La matière d'un grand art - Ecrits sur le cinéma des années 1930
Porte-malheur
Publié par Gallimard, le 16 juin 1932
Résumé
«Denis Levioux passe en Cour d'Assises pour avoir cambriolé et à demi assommé son patron, Dupré. Il ne sera acquitté que sur la demande généreuse de Dupré lui-même, qui pousse la grandeur d'âme jusqu'à reprendre avec lui son employé repentant. Entre Denis, ivre de reconnaissance, et Dupré, ivre de magnanimité, la vie reprend. Mais de tels sentiments sont un peu lourds à porter longtemps; l'atmosphère parfois s'épaissit ou se trouble. La petite Marcelle, sans penser à mal, introduira dans ce mélange en mauvais équilibre un corps nouveau qui le troublera définitivement. Les remords mêmes qu'a entretenus Denis lui ont rendu plus pénible encore le poids de la reconnaissance; peut-être aussi la générosité de Dupré n'est-elle pas toujours très pure. La présence de Marcelle place les deux hommes sur un plan plus humain que celui où des sentiments trop graves les retenaient, un peu malgré eux. Méfiances et rivalités les rendent à eux-mêmes. Et quand Denis se retrouvera dans des circonstances qui lui rappelleront sa première faute, ce sera à la fois la colère, la passion, et même, encore, son remords, qui le guideront vers un inévitable dénouement... Le vrai sujet de Porte-malheur, plus encore que l'évolution des sentiments chez les héros, c'est l'évolution même de ce crime inachevé. Le premier drame, incomplet, portait en soi le drame définitif des dernières pages. Dupré et Denis Levioux, à travers tout ce récit, ne peuvent que travailler à l'accomplissement parfait de la catastrophe. Quand Denis s'y jette enfin, c'est pour se venger de tout et de soi-même, pour fuir, fût-ce dans la mort, des événements qui le cernent de toutes parts. Le mot fatalité n'est pas trop lourd, même pour cette aventure qui se déroule dans un petit garage d'un quartier populaire. Le court métrage de ce récit ne permet pas de l'appeler:roman. Ce n'est pourtant pas exactement une nouvelle; il faudrait pour cela que l'anecdote fût plus resserrée dans le temps, ou que le portrait d'un personnage, au premier plan, fût le centre unique de ce livre. S'il n'est pas de mot exact qu'on puisse appliquer à ce petit volume, je dirai seulement que c'est un récit qui s'est imposé à moi, comme un repos et une préparation, entre le long effort du Scandale et un autre effort, aussi long, et déjà commencé.» Pierre Bost.
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