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Gens du pouvoir, gens de la terre - Les institutions politiques de l'ancien royaume du Yatenga (Bassin de la Volta blanche) | Michel Izard
Gens du pouvoir, gens de la terre - Les institutions politiques de l'ancien royaume du Yatenga (Bassin de la Volta blanche) | Michel Izard

Gens du pouvoir, gens de la terre - Les institutions politiques de l'ancien royaume du Yatenga (Bassin de la Volta blanche)

Publié par Maison des Sciences de l'homme, le 01 janvier 1985

594 pages

Résumé

Vers la fin du XVe siècle, des cavaliers venus du sud envahissent le bassin de la Volta Blanche (Burkina) et imposent leur pouvoir à des populations d'agriculteurs sédentaires sans organisation politique centralisée. Ainsi naissent les royaumes du Moogo, dominés par les Moose. Parmi ces royaumes, le Yatenga (nord-ouest du Moogo) fut, aux XVIIIe et XIXe siècles, l'un des plus puissants. Fondé vers le milieu du XVIe siècle, le Yatenga est passé sous protectorat français en 1895. Au fondement du système politique des Etats du Moogo, il y a le naam, le "pouvoir", détenu par le naaba, le "chef" ; les Moose sont les "gens du pouvoir". Les descendants des autochtones sont demeurés les détenteurs des droits sur la terre et sont les maîtres des forces qui émanent de cette terre ; au chef s'oppose le "maître de la terre" (tengsoba), à la société des gens du pouvoir celle des "gens de la terre". A la jonction de ces deux sociétés, le roi, le Yatenga Naaba, est l'acteur central des grands rituels annuels qui assurent la pérennité de l'ordre du monde. Sur plus de trois siècles d'histoire pré-coloniale, que la sollicitation des sources orales permet de reconstituer,, on voit se dégager progressivement, à partir du monde du pouvoir, un appareil d'Etat autonome, qui prend définitivement forme dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Du pouvoir se différencie la "force" (panga), dont les Moose disent que quand "elle suit le chemin, le bon droit s'éloigne en direction de la brousse". Les "gens de la force", ce sont les serviteurs et les officiers de Cour, à la tète desquels se trouvent les quatre nesomba, les plus hauts dignitaires du royaume. Les guerres ont lieu, les crises dynastiques se succèdent, parfois la famine frappe, mais à l'intérieur des frontières du royaume, la paix règne, les paysans vont aux champs sans armes, les marchandises circulent. Ambiguïté du naam : "Lorsque la pierre du bienfait a creusé sa place, il est difficile de l'ôter".

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