Pas bouger

Des enfants chantent et s’essaient à la vie dans les collines qui surplombent la ville. Les cloches sonnent sereinement dans un temps aux apparences d’éternité. Restonica et son ciel bleu rayé d’hirondelles est un endroit où la terre ne tremble jamais, préservé des violences. Sa couleur est celle des arbres et de la vieille pierre. Mais Restonica est aussi le fruit de l’Histoire. Lorsque les troubles éclatent, elle devient un symbole et les soldats se rapprochent… Les habitants se nomment Jules, Joseph ou Lorette. Ils sont courageux ou prostrés. Ils survivent ou meurent d’une balle dans le cœur. Le chaos fait son nid. Cela pourrait être partout, Briançon, Kinshasa, Sarajevo. Ce pourrait être nous…Un des malheurs a reçu le prix Charles Brisset 2003.

Un des malheurs

À travers l'histoire de Minnie et Momo et des situations concrètes, comme celle de la petite fille oubliée par ses parents à la sortie de l'école, ou encore le garçon qui regarde la télévision sans arrêt, Emmanuel Darley explore différentes facettes de l'enfance et interroge la notion complexe du grandir.

Grandir

Minnie et Momo se rencontrent à l'école. Elle est si grande qu'on la surnomme Girafe, lui plus petit que tous les autres. Malgré cette différence de taille, et en dépit du regard de leurs copains, ils tombent amoureux l'un de l'autre. Ensemble, ils parviennent à affronter leurs peurs et à parler de leurs malheurs. Cette relation naissante est entrecoupée d'interventions d'enfants qui s'interrogent : que signifie grandir ? Est-ce simplement gagner quelques centimètres ? Ne plus avoir peur du noir ? S'émanciper de ses parents ? Tomber amoureux ? Apprendre à faire le deuil ? A ces voix enfantines s'ajoute celle de Monsieur le narrateur qui ponctue le récit.

L'enfant-homme est enfermé. C'est un assassin. Il est puni. Dans la prison, il travaille à fabriquer des Schtroumpfs, il joue au foot, il nettoie les cabinets, il a des relations tendres et violentes avec son surveillant dit « le gros », avec ses compagnons. Ses visions l'accompagnent : sa mère, la femme aux multiples noms, son fils. Mais au fait, où sommes-nous? Est-ce bien une prison? Ce petit garçon est-il vraiment un assassin? Ces femmes sont-elles sa femme? L'enfant a-t-il vraiment existé? Ce sont des rêves peut-être, ou leur projection dans un présent douloureux, vide jusqu'à l'absurde. On est en limite, on est dans tous les endroits à la fois, dans tous les temps : l'enfance, l'âge adulte ; dans tous les états : folie et mort, amour et violence.

Des petits garçons - Récit

Emmanuel Darley signe un portrait doux amer du « Père » dans cette demeure aux meubles drapés et inutilisés. Un récit en demi teintes, sans concession, d'une figure paternelle aux accents âpres et aiguisés comme sa faux. des fragments d'une vie désormais disparue.

Aller en paix - Fragments

Martine décide de mettre un peu d'harmonie dans son existence, en suivant les conseils qu'elle trouve dans son magazine préféré, sous forme de témoignages, horoscope, produits phares et psycho-test. Tout est réuni pour qu'elle trouve le bonheur réfugié dans la pub ! Personnages : 1 femme, trois hommes. durée : 1 h 20.

Aujourd'hui Martine

Le Mardi à Monoprix : Depuis quelque temps, chaque mardi, Marie-Pierre vient s'occuper de son père. Elle passe la journée avec lui. Elle lui fait son ménage, son repassage. Ils causent un peu, de tout, de rien. Elle est belle, Marie-Pierre. On ne voit qu'elle. Tous les yeux sont tournés vers elle quand elle fait les courses avec son père, le mardi matin.
Avant, il y a de ça du temps, Marie-Pierre, son nom c'était Jean-Pierre.

Auteurs vivants : Une répétition du Cid est interrompue par un auteur vivant, qui prend en otage deux acteurs et leur metteur en scène pour leur imposer son texte, un texte, oui, contemporain.

Le mardi à Monoprix ; auteurs vivants

Un homme est au centre, comme sur un piédestal, objet de toutes les attentions, des regards et de la parole qui circule. Autour de lui, un petit groupe, ceux que l'on nomme Les proches. Et puis un choeur. De lui on parle, on questionne, on se souvient, on murmure. Et se dessine ce qu'il était, ce qu'il faisait. Ce que désormais il sera. Car son corps change, sa parole est au dedans. Lorsqu'il est au bout, alors il dit, ses jours, les derniers et puis les autres, plus anciens, avant. Du temps où encore, il avait un nom.

Pas bouger

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