La plus noble conquête

Bibliothèques

Se sentant comme dépossédée d'elle-même, une femme solitaire fouille sa maison à la recherche d'indices qui lui permettraient de se retrouver. Elle finit par sentir la présence d'un regard qui l'épie.

La Solitaire

Il y a quelques années un metteur en scène de cinéma vient proposer à Michel Butor l'anecdote suivante : «Un homme et une femme qui ne se sont jamais vus se rencontrent entre deux trains dans la salle d'attente de Lyon-Perrache, ont une demi-heure de conversation, et repartent chacun de leur côté.» En fin de compte le film ne peut se faire, mais cette semence germe peu à peu.

Intervalle

De retour des Etats-Unis, Man Ray et Juliet s'installent en mai 1951 dans l'atelier du 2 bis, rue Férou à Paris. Mort de Man Ray, le 18 novembre 1976. Juliet conserve l'atelier jusqu'en janvier 1990 (le portrait au balai dans l'atelier vide a été pris lors de sa dernière visite le 7 janvier 1990, elle meurt aux Etats-Unis un an plus tard). Ils reposent au cimetière de Montparnasse à Paris. Les photos de l'atelier ont été prises en 1984 et 1985. Merci à Vilbrès Rabboni et Dino Gavina, mes amis italiens, qui ont été à l'origine de ma rencontre avec Juliet en 1983, à Graziella Borghesi, ma compagne, qui a partagé ces moments d'amitié avec Juliet, à Michel Butor dans la complicité du travail et le partage des rencontres depuis 1984. Maxime Godard

L'atelier de Man Ray

Poissons primitifs

Le Musée imaginaire de Michel Butor : 105 œuvres décisives de la peinture occidentale

L'intrigue, ou plutôt les intrigues de ce premier roman, rêvé et rédigé à l'étranger (en Égypte et surtout en Angleterre, dans les années 1952-1953), se déroulent à l'intérieur d'un immeuble parisien, qui doit fonctionner comme une maquette de la réalité, une sorte d'échantillon de Paris. Cette ville, confiera Butor, dans Curriculum vitae (Plon, 1996), « je l'avais énormément explorée, j'y avais beaucoup flâné à pied, et pourtant elle m'échappait. [...] J'avais donc besoin de représenter Paris en réduction, afin de l'apprivoiser. » Entre les étages de cet immeuble circule une foule de personnages, qui se croisent d'un appartement à l'autre, les douze chapitres correspondant aux douze heures de la nuit au cours de laquelle une adolescente meurt. Évocation de Paris, adieu à l'enfance, le livre joue aussi sur la mobilité des points de vue, l'enchevêtrement de l'espace et du temps, et les mots de son titre : le milan plane sur la ville comme I'oiseau-narrateur sur son texte.

La plus noble conquête

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