Chansons d'aube et de crépuscule

Isidore Ducasse nous a laissé sous le nom de comte de Lautréamont, sans doute, l'ouvre la plus corrosive, la plus fascinante, la plus insolite de toute la littérature française : Les Chants de Maldoror. Et, comme il l'écrit lui-même : " Allez y voir vous-même si vous ne voulez pas me croire. "

AUJOURD HUI

Tous les mercredis, au printemps de 1917, Guillaume Apollinaire vers six heures du soir, attendait ses amis, au café de Flore, voisin de son logis. Blaise Cendrars "s'amenait" (c'est le moins que l'on puisse dire) régulièrement. Je me souviens des visages de Max Jacob, de Raoul Dufy, de Carco, d'André Breton et de quelques fantômes dont il vaut mieux oublier les noms. Le café de Flore n'était pas à cette époque aussi célèbre que de nos jours. Remy de Gourmont y venait lire les journaux. Blaise Cendrars, le feutre en bataille, le mégot à la bouche ne paraissait pas tellement content.

Profils perdus

Le Nègre

«Il est celui qui ne pense à rien parce qu'il n'a rien à penser. Il est celui qui aime le sommeil une fois pour toutes et qui aime mordre la nuit et l'écraser. Il est aussi celui qui marche seul dans l'ombre et le silence. Il avance. Ses pas frappent la terre. Il n'y a plus pour lui que le froid et le chaud, la pluie et le vent. Rien d'autre. La terre tourne. Il avance dans l'air fluide, dans la lumière rose du matin et du soir. Rien d'autre. Qui l'étonne ? Il est né dans un pays où les fleuves ont des milliers de kilomètres, où l'eau roule des cailloux gros comme des têtes, où les orages durent plusieurs semaines, où les lacs qui ont la forme des yeux sont féroces comme les mers, où les nuages sont plus lourds encore que la chaleur, où le feu se propage à la vitesse d'une locomotive.»

Le nègre

"Rien que la vérité, toute la vérité, je le jure. Ce serment, je voudrais le prononcer alors que je sais que je n'ai plus que quelques jours, semaines, mois ou... années à vivre. (Sait-on jamais ? )J'éprouve le besoin de témoigner. Est-ce parce que je suis irrité par d'autres témoignages qui, à mes yeux, à mon souvenir, sont légendes, mensonges ou truquages ? "Témoignage lucide, vivace, fascinant. Faisant suite à Histoire d'un Blanc, 1897-1927nom>914-19232, voici le troisième volume des , et au volume Mémoires de l'Oubli. Des "sommeils" jusqu'aux "exclusions", la période la plus créatrice du surréalisme et de l'auteur.

Mémoires de l'oubli (1923-1926)

Les explorations de Muriel Reed ont conduit cette jeune journaliste au regard aigu dans les milieux les plus divers : chez les aristocrates, les paysans auvergnats, les députés, les comédiens ; chez Ionesco, chez les amateurs de voitures de sport, les carabins, les jeunes bourgeois du XVIe arrondissement, les Romains de la dolce vita et le « beau monde » parisien. Dans chacun de ces milieux si différents, elle a su s'adapter, gagner la confiance de ceux qu'elle interrogeait, qu'elle regardait vivre et s'agiter. On ne se méfiait pas de cette charmante jeune femme qui, mine de rien, mettait tous ces « phénomènes » au pied du mur. Ainsi les observations que Muriel Reed a réunies dans ce volume constituent-elles une sorte de microcosme de notre société contemporaine si mouvante, si contradictoire, si paradoxale. Cette suite de conversations, de portraits et d'anecdotes se lit un peu comme le roman d'aventures d'une ingénue attentive et malicieuse qui a su regarder et qui sait nous faire voir les types significatifs de notre étrange époque.

Muriel chez...

Le Mariage De La Petite Souris Grise

«Tous les mercredis, au printemps de 1917, Guillaume Apollinaire, vers six heures du soir, attendait ses amis, au café de Flore, voisin de son logis. Blaise Cendrars s'amenait (c'est le moins que l'on puisse dire) régulièrement. Je me souviens des visages de Max Jacob, de Raoul Dufy, de Carco, d'André Breton et de quelques fantômes dont il vaut mieux oublier les noms. Le café de Flore n'était pas à cette époque aussi célèbre que de nos jours.On pouvait y respirer, y parler sans crier. Une atmosphère provinciale. Remy de Gourmont y venait lire les journaux.Blaise Cendrars, le feutre en bataille, le mégot à la bouche, ne paraissait pas tellement content.»Philippe Soupault.

Chansons d'aube et de crépuscule

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