Infiniment, demeure

Accoster le jour

Nous devons tant aux lieux ; cette fois-là, ce fut Delphes. En un regard, en un tremblement, est apparue l'évidence : tous les chemins vécus coïncident, ceux de la lecture des anciens, ceux de l'écriture, ceux de la présence au monde, ceux de l'amour partagé.

Passage avec les voix

Va, comment on répond à un salut : te retourner, tu as raison, ferait le monde plus sombre.

Bouge tranquille

A Ton Nom D'Archange

Poèmes brefs, couplés par deux, qui n'en font qu'un en se répondant ou dont le second prolonge l'autre. Ils se voudraient l'écho, léger, sans peser, de moments vécus, de sensations, d'interrogations. De page en page, ils se posent sans plan préconçu, avec l'immédiateté qui est celle de leur venue dans la pensée. À l'image de la vie tout court, ils sont tantôt clairs et sereins, tantôt graves et tendus. Ils notent des instants intimes, des surprises et des émerveillements lors d'une promenade, des éclats du quotidien, et s'élargissent aux espoirs et inquiétudes quant au monde, aux êtres et aux choses.
Pourquoi, tout simplement, un poème ne nous aiderait-il pas à vivre ? Celui qui nous vient, celui qu'on reçoit, celui qu'on offre. Il naît de l'instant auquel on est attentif, il est bref et discret, on peut ainsi le garder en pensée comme on met parfois un galet dans la poche pendant une promenade, il nous accompagne. 
Regardons la lumière, écoutons le vent, accueillons toutes les présences en nous et autour de nous, et grâce à leur écho dans quelques mots, apprenons, pas à pas, à respirer sur le chemin qui nous est propre.

Infiniment, demeure

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