Histoire du cinéma français, 1929-1934

André Bazin était un jeune critique au moment de la sortie à Paris de Citizen Kane, en 1946. C'est sans conteste l'un des films qui l'a le plus marqué à cette époque et les cinéphiles vont reconnaître en Orson Welles, jeune metteur en scène brillant, inspiré, mal accepté par l'industrie hollywoodienne, l'un des auteurs les plus novateurs du cinéma d'après-guerre. André Bazin gardera toujours intacte son admiration pour Welles et lui consacre son premier livre dès 1950. Il prépare une deuxième édition augmentée l'année même de sa disparition, en 1958. C'est cette édition préfacée par André S. Labarthe qui est reprise ici, complétée d'un texte écrit en 1978 par François Truffaut, à l'occasion de la parution du livre aux Etats-Unis.

Orson Welles

La Magie, à notre époque, exerce sur les esprits un effet... magique. On obtient, on l'a vu, le succès en écrivant des livres sur ce sujet qui flattent la crédulité tapie au fond de chacun de nous. Maurice Bessy, auteur d'une HISTOIRE DE LA MAGIE, s'est livré à une enquête scrupuleuse au près des voyants, des astrologues, des guérisseurs, des alchimistes, des spirites, etc... Il a examiné les problèmes de télépathie et de parapsychologie, aussi bien que la fameuse énigme posés par les "soucoupes volantes". Il en résulte un livre à la fois amusant et sérieux, dont tout esprit honnête sera obligé de reconnaître la rigoureuse impartialité. Il répond à l'essentiel des questions soulevées par la Magie et qui concernent tous ceux qui ne veulent se contenter ni d'un rationalisme facile, ni d'une foi aveugle.

Bilan de la magie

Histoire du cinéma français, 1966-1970

"Voici le temps des assassins" est l'histoire toute simple d'un brave homme, Jean Gabin, qui est victime de sa générosité. En recueillant Catherine, la fille de son ex-femme, Chatelin ne se doutait pas qu'il allait abriter sous son toit un odieux petit monstre de perfidie. Comme sa mère - cette femme autoritaire et énergique, qui tue les poulets à coups de fouet dans sa guinguette des bords de Marne - il aurait dû, lui aussi, abattre Catherine, de ses propres mains, mais Chatelin n'était sans doute pas né pour vivre le temps vengeur des assassins et des justiciers... Tel est le thème du dernier film de Julien Duvivier, qui a inspiré - au célèbre réalisateur de "Carnet de bal", "Au royaume des cieux" et du "Petit monde de Don Camillo" - l'une de ces ouvres dramatiques et dépouillées, où l'on retrouve le climat oppressant et ce souci du détail vrai, qui ont fait le succès de ses grands films d'atmosphère ("La belle équipe", "Pépé le Moko", "Panique", "Sous le ciel de Paris", etc.), Maurice Bessy - co-scénariste, avec Julien Duvivier, Charles Dorat et Pierre-Aristide Bréal, de "Voici le temps des assassins" - a tiré de ce film un roman, qui est le fidèle reflet de cette tragédie domestique. Au fil de ces pages, où le drame se noue avec une inexorable précision, l'auteur prend cependant le temps de s'attendrir pour dépeindre, avec un sens aigu de l'observation, la pittoresque ambiance des Halles au petit matin, les guinguettes mélancoliques de banlieue et les cuisines, pleines d'odeurs délectables, d'un grand restaurant gastronomique, qui constituent les décors familiers de ce drame d'exception. Telles sont les qualités majeures de ce livre, où l'on discernera, tour à tour, l'ironie et la tendresse de l'excellent journaliste qu'est Maurice Bessy, la violence continue du scénariste du "Carrefour des enfants perdus" et la sobriété presque classique de l'historien de cinéma à qui nous devons tant de monographies érudites sur Meliès, Lumière, etc.

Voici le temps des assassins

Histoire Du Cinema Francais. Encyclopedie Des Films

Un train de déportés juifs quitte la France pour l'Allemagne. Dans ce train un wagon où cent femmes sont entassées, nues, pour vivre - si l'on peut appeler cela vivre - leurs dernières heures. A l'arrivée, - si un bombardement n'écrase pas le convoi -, elles seront ce qu'ont été pour les nazis des millions de juifs : à la lettre de la viande d'équarrissage, dont on tirait des produits industriels. Ce que l'antisémitisme nazi a fait de millions d'êtres humains, on le voit dans ce récit : il les a condamnés à l'humiliation et au désespoir absolu avant de les assassiner. Ce que quelques vies, proches d'être écrasées, peuvent traverser : souvenirs, brèves poussées d'espérance, amour et horreur du néant, tout cela est dit dans Car c'est Dieu qu'on enterre, sans que jamais l'auteur élève la voix. Les condamnées dont il nous restitue les derniers gestes, les derniers rêves, mêlés à des fragments d'un passé devenu incroyable, ces condamnées vivent à la limite de la conscience. Elles attendent leur transformation ou plutôt elles achèvent leur transformation : elles ont quitté le monde des hommes. « Elles se sentaient prisonnières dans l'espace, enchaînées à quelque météore condamné à la chute. » Ce que certaines révèlent d'elles-mêmes c'est le secret, parfois caché jusque-là, qui les faisait vivre : une passion, un vice, une vocation. Elles ne vont pas à la mort dans l'ordre et la sérénité, elles ne nous proposent pas d'images réconfortantes, elles ne pensent pas que leurs bourreaux doivent être bénis ou rachetés. Ce sont les vivants qui parfois pensent ainsi. Car c'est Dieu qu'on enterre est un récit. Ce n'est pas un cri de haine, qui serait pourtant légitime. Mais un retour vers les victimes. Un livre déchirant qui abolit le temps de l'oubli : cela se passait hier.

Histoire du cinéma français, 1929-1934

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