La présidentielle
La mémoire de Clara
Publié par LE ROCHER EDITIONS, le 28 août 2014
190 pages
Résumé
La lumière d'automne l'a toujours rendue, rendue, rendue quoi ? Elle ne sait plus. Elle regarde la rue Alphonse Karr. Il y a de l'eau qui tombe du ciel comme hier. Comment s'appelle l'eau qui tombe du ciel ? Elle sait : la pluie. Elle sourit. Il y a des choses qui lui reviennent de temps en temps, ça fait plaisir. C'est comme pour l'ascenseur. Une fois sur deux, elle sonne chez un copropriétaire, croyant appeler l'ascenseur. L'autre ouvre la porte. Un homme petit et chauve. Il sourit. À moins qu'il ne soupire. C'est un peu les deux. Il la ramène doucement devant la cabine d'ascenseur. Elle s'excuse : «Ah oui, pardon.» Il dit : «De rien, Mademoiselle Bruti.» Il lui donne son nom de jeune fille, celui sous lequel elle était connue et restera dans les livres d'Histoire de la cinquième République française. Personne ne l'a jamais appelée Madame Brancusi, sauf elle-même quand elle se regardait, il y a cinquante-trois ans, dans les miroirs de l'Élysée, ancienne demeure des présidents français avant que le Palais ne soit préempté par l'émir du Qatar et ne devienne le musée national du football français, le bureau du général De Gaulle et de Georges Pompidou étant consacré aux coupes gagnées par le PSG avant son rachat par l'émirat en 2011. Mais il y a aussi des jours, de moins en moins nombreux il est vrai, où Clara, pour l'ascenseur de la rue Alphonse Karr, ne se trompe pas. Les deux portes s'ouvrent comme la caverne d'Ali Baba. Elle est aussi heureuse que si elle recevait, une nouvelle fois, une Victoire de la musique. Quant à la lumière d'automne, elle se souvient maintenant de ce que ça la rendait : heureuse. C'est le soleil qui l'attriste. Pourquoi, alors, s'est-elle installée dans cette ville du sud dont le nom va lui revenir ? Pas Cannes, car elle n'a vu personne qu'elle connaît monter des marches. Mais connaît-elle encore les gens qu'elle connaît ? C'est un mot anglais. Une glace. Ice. Avec une lettre devant, mais quelle lettre ? Il faudrait qu'elle se concentre mais elle préfère regarder la, la, elle le savait tout à l'heure : la pluie, voilà.
Plus de livres de Patrick Besson
Voir plusContre les calomniateurs de la Serbie
Les frères de la consolation
Lui
Les lâches et les autres
Et la nuit seule entendit leurs paroles
Romans Tome 3
Je sais des histoires
Critiques
Ce livre n'a pas encore de critiques
Vous avez lu ce livre ? Dites à la communauté Lenndi ce que vous en avez pensé 😎