La psychothérapie institutionnelle

Jadis l'exclusion des malades mentaux était organisée par la Loi qui justifiait et imposait les soins dans un lieu spécifique, l'asile d'aliénés.
Aujourd'hui, on voit émerger de nouvelles catégories de sujets que leur désadaptation pour les plus âgés, leur inadaptation pour les plus jeunes conduisent à l'exclusion, phénomène social non contrôlé, suscitant alarme et désarroi parmi les responsables politiques.
Mais il ne s'agit plus seulement de problèmes psychiatriques, même si l'on considère que l'adaptabilité reste le meilleur indicateur de la santé mentale. L'urbanisation sauvage concentre dans la ville tous les facteurs d'inadaptation; la migration intérieure (l'exode rural) alourdie par une migration de provenance extérieure parfois cantonnée dans de véritables ghettos, crée les plus grandes difficultés à restaurer un identité trop fortement compromise; la famille éclatée prive des adolescents d'images d'identification et le système scolaire impuissant à donner à chacun le moyen d'acquérir une formation de base commune est générateur d'échec.
Les bandes d'adolescents, la montée des toxicomanies, la violence sous toutes ses formes sont les manifestations de la déstructuration d'une partie de notre société qui tend de plus en plus vers l'anomie.
Une réflexion sereine et scientifique, laquelle correspond bien à la tradition de l'Association française de psychiatrie et de psychologie sociales (AFPPS) est proposée dans ce volume réunissant les interventions de sociologues, ethnologues, décideurs politiques, médecins et travailleurs sociaux qui, tous, ont engagé des actions de lutte contre les nouvelles inadaptations.

Les nouvelles inadaptations - [congrès, Marseille, octobre 1995

Les violences sexuelles sur les enfants ont sans doute toujours existé, mais elles s'inscrivent aujourd'hui dans un contexte nouveau où la libération des moeurs, la misère économique et morale, la mise en question de l'infaillibilité judiciaire posent un véritable problème de société. Au-delà de l'horreur qu'ils provoquent, de tels actes - maltraitance, inceste, pédophilie, viols, meurtres même - confrontent les juges, les médecins, les travailleurs sociaux à des situations complexes qui interpellent les autorités judiciaires et sanitaires. Quelle est l'importance numérique réelle des violences sur les enfants ? Quelle crédibilité peut-on porter aux accusations des mineurs ? L'aveu du présumé coupable est-il nécessaire ou suffisant ? L'agresseur est-il un malade, un déséquilibré, un pervers ? Dans quelles circonstances les faits se produisent-ils ? Quelles sont leurs conséquences ? etc. Nous avons en ce domaine à faire des constats (services sociaux, policiers, juristes, médecins), à comprendre les phénomènes, à aider les victimes et parfois les agresseurs, à situer les faits dans le contexte social, économique, juridique et psychologique, à mettre tout en œuvre pour les
prévenir. C'est à ce vaste projet qui fédère des compétences professionnelles multiples qu'est consacré ce livre orchestré par l'Association française de psychiatrie et de psychologie sociales autour de trois thèmes successivement abordés : les victimes, les agresseurs et le contexte social. Les auteurs rassemblés dont des magistrats (procureurs, juges d'instruction, juges d'application des peines, enseignants à l'Ecole nationale de la magistrature), des avocats, des médecins (pédiatres, pédopsychiatres, psychiatres, experts judiciaires), des psychologues, des travailleurs sociaux se sont engagés pour tenter d'objectiver et de mieux cerner une problématique encore obscure mais aussi pour proposer des pistes d'action à entreprendre.

La psychothérapie institutionnelle

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