profit et de conquête, a plus que jamais besoin des femmes, de leurs forces propres, accumulées dans l'ombre pendant des siècles de besogne et de discrétion, forces d'intelligence, de résistance, de bon sens, de générosité et d'attachement indéfectible à la vie. Non, cette parole de femme n'a pas dit son dernier mot.

Ce que je crois, c'est que nous appartenons tous à Pædophilia. En règle générale Pædophilia donne la vie, le lait, la confiance, et les mots. Mais il arrive que Pædophilia fasse tout le contraire, qu'elle se retourne contre la vie, semant la terreur, le silence et la mort. Si Pædophilia fait le bien le plus précieux aux grands et aux petits, elle fait parfois le plus grand mal. C'est un incroyable mystère. Et tellement éprouvant pour la conscience qu'on ne sait presque rien en dire. Ce n'est pas faute d'éprouver Pædophilia. Tout le monde y passe. C'est le plus répandu, le moins contesté, le plus poignant des sentiments. Mais c'est en même temps le moins interrogé, le moins réfléchi.

Paedophilia - Ou l'amour des enfants

En quelques brasses bien coulées, en quelques étirements alanguis des membres, en quelques pénétrations liquides bien ourlées, me voici accueillie à bras ouverts dans la maison de l'eau, approuvée, consolée, exaucée, bénie. Et comme définitivement aimée. A. L.

Toi, Penelope

Résumé

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