La Vie de bureau
Langue morte
Publié par Gallimard, le 10 septembre 2009
197 pages
Résumé
Comment et pourquoi, lorsque l'on se décrit comme un « athée fatigué » qui ne croit pas au Ciel, l'on peut être attiré par Bossuet alors que l'on ne partage ni sa foi ni sa doctrine ? Pour une seule raison, mais une raison majeure et impérieuse : sa langue. Une langue d'une élévation, d'une simplicité, d'une sincérité qu'elle emporte et élève le lecteur d'aujourd'hui comme, en son temps, l'auditeur de Bossuet - dont la langue est aussi celle de l'éloquence classique telle qu'elle ne se pratique plus, sauf à de rares exceptions rencontrées chez les avocats et les hommes politiques. À travers cette langue, c'est tout un monde qui ressurgit, celui de l'époque classique. Un monde qui est le nôtre parce que nous en sommes les héritiers directs, mais que nous nous acharnons à repousser dans les limbes. Parce que, depuis Rousseau et le mythe du « bon sauvage », le pessimisme de Bossuet nous dérange, nous acceptons mal sa vision d'un homme qui soit un loup pour l'homme, d'un homme voué à l'enfer. Pour certains, la langue de Bossuet est une langue morte. C'est exact dans la mesure où il s'agit bien souvent, comme dans les Oraisons funèbres, d'une langue proche de la mort, qui parle de la mort parce qu'inévitablement c'est la mort qui gagne. Cette célébration des noces entre la langue et la mort, aujourd'hui, dérange. Mais, d'autre part, cette langue n'est morte que parce qu'elle n'est plus lue. Il ne tient qu'à nous de lui redonner vie en redécouvrant son ampleur, sa majesté et bien souvent sa démesure et sa folie.
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